Nouvelle audience pour l’étudiant palestino-italien détenu par Israël depuis un mois
Interpelé entre la Cisjordanie et la Jordanie lors de ses vacances en famille, Khaled El Qaisi serait détenu en-dehors de toute inculpation, sans accès à un avocat
Dimanche, l’étudiant italo-palestinien détenu par Israël depuis plus d’un mois devrait avoir droit à une nouvelle audience en lien avec sa détention provisoire, alors même qu’il n’aurait toujours pas eu accès à un avocat.
Khaled El Qaisi, 27 ans, est retenu prisonnier par Israël en-dehors de toute inculpation depuis le 31 août dernier, date à laquelle il a été interpelé en tentant de passer de Cisjordanie vers la Jordanie après des vacances en famille dans sa ville natale de Bethléem.
El Qaisi pourrait être inculpé ou libéré par le tribunal, mais son avocat italien a d’ores et déjà déclaré craindre que son client ne soit placé en détention administrative, une pratique très critiquée permettant l’emprisonnement sans inculpation ni terme défini.
L’affaire a été portée à l’attention du parlement italien et des milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Rome pour obtenir sa libération, notamment lors de manifestations organisées samedi.
Une pétition en ligne appelant à sa libération a recueilli plus de 30 000 signatures.
La détention provisoire d’El Qaïssi a déjà été prorogée à plusieurs reprises, lors d’audiences à huis clos.
Né en Cisjordanie et détenteur de la nationalité italienne, El Qaïssi a subi des interrogatoires chaque jour dans sa prison, près de Tel Aviv, a déclaré son avocat italien, Flavio Rossi Albertini, le mois dernier.
Demonstration For The Release Of Khaled El Qaisi
(Photo by Stefano Montesi – Corbis/Corbis via Getty Images)#GettyImageContributor
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Albertini avait alors appelé les autorités italiennes à intervenir, affirmant que son client était détenu en violation de ses droits fondamentaux.
« Ces garanties, dont nous bénéficions en vertu du système judiciaire italien et auxquelles nous faisons appel en cas de besoin, lui sont refusées en Israël », a déclaré Albertini lors d’une conférence de presse à la chambre basse du parlement italien, à laquelle assistaient deux députés de partis d’opposition.
« Comment le gouvernement italien peut-il ne pas prendre position ? », a-t-il demandé.
Un porte-parole d’Amnesty International Italie, Riccardo Noury, a déclaré qu’Israël se fichait qu’El Qaisi soit également un ressortissant italien.
« Khaled est palestinien : il est donc automatiquement suspect », avait-il déclaré lors de cette conférence de presse.
La mère d’El Qaïsi est italienne et son père palestinien, expliquait le Middle East Eye, le mois dernier. Elevé à Bethléem, il a étudié à l’Université Sapienza de Rome, où il a co-fondé le Centre de documentation palestinien, qui met à l’honneur l’histoire et la culture palestiniennes.
Selon les informations disponibles, El Qaisi a profité de ses vacances pour faire enregistrer son mariage avec une Italienne et la naissance de leur fils de quatre ans au registre civil palestinien. Il s’est également rendu en Jordanie.

Alors qu’il se trouvait avec ses proches sur le pont Allenby, qui relie la Cisjordanie à la Jordanie, il a été conduit dans un endroit à part tandis que leurs bagages et portables leur ont été confisqués par les autorités israéliennes.
El Quaisi a été emmené les menottes aux poignets, a déclaré son épouse, Francesca Antinucci, qui a elle-même été interrogée avant d’être libérée et de pouvoir rejoindre son fils. D’après elle, on lui aurait dit de partir sans son portable ni son argent, qui avaient été saisis.
« J’ai demandé aux agents comment continuer le voyage, puisqu’ils m’avaient tout pris. Ils m’ont répondu que ce n’était pas leur problème », se souvient-elle.
Elle est parvenue à contacter l’ambassade d’Italie en Jordanie et, trois jours plus tard, elle était de retour en Italie.
Toujours selon les mêmes sources, suite à l’arrestation d’El Qaisi, son frère et deux de ses cousins ont été interpelés à Bethléem. Son frère a été relâché.
Le consul italien à Tel Aviv a pu voir Al Qaisi à deux reprises au moins et a dit à Antinucci, son avocat, qu’il paraissait en bonne santé.