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Netanyahu retire sa comparaison entre Azaria et les soldats morts au combat

Le Premier ministre lutte pour expliquer qu’il a été mal compris en commentant l’affaire du soldat accusé d’homicide

Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu au siège de l'ONU à New York, le 22 septembre 2016. (Crédit : Amir Levy/Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu au siège de l'ONU à New York, le 22 septembre 2016. (Crédit : Amir Levy/Flash90)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a catégoriquement démenti dimanche avoir eu l’intention de comparer un soldat israélien jugé pour homicide pour le meurtre d’un terroriste palestinien et les soldats disparus ou morts au combat.

L’explication du Premier ministre a eu lieu un jour après un entretien diffusé sur la Deuxième chaîne, dans lequel il a notamment déclaré qu’il ne regrettait pas un appel de soutien en mars au père d’Elor Azaria, accusé d’avoir tué un attaquant palestinien neutralisé à Hébron.

Netanyahu, dont la conversation avec Charlie Azaria fin mars avait été jugée inappropriée par certains, puisque les juges ne s’étaient pas encore prononcés sur l’affaire d’Elor, a déclaré pendant l’entretien qu’il a « appelé beaucoup de parents en détresse dont les enfants étaient tombés [au combat] ou déclarés disparus […] et ici [aussi] nous avons une question de grande détresse pour les Israéliens, je veux que vous compreniez cela. »

Cette remarque a été critiquée pour avoir semblé mettre au même niveau Azaria et les soldats morts et disparus.

Elor Azaria devant la cour militaire de Jaffa, le 28 août 2016. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)
Elor Azaria devant la cour militaire de Jaffa, le 28 août 2016. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Dans un post publié dimanche matin sur Facebook, Netanyahu a écrit « je suis désolé si ce que j’ai dit a été mal compris. »

« En aucune manière je n’ai voulu comparé la souffrance des familles endeuillées [des soldats israéliens], une souffrance que je connais bien, à la situation d’autres parents qui sont en détresse », a ajouté le Premier ministre, avec une référence apparente à son frère Yoni Netanyahu, qui a été tué en 1976 pendant l’opération des forces spéciales israéliennes pour sauver les Israéliens enlevés et détenus par des terroristes à l’aéroport d’Entebbe, en Ouganda.

« Il n’y a pas de comparaison, et il ne peut y avoir aucune comparaison », a-t-il déclaré.

Le bureau de Netanyahu a également publié un communiqué critiquant durement ceux qui ont vu une comparaison dans la remarque.

« Le Premier ministre Netanyahu n’a pas comparé le soldat Elor Azaria aux soldats morts au combat. C’est une tentative basse, perverse et trompeuse de présenter ainsi ses paroles. Le Premier ministre Netanyahu respecte les familles des soldats morts au combat et les familles des soldats disparus et est très conscient de leur douleur impossible. »

Dimanche après-midi, la radio militaire a diffusé un entretien du Premier ministre dans lequel il a à nouveau précisé qu’il n’avait pas eu l’intention de comparer Azaria aux soldats morts ou disparus au combat.

« Je n’ai voulu faire aucune comparaison, et il n’y a pas de comparaison entre la douleur des parents dans une situation comme celle-ci et d’autres et la douleur terrible, la souffrance terrible, des parents en deuil, a déclaré Netanyahu. Je vous le dis d’expérience personnelle, malheureusement. Je n’ai pas eu l’intention de faire une comparaison comme celle-ci. Mes paroles ont été un échec, c’est vrai. »

Ehud Barak à la Conférence de Herzliya, le 16 juin 2016. (Crédit photo : Adi Cohen Zedek)
Ehud Barak à la Conférence de Herzliya, le 16 juin 2016. (Crédit photo : Adi Cohen Zedek)

L’une des critiques les plus stridentes suite à l’entretien de la Deuxième chaîne est venue de l’ancien Premier ministre Ehud Barak, qui a été le commandant de Netanyahu au sein de l’unité d’élite de l’armée israélienne Sayeret Matkal, des décennies avant d’être son ministre de la Défense.

« Quiconque compare Elor Azaria aux héros d’Israël et à ses combattants disparus est une personne confuse et effrayée qui a perdu son sens de la justice ou, Dieu nous en préserve, a décidé de tenter et de fustiger les valeurs de l’armée israélienne », a écrit Barak samedi sur Twitter.

« Cela ne peut pas être permis. Un Premier ministre en exercice qui ne retire pas cette démence exubérante portera toujours avec lui le stigmate de celui qui a oublié ce que cela signifiait d’être combattant de l’armée israélienne », a poursuivi Barak.

Barak, qui a quitté la politique en 2012, a récemment critiqué ouvertement Netanyahu, déclarant que la relation « téméraire » du Premier ministre avec le président Barack Obama avait entraîné une baisse de l’aide militaire américaine signée il y a deux semaines et évaluée à 38 milliards de dollars sur une période de dix ans.

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