Netanyahu préparerait une visite d’Etat au Maroc avant les élections
Rabat considérerait un réchauffement des liens avec Israël comme un moyen d'obtenir le soutien de Trump dans sa revendication du Sahara occidental
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu chercherait à organiser une visite d’Etat au Maroc juste avant que les Israéliens ne se rendent aux urnes pour les élections du 9 avril, selon des informations parues dans un média marocain.
Le site francophone Le Desk a fait savoir mardi que le conseiller à la sécurité nationale Meir Ben-Shabbat travaille, avec le soutien américain, à organiser une rencontre entre Netanyahu et le roi Mohammed VI au Maroc.
La visite aurait lieu aux environs du 30 mars, juste après une visite du pape François dans le pays africain, selon la chaîne israélienne Hadashot.
Selon Le Desk, Mohammed VI pourrait considérer que le développement de liens plus étroits avec l’Etat juif lui permettra de faire une percée auprès de l’administration Trump – que le Maroc courtise pour obtenir son soutien sur la question du Sahara occidental, que la majorité de la communauté internationale considère comme étant un territoire occupé.
Ni le gouvernement marocain, ni le bureau du Premier ministre israélien n’avaient confirmé jeudi ces informations.
Israël et le Maroc n’entretiennent pas de relations diplomatiques. En 2017, Mohammed VI avait annulé sa participation à un sommet ouest-africain pour éviter Netanyahu.
« Israël ne répond pas aux informations portant sur des contacts avec des Etats avec lesquels Israël n’entretient pas de relations diplomatiques », a fait savoir le bureau du Premier ministre à la chaîne Hadashot.
Netanyahu, qui est également ministre des Affaires étrangères et ministre de la Défense, a fait du travail diplomatique en direction de l’Afrique, de l’Amérique latine et de l’Extrême-orient une pierre angulaire de sa politique étrangère, recherchant également des liens plus ouverts avec les Etats arabes modérés. Il a effectué au mois d’octobre un rare déplacement à Oman.
Il chercherait également des visites de haut-niveau pour mettre en exergue ses résultats diplomatiques en amont des élections du 9 octobre.
Lundi, les responsables israéliens ont indiqué que Jérusalem se préparait à la visite « historique » du Premier ministre du Mali Soumeylou Boubeye Maiga, probablement avant les élections.
Cette visite sans précédent a été annoncée vingt-quatre heures après le rétablissement par Netanyahu des relations diplomatiques avec le Tchad, au cours de la toute première visite d’un chef de gouvernement israélien dans ce pays africain à majorité musulmane.
Le Tchad avait rompu les liens avec Israël en 1972 en raison des pressions exercées par l’homme fort de la Libye, Mouammar Kadhafi.
Apparaissant aux côtés du président tchadien Idriss Déby à son palais présidentiel de N’Djamena, Netanyahu avait évoqué « une percée au cœur du monde musulman ».
Il avait aussi laissé entendre que d’autres pays musulmans d’Afrique pourraient également mettre en place des liens plus chaleureux avec Israël, disant qu’il « y aura d’autres nouvelles majeures. Il y aura d’autres pays », sans donner de détails.