Nasrallah : aucune cible israélienne n’est hors de portée du Hezbollah
Le chef du terrorisme émet de nouvelles menaces sur fond de différends maritimes et gaziers en cours, et affirme que l'Iran ne demande rien en échange de son soutien au Hezbollah
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a averti lundi que toutes les « cibles » terrestres et maritimes israéliennes sont à la portée des missiles du groupe terroriste. Il s’agit de ses dernières menaces contre l’État juif dans le cadre du conflit maritime.
S’exprimant sur la chaîne de télévision pro-Hezbollah Al Mayadeen, Nasrallah a mis en garde Israël contre l’extraction de gaz dans la réserve offshore de Karish – un réservoir de gaz naturel situé en Méditerranée orientale – avant que le Liban « ne récupère ses droits » sur le site, sans quoi cela provoquerait une réponse en conséquence.
« Toutes les cibles terrestres et maritimes d’Israël sont à la portée des missiles du Hezbollah », a déclaré le chef du terrorisme.
La semaine dernière, le Premier ministre Yair Lapid a survolé le champ gazier de Karish dans une tentative apparente d’Israël de démontrer sa souveraineté sur le site.
Le Hezbollah a récemment intensifié sa rhétorique et ses actions concernant le conflit frontalier après qu’Israël a déplacé un navire de forage de gaz naturel dans son champ de Karish, que le Liban considère comme une zone contestée. Dans une démarche des plus audacieuses, le Hezbollah a envoyé quatre drones vers la plate-forme de Karish à la fin du mois dernier, qui ont tous été interceptés par Tsahal.
Nasrallah avait alors prévenu que les drones envoyés sur le champ gazier de Karish n’étaient « que le début » et que son groupe entrerait en guerre au nom de ce champ.
Lundi, Nasrallah a déclaré que l’attaque de drones par le Hezbollah avait été lancée en réponse aux « violations » de l’espace aérien du Liban par Israël. Il a affirmé que ces empiètements par Israël ont diminué depuis l’opération d’envoi de drones du groupe terroriste.
Israël et le Liban, qui n’entretiennent pas de relations diplomatiques, ont engagé des pourparlers indirects, sous la médiation des États-Unis, sur les droits relatifs au gisement de gaz offshore et sur la délimitation d’une frontière maritime entre les deux pays.
L’envoyé américain pour les affaires énergétiques, Amos Hochstein, s’est rendu dans la région le mois dernier et a réussi à convaincre le Liban de renoncer à sa revendication antérieure d’une vaste zone maritime incluant Karish, qu’Israël cherche à développer pour se positionner en tant que fournisseur de gaz naturel de l’Europe.
Nasrallah a déclaré lundi que « les Américains ont distrait le Liban » dans ses négociations alors qu’Israël commençait ses efforts pour extraire du gaz de la Méditerranée orientale. Il a également affirmé que les Etats-Unis ont fait « pression » sur le Liban pour qu’il accepte les demandes d’Israël concernant la frontière maritime.
« L’État libanais est incapable de prendre la bonne décision qui protégerait le Liban et ses richesses, c’est pourquoi la résistance doit prendre cette décision », a déclaré Nasrallah, dans ce qui semble être une nouvelle attaque contre le gouvernement de Beyrouth.
Le chef du Hezbollah a précisé que ses inquiétudes ne concernaient pas seulement Karish, mais plutôt « tous les champs de pétrole et de gaz pillés par Israël dans les eaux palestiniennes ».
Nasrallah a également exprimé sa volonté de fournir gratuitement du combustible iranien aux centrales électriques libanaises et a déploré le refus du gouvernement libanais d’accepter cette offre par crainte des sanctions internationales.
Il a néanmoins affirmé que l’Iran ne cherche pas à étendre son influence dans la région – comme le prétendent les États-Unis et Israël – en déclarant qu’il aurait « abandonné la Palestine » et se serait réconcilié avec les États-Unis si tel était son objectif.
« La position de l’Iran sur la cause palestinienne est fondée sur l’idéologie et la religion », a déclaré Nasrallah. « Il n’attend aucun remerciement en échange ».
Il a en outre affirmé que l’Iran ne demandait rien en retour de son soutien au Hezbollah. La République islamique « qui se tient aux côtés de ses amis et alliés ne signifie en aucun cas qu’elle les contrôle », a déclaré Nasrallah, selon les traductions de la chaîne de télévision pro-Hezbollah Al-Manar.