Israël en guerre - Jour 367

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Recommandant Netanyahu, Liberman insiste sur le service militaire des haredim

Le leader laïc de Yisrael Beytenu promet de tenir le cap contre les partis orthodoxes sur les questions religieuses et ce même au prix d'une participation à la coalition

Le chef de Yisrael Beytenu Avigdor Liberman lors d'un événement du parti au musée des terres de la bible de Jérusalem, le 15 avril  2019 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le chef de Yisrael Beytenu Avigdor Liberman lors d'un événement du parti au musée des terres de la bible de Jérusalem, le 15 avril 2019 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Avigdor Liberman, chef du parti laïc de droite Yisrael Beytenu, a déclaré lundi qu’il recommanderait Benjamin Netanyahu au poste de Premier ministre, tout en précisant qu’il défendrait ses positions concernant les questions relatives à la religion et à l’Etat au sein d’une coalition qui sera probablement dominée par la droite religieuse.

« Si nous sommes obligés de choisir entre l’abandon du projet de loi [sur le service militaire] pour rester dans la coalition ou siéger dans l’opposition, alors nous irons vers de nouvelles élections », a menacé Liberman dans un discours.

En principe, son soutien apporté à Netanyahu cimente la coalition de droite du Premier ministre à hauteur de 65 sièges à la Knesset, forte de 120 membres.

Mais la formation de Liberman occupe cinq de ces sièges, ce qui est un nombre suffisamment important pour amener Netanyahu au bord de l’effondrement s’il doit quitter la coalition – comme il l’avait fait au mois de novembre dernier lorsqu’il l’avait quittée, la réduisant alors à 61 sièges, en raison de ce qu’il avait qualifié de désaccords avec le Premier ministre sur les politiques appliquées à Gaza.

S’exprimant lundi lors d’une rencontre du comité central de son parti à Jérusalem, Liberman a reproché aux partis haredim Shas et Yahadout HaTorah d’avoir initié la crise qui entoure la question du service militaire et d’autres éminemment sensibles.

Le leader de Yahadout HaTorah Yaakov Litzman lors d’une conférence de presse après avoir rencontré le président Reuven Rivlin, le 15 avril 2019 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

« Nous nous efforçons de soutenir le bon sens et la logique sur les questions de religion et d’État. Ceux qui ne souhaitent pas [faire de même] auront la responsabilité de l’échec de l’établissement du [prochain] gouvernement », a-t-il commenté.

Il a salué les Israéliens qui ont élu une majorité parlementaire de droite, tout en déplorant que « l’aile haredim – hardalim, à droite, a grandi de 21 à 22 sièges, quelque chose que je considère comme une menace ».

Hardal est un acronyme en hébreu pour désigner les « Haredi-leumi » ou « nationalistes haredim » – une branche de la communauté sioniste religieuse qui a pris un virage à droite sur les questions liées à la religion ces dernières années et qui ressemble à la communauté ultra-orthodoxe sur un grand nombre de questions sociales et politiques. Elle est représentée à la Knesset par l’Union des partis de droite.

Liberman, dont la base partisane est largement constituée d’immigrants laïcs venus de l’ex-Union soviétique, a fait campagne en s’opposant à la « coercition religieuse ». Il soutient également la circulation des transports publics et l’ouverture des petits commerces pendant Shabbat – réclamant également la fin du contrôle du grand rabbinat sur les mariages et les divorces et l’adoption d’une législation qui régulerait et limiterait les exemptions de service militaire des étudiants ultra-orthodoxes.

Liberman a été considéré par certains, au centre et au centre-gauche, comme l’initiateur possible d’un gouvernement d’unité nationale formé du Likud et de Kakhol lavan qui, ensemble, occupent presque 70 sièges à la Knesset.

Si Liberman devait conditionner son soutien à Netanyahu à la formation d’un tel gouvernement, ce dernier pourrait ne pas disposer de l’arithmétique de coalition suffisante pour se permettre de refuser, avaient pensé certains observateurs.

Bezalel Smotrich (à gauche), député du Foyer juif, s’entretient avec le ministre de la Santé, Yaakov Litzman, lors d’une séance plénière à la Knesset, le 25 janvier 2017. (Yonatan Sindel / Flash90)

Mais cette idée n’a jamais pris auprès des leaders du Likud et Liberman lui-même l’a rejetée.

