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« Nous n’hésiterons pas à ordonner une opération à Gaza » – Dichter

Le président de la Commission des affaires étrangères et de la Défense de la Knesset a ajouté que les responsables étaient prêts à reporter le scrutin du 9 avril pour ce faire

Le député Likud Avi Dichter dirige une réunion de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, le 22 février 2017. (Yonatan Sindel/Flash90)
Le député Likud Avi Dichter dirige une réunion de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, le 22 février 2017. (Yonatan Sindel/Flash90)

Le président de la puissante commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset a expliqué lundi que des responsables israéliens voulaient entrer en guerre à Gaza suite à la frappe à la roquette perpétrée dans la nuit au nord de Tel Aviv, même si les élections du 9 avril devaient être reportées pour cette raison.

« La hiérarchie politique n’hésitera pas à ordonner une opération à Gaza même si le prix à payer est le report du scrutin », a indiqué le député Avi Dichter, ancien directeur des services de sécurité du Shin Bet et membre du Likud, au micro de la radio militaire durant une interview.

Des responsables de l’armée israélienne ont rencontré lundi les chefs des gouvernements des communautés de la région de Gaza pour les préparer aux frappes de représailles par Israël attendues en réaction au tir de roquette qui a touché une maison du centre d’Israël et fait sept blessés.

Des hauts-responsables israéliens ont déclaré aux journalistes qu’une riposte ferme est en préparation, mais il semblerait qu’elle soit reportée par les tentatives de l’Egypte de négocier un cessez-le-feu et la visite du Premier ministre Benjamin Netanyahu aux Etats-Unis.

Le groupe terroriste du Hamas aurait déclaré aux Egyptiens que la roquette avait été tirée accidentellement et les groupes terroristes palestiniens ont menacé de réagir à toute contre-attaque israélienne.

Le ministère de l’Intérieur de Gaza, géré par le Hamas, a lancé une enquête pour déterminer qui a tiré une roquette sur le centre d’Israël dans la nuit de dimanche à lundi, a déclaré un haut-responsable du Hamas au Times of Israël, sous couvert d’anonymat.

Le Hamas et l’Egypte étaient en contact lundi au sujet de ce tir de roquette, a indiqué le responsable du Hamas. Il a ajouté que le Hamas n’a aucun intérpet dans une escalade, suggérant qu’il n’avait pas lancé cette roquette. « Une délégation de sécurité égyptienne était supposée venir à Gaza aujourd’hui », a déclaré le responsable. « Le Hamas n’a aucun intérêt à lancer une roquette sur Israël avant son arrivée. »

A l’heure actuelle, les résidents de la périphérie de Gaza n’ont reçu aucune instruction particulière.

Le ministre de l’Économie Eli Cohen arrive à la réunion hebdomadaire du bureau du Premier ministre à Jérusalem le 17 décembre 2017. (Yonatan Sindel/Flash90)

Le ministre de l’Economie Eli Cohen, membre du cabinet de sécurité qui vote sur les opérations militaires, a indiqué de son côté qu’il recommanderait vivement aux autres ministres du cabinet de se prononcer en faveur d’une riposte militaire « puissante » suite au tir de roquette du Hamas qui a fait sept blessés dans un village du nord de Tel Aviv aux premières heures de la journée.

« Notre dissuasion s’est érodée », a commenté Cohen, membre du parti Koulanou, lors d’une visite dans le bâtiment résidentiel détruit du moshav Mishmeret, au nord de Kfar Saba. « Nous devons changer notre politique et revenir aux assassinats ciblés. Pour moi, toute roquette tirée en direction de Sdérot, du Gush Dan et de la région de Sharon nécessitent une réponse puissante. »

Il a ajouté que « toutes les options sont sur la table, notamment une incursion terrestre ».

Le ministre de l’énergie, Yuval Steinitz, assiste à une séance plénière à la Knesset à Jérusalem, 23 mai 2018. (Yonatan Sindel/Flash90)

Le ministre de l’Energie Yuval Steinitz, proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a suggéré que le tir de roquette était une façon, pour le Hamas, « d’embarrasser » Netanyahu en amont des élections du 9 avril.

