Netanyahu et Poutine, d’accord pour coordonner les efforts « anti-terroristes »
Les deux dirigeants ont discuté de la guerre en Syrie ; Porochenko était en visite en Israël ; Moscou va débuter la construction de réacteurs nucléaires en Iran

Netanyahu a parlé au président russe Vladimir Poutine hier, trois jours après l’assassinat attribué à Israël tôt dimanche matin de Samir Kuntar dans une banlieue de Damas.
L’appel reflétait les efforts israélien et russe pour coordonner leurs mouvements alors que la Russie soutient des ennemis d’Israël dans ses efforts pour soutenir son allié Bachar el-Assad dans la guerre civile syrienne.
Kuntar était un allié proche du Hezbollah, le groupe terroriste libanais qui a juré de détruire Israël mais constitue une force militaire clé qui combat avec la Russie aux côtés des troupes du gouvernement syrien et des milices pro-Assad.
Dans leur appel téléphonique mardi, Netanyahu et Poutine se sont accordés pour coordonner les efforts « anti-terroristes » et ont discuté de la guerre civile syrienne, selon l’agence de presse russe RIA.
Selon le site internet d’information Ynet, les médias arabes se sont demandés pourquoi la Russie n’avait pas utiliser pas le système de défense S-400, déployé sur sa base militaire de Hmeimim, sur la côte méditerranéenne syrienne, pour empêcher la frappe prétendue israélienne.
Des experts ont émis l’hypothèse que la Russie pourrait se coordonner avec Israël pour les opérations de Jérusalem contre le Hezbollah et ses routes d’approvisionnement à travers la Syrie.
Une telle coordination a été niée lundi par le Kremlin, dont le porte-parole Dmitry Peskov a déclaré qu’il n’était pas au courant d’un avertissement israélien concernant une frappe imminente.

Le Premier ministre ukrainien, Petro Porochenko, était aujourd’hui en visite officielle en Israël et a déclaré au président israélien que son pays se tenait « aux côtés d’Israël ».
Moscou sur le point de débuter la construction de réacteurs nucléaires en Iran
La Russie va commencer « la semaine prochaine » la construction de deux nouveaux réacteurs nucléaires en Iran, concrétisant ainsi un accord signé il y a un an entre les deux pays pour développer le nucléaire civil iranien.
« Les travaux pour la construction » de ces réacteurs « commenceront la semaine prochaine », a annoncé Behrouz Kamalvandia, le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique à la télévision d’Etat.
Il n’a pas préciser leur localisation, mais en novembre 2014 Moscou et Téhéran s’étaient mis d’accord pour la construction de deux réacteurs supplémentaires dans la centrale nucléaire de 1.000 mégawatts à Bouchehr (sud), bâtie par la Russie.
Moscou et Téhéran avaient également signé un protocole d’accord sur la construction de quatre autres réacteurs sur « un autre site en Iran », dont la localisation doit encore être déterminée par les Iraniens.
L’annonce de mardi intervient cinq mois après la signature d’un accord entre l’Iran et les grandes puissances qui prévoit la limitation d’une partie du programme nucléaire iranien, en particulier l’enrichissement d’uranium, sur une période de dix à quinze ans et qui devrait entrer en vigueur début janvier.
Mais ces limitations ne concernent pas le développement du parc nucléaire civil iranien.
L’Iran, riche de grandes réserves en pétrole et en gaz, ne possède qu’une seule centrale nucléaire à Bouchehr dotée d’un unique réacteur, en service depuis 2011.
Elle veut construire à terme 20 centrales nucléaires de 1.000 mégawatts afin de diversifier ses sources d’énergie pour être moins dépendant des énergies fossiles pour sa consommation intérieure.
L’annonce du début de la construction des réacteurs a lieu au moment ou se tient à Téhéran une foire-exposition où la Russie présente son savoir-faire, notamment dans le domaine aéronautique, signe de sa volonté d’investir massivement en Iran dans les années à venir.
Les deux pays ont marqué leur volonté d’établir un partenariat stratégique lors de la récente visite du président russe Vladimir Poutine en novembre à Téhéran où il a été reçu par le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei.
Téhéran et Moscou coopèrent aussi au niveau régional en soutenant financièrement et militairement le régime du président syrien Bachar al-Assad.
Le ministre iranien de l’Industrie, des Mines et du Commerce, Mohammad Reza Nematzadeh, et son homologue russe Denis Manturov, ont ouvert lundi la foire-exposition russe de Téhéran.
Une centaine d’hommes d’affaires participent jusqu’à mercredi à cet évènement organisé par le conglomérat d’Etat Rostec, qui chapeaute 700 entreprises et 14 groupes, dont 9 travaillant dans le domaine militaire.
« Tout le monde attend la levée de sanctions » contre l’Iran qui devrait intervenir d’ici mi-janvier, a déclaré à l’AFP Victor Nikolayevich Kladov, le chef du département de la coopération internationale du conglomérat.
« L’Iran et la Russie ont une longue histoire et nous sommes des partenaires de confiance »
Victor Nikolayevich Kladov
« Et chacun veut être le premier. Nous n’avons peur de rien (car) nous sommes certains de la qualité de nos produits », a-t-il affirmé, ajoutant : « L’Iran et la Russie ont une longue histoire et nous sommes des partenaires de confiance ».
Les domaines de coopération concernent les transports, notamment l’aviation, la métallurgie, la pétrochimie, le pétrole et gaz.
La Russie espère vendre à l’Iran quelque 100 avions de transport civil Sukhoi Sperjet 100 pour renouveler la flotte iranienne désuète après trois décennies de sanctions américaines et occidentales.
Rostec, qui a déjà vendu à l’Iran 50 hélicoptères civils, négocie aussi la vente d’appareils supplémentaires, utilisés notamment pour des missions médicales.
Enfin, l’Iran s’est dit intéressé par l’achat d’avions de combats et de char T-90.