« Nos cœurs déracinés » : Marie Drucker interroge l’identité juive dans son dernier livre
Lors de son interview sur France Inter le 27 février, la journaliste revient sur les raisons qui l'ont poussée à écrire ce livre et dénonce le difficile parcours d’affirmation de l’identité

Nos cœurs déracinés est le nouveau livre de Marie Drucker. « Le plus intime », selon la journaliste qui l’interviewait ce 27 février sur France Inter.
Dans cet ouvrage, la journaliste questionne l’identité. Et son identité est celle d’une femme juive. Elle écrit : « À la question “Êtes-vous Juif ?”, on se doit de répondre oui, sans condition. »
Au micro de France Inter, elle exprime son étonnement face aux gens qui la félicitent pour son courage : « C’est terrifiant, non ? En 2024, affirmer son identité devrait être une évidence. Pourtant, il semble que certaines identités soient plus difficiles à revendiquer que d’autres. »
Marie Drucker évoque ce sentiment qu’aujourd’hui « les Juifs sont les ennemis les plus cool à détester ».
L’idée de ce livre a germé dans son esprit après le 7 octobre et le pogrom perpétré par le Hamas en Israël : « Les trois premières pages du livre sont celles que j’ai écrites quelques semaines après le 7 octobre. Et puis, je n’en ai rien fait. Six à huit mois plus tard, j’ai repris ces pages, je les ai relues et je me suis demandé : “Y a-t-il un fil à tirer ?” Finalement, ce fil a dévoilé toute une pelote. Il y avait donc une nécessité, même si elle m’échappait encore un peu. »
Elle retrace ainsi la vie de ses grands-parents, Juifs ashkénazes originaires de Pologne et de Roumanie, qui ont fui leur pays pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale.
Marie Drucker : "Il y a des millions de façons d'être juif, de se sentir juif ou de ne pas se sentir particulièrement juif" #le710Inter pic.twitter.com/NUaBGgqDJ6
— France Inter (@franceinter) February 27, 2025
À la question « Qu’est-ce qu’être Juive ? », l’écrivaine répond : « Je suis incapable de répondre à cette question. Et c’est ça qui est particulier au judaïsme et à l’identité : on fait la différence entre la judéité, c’est-à-dire l’identité juive, et la judaïté, qui est le lien plus fort avec la religion, pour résumer. Mais ce qui m’a intéressée aussi, c’est de réfléchir à ça : le judaïsme est très multiple. Il y a des millions de façons d’être Juif, de se sentir Juif, de ne pas se sentir particulièrement Juif. »