« Israël répondra avec force mais avec discernement au tir sur la région de Sharon », a déclaré Steinitz, membre du cabinet de sécurité qui vote sur les opérations militaires, au site Ynet.

« Personne n’a de solutions aux problèmes créés par les accords d’Oslo », a-t-il souligné. « Il est possible que le Hamas ait tiré pour embarrasser Netanyahu en amont des élections », a-t-il ajouté.

Une habitation de la ville de Mishmeret, une ville du centre d’Israël, détruite dans une attaque à la roquette de la bande de Gaza, le 25 mars 2019 (Crédit : Service des Incendies et des secours)

Rare par sa portée – chiffrée à 120 kilomètres par l’armée israélienne -, ce tir de roquette en provenance du territoire palestinien réveille le spectre d’une nouvelle confrontation armée entre Israël d’un côté, le mouvement terroriste islamiste palestinien du Hamas qui dirige sans partage la bande de Gaza et ses alliés terroristes.

Et le Jihad islamique, deuxième groupe terroriste de Gaza après le Hamas, a prévenu que sa réaction serait à la mesure d’une « agression » israélienne, laissant craindre un engrenage.

Les branches armées du Hamas et du Jihad islamique « ont décidé qu’ils augmenteraient leur riposte en fonction des dimensions de la réaction israélienne et qu’ils répondraient à toute agression », a dit une source proche du Jihad islamique.

L’homme fort du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, a annulé une apparition publique prévue cet après-midi.

Le chef du Hamas à Gaza Yahya Sinwar tient une arme à feu qui aurait appartenu aux forces spéciales israéliennes pendant un échange de tirs survenu le 11 novembre dans la bande de Gaza, le 16 novembre 2018 (Capture d’écran : YouTube)

Ces nouvelles tensions surviennent quelques jours seulement avant le 30 mars, premier anniversaire de la « Grande marche du retour », mobilisation contre le blocus et pour le droit des Palestiniens à retourner sur les terres qu’ils ont fuies ou dont ils ont été chassés à la création d’Israël en 1948.

Cet anniversaire doit donner lieu à une importante mobilisation palestinienne.

Le dernier sérieux accès de fièvre remontait à mi-mars seulement quand Israël avait conduit une centaine de frappes contre des positions du Hamas, en représailles à des tirs de roquettes.

Israël a d’ores et déjà annoncé la fermeture des points de passage pour les personnes et les biens entre son territoire et l’enclave.

L’armée israélienne répond systématiquement aux tirs de roquettes en provenance de Gaza en frappant des positions militaires du Hamas, d’autant plus vigoureusement quand les roquettes palestiniennes atteignent des zones civiles.

Elle a affirmé que c’était le Hamas qui avait procédé au tir de cette roquette de fabrication locale à partir de positions proches de Rafah, dans le sud de l’enclave. Le projectile a parcouru environ 120 kilomètres, a-t-elle noté.

« Suite à une évaluation de la situation sous la direction du chef d’état-major, nous avons envoyé deux brigades en renfort dans la zone de commandement Sud », a encore dit l’armée. Elle a aussi signalé qu’elle rappelait des réservistes pour des tâches spécifiques.

La roquette tiré dans la nuit a frappé une maison à Mishmeret, petite localité verdoyante au nord de Tel-Aviv, selon la police et les secours.

Quatre adultes et trois enfants, dont un bébé de six mois, ont été hospitalisés, a dit l’hôpital de Kfar Saba. Six appartiennent à la même famille et souffrent de brûlures et de blessures légères par éclats.

Toiture effondrée, murs écroulés, amas de gravats… la maison a été en grande partie détruite.

Une habitation de la ville de Mishmeret, dans le centre d’Israël, qui a été détruite dans une attaque à la roquette depuis la bande de Gaza, le 25 mars 2019 (Crédit : police israélienne)

Les sirènes ont retenti vers 05H18, a indiqué sur place un porte-parole de la police, Ami Ben David. Les occupants de la maison se sont précipités vers la pièce sécurisée que comportent de nombreuses habitations israéliennes précisément pour de telles éventualités. La roquette a crevé la toiture et explosé dans la maison, a-t-il dit.

« Sans la sirène, nous aurions connu une tout autre situation », a-t-il précisé.

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