Netanyahu s’assure la majorité grâce aux recommandations des partis de droite
Alors que 8 partis sur 11 ont présenté leur recommandation à Rivlin pour la nomination du futur Premier ministre, Netanyahu gagne l'appui de 61 députés de la Knesset de 120 membres
Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est assuré l’appui d’une majorité des députés de la Knesset, mardi, après avoir été recommandé auprès du président Reuven Rivlin par Yisrael Beytenu et l’Union des partis de droite comme personnalité la plus apte à former le prochain gouvernement lors des consultations officielles.
Alors que huit des onze partis élus à la Knesset ont dorénavant présenté leurs recommandations à Rivlin, Netanyahu bénéficie de l’appui de 61 députés – une majorité au parlement, fort de 120 membres. En comparaison, Benny Gantz de Kakhol lavan n’a obtenu le soutien que de 41 députés.
Le président devrait maintenant presque certainement confier la tâche de la formation du gouvernement à Netanyahu, qui pourra probablement construire une coalition de 65 sièges au maximum qui comprendrait le Likud (35 ou 36 sièges), les partis ultra-orthodoxes Shas (huit sièges), Yahadout HaTorah (sept ou huit sièges), l’Union des partis de droite (cinq sièges), Koulanou (quatre sièges) et aussi Yisrael Beytenu (cinq sièges).
Permettant à Netanyahu de franchir le seuil des 60 sièges, le leader de l’Union des partis de droite, Rafi Peretz, a déclaré que sa formation « a le sentiment que le peuple s’est clairement prononcé, et nous représentons tous ceux qui nous ont choisis. Nous recommandons donc Benjamin Netanyahu au poste de Premier ministre ».
Après que l’Union des partis de droite a fait part de sa recommandation, Rivlin a confirmé qu’aucun autre candidat ne serait en mesure de rassembler une majorité et que « mes différentes préoccupations ont été presque entièrement dissipées ».
Netanyahu est finalement arrivé au nombre de 65 sièges grâce au soutien du parti de centre-droit Koulanou. Le député Roy Folkman, envoyé par le parti à la résidence présidentielle, a fait savoir que les citoyens « ont dit clairement qui ils veulent voir devenir Premier ministre. Nous comptons travailler avec lui pour promouvoir notre programme social ».
Le deuxième et dernier jour des consultations présidentielles sur la personnalité qui devra être chargée de former le futur gouvernement a commencé ce matin avec le soutien apporté à Benny Gantz par le Parti travailliste et la préférence accordée à Netanyahu par Yisrael Beytenu.
Pour la toute première fois, les recommandations ont été retransmises en direct – une décision « historique et innovante » annoncée la semaine dernière par « souci de transparence », selon le bureau du président.
Tout en recommandant que Netanyahu soit désigné pour former la prochaine coalition, un tout nouveau député de Yisrael Beytenu, Yefgeni Suba, qui a représenté le parti pendant les entretiens avec Rivlin, a souligné que sa formation ne rejoindrait le gouvernement que si ses revendications essentielles étaient acceptées.
« Nous avons dit pendant toute la campagne que nous soutiendrions un gouvernement de droite et nous pensons que le Premier ministre Benjamin Netanyahu est celui qui est le plus à même de le diriger », a dit Suba à Rivlin.
« Ce qui ne signifie pas que nous rejoindrons le gouvernement. Nous l’avons déjà fait savoir », a-t-il ajouté, se référant aux propos tenus par le leader de Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, lundi, déclarant qu’il garderait le cap sur les questions relatives à la religion et à l’Etat.
Rivlin a confirmé que « cette recommandation signifie seulement qu’il est la meilleure personnalité pour assurer ce travail, mais pas que l’on se sent dans l’obligation de le soutenir quoi qu’il arrive. »
S’exprimant lors d’une rencontre du comité central de son parti à Jérusalem, Liberman avait menacé : « Si nous sommes obligés de choisir entre l’abandon du projet de loi [sur le service militaire] pour rester dans la coalition ou siéger dans l’opposition, alors nous irons vers de nouvelles élections ».
En principe, son soutien apporté à Netanyahu cimenterait la coalition de droite du Premier ministre à hauteur de 65 sièges à la Knesset, forte de 120 membres.
Mais la formation de Liberman occupe cinq de ces sièges, ce qui est un nombre suffisamment important pour amener Netanyahu au bord de l’effondrement s’il doit décider d’abandonner la coalition – comme il l’avait fait au mois de novembre dernier lorsqu’il l’avait quittée, la réduisant alors à 61 sièges, en raison de ce qu’il avait qualifié de désaccords avec le Premier ministre sur la politique menée vis-à-vis de la bande de Gaza.
La députée Yulia Malinovsky a dit à Rivlin, mardi, que la formation se considérait comme « protectrice de l’Israël laïc, tout en se montrant respectueuse envers les religieux dans ses actes ».
Liberman, dont la base partisane est largement constituée d’immigrants laïcs venus d’ex-URSS, a fait campagne en s’opposant à la « coercition religieuse ».
Il soutient également la circulation des transports publics et l’ouverture des petits commerces pendant Shabbat – réclamant également la fin du contrôle du grand rabbinat sur les mariages et les divorces et l’adoption d’une législation qui régulerait et limiterait les exemptions de service militaire des étudiants ultra-orthodoxes.
La recommandation de Yisrael Beytenu a fait suite à celle du responsable travailliste Avi Gabbay, lequel a indiqué à Rivlin que son parti apportait son soutien à Gantz.
« Je pense que ce n’est pas une bonne chose d’avoir quelqu’un qui a déjà été Premier ministre pendant dix ans ou plus. Ce n’est pas sain », a expliqué Gabbay, qui a mené le parti travailliste au pire résultat électoral de son histoire avec seulement six sièges.
« D’un autre côté, le peuple a choisi. Il a pris une décision et il a choisi. Il a choisi Netanyahu », a-t-il ajouté. « Mais il ne l’a pas choisi pour qu’il soit en mesure de parvenir à limiter notre démocratie ».
Le Meretz, Koulanou et Raam-Balad doivent s’entretenir avec le président dans la journée.
Rivlin annoncera sa décision après avoir reçu les résultats définitifs du scrutin des mains de la commission centrale électorale, mercredi soir. Après que le président aura fait son choix, le député qui aura été choisi aura 28 jours pour former son gouvernement avec la possibilité d’un prolongement de deux semaines à la discrétion du président.