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Mosquée menacée de fermeture à Marseille : Demande de retrait provisoire de l’imam

La préfecture a envoyé un courrier à la mosquée des Bleuets, lui demandant que l'imam "suive une formation laïcité et valeurs de la République"

La mosquée des Bleuets, à Marseille, le 20 août 2024. (Crédit : Christophe Simon/AFP)
La mosquée des Bleuets, à Marseille, le 20 août 2024. (Crédit : Christophe Simon/AFP)

La préfecture de police a demandé le retrait provisoire de l’imam de la mosquée des Bleuets à Marseille, sous peine d’une fermeture dans les cinq jours, a indiqué mercredi à l’AFP un des avocats de la mosquée, confirmant une information du quotidien Le Figaro.

« Les représentants de la mosquée ont reçu un courrier de la préfecture, il est demandé le retrait provisoire de l’imam Ismaïl, le temps qu’il suive une formation laïcité et valeurs de la République. Et les représentants de la mosquée ont cinq jours pour répondre », a déclaré Me Rafik Chekkat.

La préfecture de police n’a pas encore réagi.

Le 20 août, le préfet de police des Bouches-du-Rhône, à la demande du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, avait notifié à cette mosquée située dans le 13e arrondissement, dans le nord de la ville, son intention de la fermer d’ici début septembre, estimant que des « propos légitimant la violence » y sont tenus depuis des années.

L’imam principal de cette mosquée, le Français Smaïn Bendjilali, appelé imam Ismaïl, est notamment accusé par la préfecture de police de « défendre une vision fondamentaliste légitimant le recours à la violence » et de propos « incitant à la discrimination contre les femmes », ce qu’il nie, sa défense déplorant une manœuvre politique.

Depuis, les avocats et responsables de la mosquée ont rencontré les représentants de l’État lundi à Marseille. Accompagnés du président du Conseil départemental du culte musulman, ils ont alors proposé des « mesures correctives », avait indiqué à l’AFP Me Chekkat, un de leurs avocats, présent au rendez-vous.

Il s’agit notamment de retirer certaines publications en ligne, « non pas que nous les considérions illégales mais par mesure d’apaisement », avait-il précisé. L’imam proposait aussi de suivre une formation universitaire sur la laïcité.

Au lendemain de ce rendez-vous, l’imam Ismaïl a été placé en garde à vue plusieurs heures, puis s’est vu convoquer le 3 octobre pour répondre d’accusations « d’apologie du terrorisme » en lien, selon le parquet de Marseille, avec des publications en ligne sur la situation à Gaza.

En août, l’imam Ismaïl s’était défendu de tout antisémitisme. « Quand on fait une invocation pour Gaza, on est accusé d’être anti-juifs, mais on n’est pas anti-juifs, on est anti-injustice », a-t-il prétendu.

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