« Un gouvernement d’unité doit se former autour d’un problème particulier », a estimé Liberman. « Etablir un gouvernement d’unité sans cet objectif précis, c’est former un gouvernement qui sera paralysé ».

Le responsable de Yisrael Beytenu va rencontrer mardi le président Reuven Rivlin pour présenter sa recommandation de la personnalité la plus apte, selon lui, a occuper le poste de Premier ministre.

« Il y a un dirigeant, et le peuple l’a décidé. Et cette décision doit être respectée », a dit Liberman. « Nous recommanderons Netanyahu à la fonction de Premier ministre demain ».

Il a expliqué qu’il avait promis, avant les élections, d’intégrer un gouvernement de droite et qu’il tiendrait sa promesse – ajoutant que la nouvelle coalition devait agir comme un gouvernement de droite et ne pas se contenter d’utiliser son langage.

Liberman avait démissionné de son poste de ministre de la Défense au mois de novembre dernier pour montrer son mécontentement contre la réponse ostensiblement « faible » que Netanyahu avait apportée aux tirs de roquettes et autres violences qui avaient émané de la bande de Gaza, sous le contrôle du Hamas.

Il a noté lundi qu’il souhaitait être à nouveau ministre de la Défense et qu’il réclamerait également pour son parti le portefeuille de l’Intégration.

Liberman a également déclaré que les cinq sièges remportés par sa formation lors des élections représentaient « contre toute attente, une victoire significative ».

« Nous avons lutté contre une coalition totale qui a cherché à nous détruire », a-t-il accusé. « Cela a été une guerre ouverte » qui a été combattue sur les fronts numérique et politique « d’une manière que je n’avais jamais vue auparavant ».

Des reportages diffusés à la télévision ont clamé que Liberman et sa formation pourraient maintenant officiellement s’unir avec le Likud de Netanyahu, comme Koulanou de Moshe Kahlon serait en train de faire.

Les menaces de Liberman sur les questions liées à la religion et à l’Etat surviennent quelques heures après celles proférées par deux factions ultra-orthodoxes de la Knesset, dans la journée de lundi.

Shas et Yahadout HaTorah ont passé un accord avec l’Union des partis de droite avec pour objectif de se coordonner sur les questions relatives à la religion et à l’Etat au cours des prochaines négociations de coalition, a confié un député ultra-orthodoxe au quotidien Yated Neeman de sa communauté, lundi.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, (à gauche), et le ministre de la Défense, Avigdor Liberman, à la Knesset, le 24 octobre 2017. (Yonatan Sindel / Flash90)

« Il y a une coordination entre les partis ultra-orthodoxes visant à former un front uni contre Liberman », a déclaré Moshe Gafni de Yahadout HaTorah, confirmant ainsi les informations portant sur une collaboration entre son parti, Shas et la liste nationale-religieuse pour lutter contre les demandes formulées par le leader d’Yisrael Beytenu dans les questions relatives à la religion.

Les formations présenteront un « front identique et sans compromis » sur des sujets tels que le caractère sacré du Shabbat, a précisé Yated Neman.

Gafnia indiqué au quotidien haredi ashkénaze que « si nos positions se sont pas acceptées, il n’y aura pas de coalition. Il est inconcevable que Liberman, avec ses cinq sièges, dicte les termes [contredisant les points de vue] de trois partis plus importants ».

L’accord est arrivé quatre jours après que le leader de l’Union des partis de droite, Rafi Peretz, s’est adressé aux responsables du Shas et de Yahadout HaTorah en leur proposant de former un bloc technique pour arriver avec davantage d’influence aux négociations de coalition de cette semaine, en particulier sur les problèmes de la religion et de l’Etat sur lesquels les trois formations s’accordent largement. Peretz cherchait également à ce que les trois partis – qui représentent, à eux tous, 20 sièges à la Knesset – puissent travailler ensemble également au parlement.

Cette initiative, qui a été confirmée au Times of Israel par un porte-parole de l’Union des partis de droite, doit servir de contre-mesure au poids que Liberman pourrait peser dans ces pourparlers.

Peretz a indiqué à Aryeh Deri du Shas – fort de huit sièges – et à Yaakov Litzman, à la tête de Yahadout HaTorah – qui s’est adjugé sept ou huit sièges, son résultat définitif n’ayant pas encore été annoncé – qu’ils étaient tous opposés à Liberman sur les questions religieuses.

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