New Jersey: Dans une école juive, quatre familles pleurent des proches tués en Israël
Les Juifs américains ressentent le traumatisme des membres de leur famille, et de leurs amis entre autres, tous touchés par le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023
JTA – Le lundi matin suivant l’attaque meurtrière du groupe terroriste palestinien du Hamas près de la frontière de Gaza, les administrateurs de l’école Solomon Schechter Day School of Bergen County à New Milford, dans le New Jersey, se sont adressés à chaque classe et ont demandé aux élèves combien d’entre eux avaient de la famille en Israël.
Presque chacun des 420 élèves de l’école ont répondu par l’affirmative, même au-delà de ce que le directeur de l’école, Steve Freedman, appelle la « minorité importante » d’enfants issus de familles israéliennes, expatriés ou enfants de diplomates et autres personnes vivant temporairement aux États-Unis, qui fréquentent l’école.
Au fur et à mesure que les informations sur les morts et les disparus arrivaient d’Israël, la suite a été sombre et probablement inévitable : au moins quatre familles de cette communauté soudée avaient un proche parmi les 1 400 Israéliens tués lors du massacre sanglant du 7 octobre et des combats qui ont suivi. Trois d’entre eux faisaient partie des 260 personnes fauchées lors d’un festival de musique dans le désert près du kibboutz Reim. Sigal Levi, 31 ans, était assistante sociale et participait au festival pour conseiller les jeunes en difficulté qui auraient pu être attirés par la fête, et Ben Uri, 31 ans, un entrepreneur dans le domaine du cannabis et consultant en technologie s’était porté volontaire auprès d’un groupe qui soigne les traumatismes du champ de bataille par le yoga.
Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info Inscription gratuite !
Tal Eilon, 46 ans, cousin de la famille Schechter, était un membre de l’équipe de sécurité du kibboutz Kfar Azza qui a été abattu lors d’une fusillade par des terroristes du Hamas.
« C’est dur », a déclaré Freedman. « Il est très difficile de travailler normalement parce que tout le monde est tellement distrait. Nous comprenons que nos enfants méritent une ‘normalité’, qu’ils doivent pouvoir apprendre, jouer et s’amuser, et c’est ce que nous faisons grâce à l’excellence du corps professoral. »
L’expérience de l’école du nord du New Jersey n’est guère inhabituelle pour les écoles juives d’Amérique du Nord, où le corps enseignant et les familles qui envoient leurs enfants dans des écoles juives privées ont souvent des liens personnels et familiaux étroits avec Israël. (Mes enfants ont fréquenté le Bergen Schechter il y a plus de dix ans). Un ancien professeur de Talmud Torah à l’école St. Paul, du Minnesota, Noï Maudi, 29 ans, a été tué lors du festival Supernova, tout comme Ben Mizrachi, 22 ans, diplômé du lycée King David de Vancouver.
Les liens ne se limitent pas aux victimes. Omer Neutra, 21 ans, qui s’était engagé dans l’armée israélienne après avoir obtenu son diplôme à l’école Schechter de Long Island, à Williston Park, dans l’État de New York, est porté disparu et l’on craint qu’il ne fasse partie des personnes prises en otage par le Hamas. Freedman a déclaré qu’au moins 10 anciens élèves de l’école Schechter du New Jersey vivant actuellement en Israël ont été appelés à rejoindre les combats. Le père d’un élève de CP est retourné en Israël pour servir dans son unité. La tante « par alliance » d’un enseignant a disparu et est présumée faire partie des 203 otages pris par le Hamas. La famille a appris sa capture sur les réseaux sociaux, a indiqué Freedman.
Rona Lotan, dont la fille est en 5e, fait partie des parents endeuillés de l’école Schechter. Lotan, dont les parents sont israéliens mais qui a été élevée aux États-Unis, est proche de la cousine germaine de sa mère, Revital Herman, du kibboutz Palmachim, dans le centre d’Israël. Le fils de Herman, Idan, 26 ans, étudiant en ingénierie, a été tué avec sa petite amie Eden Naftali, 23 ans, lors du festival de musique.
Lotan, 46 ans, s’est souvenue des quelques heures éprouvantes vécues sur les médias sociaux, lorsque la famille de Herman a d’abord signalé la disparition de son fils. La famille a été appelée à l’hôpital Soroka de Beer Sheva pour identifier ce que les autorités pensaient être le corps d’Idan. « Il s’est avéré qu’il s’agissait d’une erreur », a-t-elle déclaré. Ne sachant pas si elle devait se sentir soulagée ou déçue, la famille n’a pas eu à attendre longtemps avant d’apprendre qu’Idan se trouvait ailleurs dans l’hôpital et qu’il avait été mortellement blessé.
Lotan demande aux gens de faire un don à la mémoire d’Idan à l’association Zahal Shalom du comté de Bergen, qui fait venir aux États-Unis des vétérans israéliens blessés pour de la rééducation. L’organisation s’était adressée aux élèves de 4e de l’école Schechter en mai dernier.
Freedman a indiqué que l’école rassemblait des groupes de parents pour ceux qui ont besoin d’aide pour trouver des moyens de parler de la guerre avec leurs enfants. Chaque jour depuis l’attaque du Hamas, l’école se réunit pour une assemblée de soutien moral.
« Que dire à nos enfants ? Comment apaiser leurs craintes ? », a déclaré Freedman. « C’est notre travail ici et c’est un véritable parcours du combattant. »
... alors c’est le moment d'agir. Le Times of Israel est attaché à l’existence d’un Israël juif et démocratique, et le journalisme indépendant est l’une des meilleures garanties de ces valeurs démocratiques. Si, pour vous aussi, ces valeurs ont de l’importance, alors aidez-nous en rejoignant la communauté du Times of Israël.
Nous sommes ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël le mois dernier.
C'est pour cette raison que nous avons créé le Times of Israel, il y a de cela onze ans (neuf ans pour la version française) : offrir à des lecteurs avertis comme vous une information unique sur Israël et le monde juif.
Nous avons aujourd’hui une faveur à vous demander. Contrairement à d'autres organes de presse, notre site Internet est accessible à tous. Mais le travail de journalisme que nous faisons a un prix, aussi nous demandons aux lecteurs attachés à notre travail de nous soutenir en rejoignant la communauté du ToI.
Avec le montant de votre choix, vous pouvez nous aider à fournir un journalisme de qualité tout en bénéficiant d’une lecture du Times of Israël sans publicités.
Merci à vous,
David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel