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Odeh sanctionné par la Knesset pour une confrontation avec la police

La commission d'Ethique a sanctionné le chef de la Liste arabe unie qui aurait utilisé un langage "vulgaire et offensant" contre un agent

Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël

Ayman Odeh, chef de file de la Liste arabe unie, dirige une réunion des factions à la Knesset, à Jérusalem, le 31 octobre 2016 (Miriam Alster/Flash90)
Ayman Odeh, chef de file de la Liste arabe unie, dirige une réunion des factions à la Knesset, à Jérusalem, le 31 octobre 2016 (Miriam Alster/Flash90)

Lundi, la commission d’Ethique de la Knesset a interdit de participation à la Knesset pour une semaine le chef du parti de la Liste arabe unie, Ayman Odeh, pour avoir utilisé un langage « vulgaire et offensant » lors d’une confrontation avec un agent de police au mois de mai.

Cette interdiction s’applique à tous les débats en commission et en séance plénière mais n’empêchera pas Odeh de voter.

Cette sanction est survenue suite à une plainte déposée devant la commission par les parlementaires du Likud Oren Hazan et Nava Boker concernant le comportement d’Odeh au centre médical Bnai Zion de Haïfa, alors qu’il rendait visite à l’activiste israélien arabe ​Jafar Farah, pris en charge par l’établissement pour une fracture du genou qui lui aurait été faite après son arrestation lors d’une manifestation contre les réponses israéliennes au mouvement de protestation organisé à la frontière avec Gaza.

Farah avait affirmé que cette fracture résultait de l’agression d’un policier alors qu’il se trouvait déjà en détention. Des images de son arrestation, la veille, montraient Farah, menotté, marchant seul.

Jafar Farah, un employé d’une ONG arabo-israélienne, allègue qu’un policier lui a cassé le genou après son arrestation. (Capture d’écran : Twitter)

Alors qu’il tentait de se rendre au chevet de Farah, Odeh avait été filmé s’opposant à un agent de police, à l’hôpital, qui bloquait sa route, le traitant de « zéro » et demandant : « Pour qui vous prenez-vous ? ». Il avait également utilisé l’adjectif argotique « kibinimat« , qui peut être traduit par « Pu… ».

La commission a établi que « le langage utilisé par le député Odeh ne relève pas de la définition de l’argument politique – susceptible d’être critiqué – mais autorisé sous les lois de la liberté d’expression ».

« Ce langage est vulgaire et offensant et il contrevient aux règles éthiques placées sur les membres du parlement », selon un communiqué transmis par l’instance disciplinaire.

Répondant à cette décision, Odeh a fustigé la commission, disant qu’elle est « fait dorénavant partie des efforts livrés pour réduire au silence les voix dissonantes ».

« Je continuerai mon travail en tant que responsable élu et je réclamerai mon droit à rendre visite aux blessés et en particulier à ceux qui ont été attaqués par la police », a-t-il ajouté.

Le ministre de la Défense Avigdor Liberman avait indiqué après l’incident qu’Odeh et les membres de son parti étaient des « terroristes » dont la place était en prison.

« Chaque journée où Ayman Odeh et ses semblables gardent la liberté de déambuler en maudissant les agents de police est un échec des autorités chargées de l’application de la loi », avait tweeté Liberman.

« Les terroristes n’ont pas leur place à la Knesset, ils ont leur place en prison », avait-il ajouté. « Il est temps qu’ils paient le prix de leurs actions ».

Le ministre de la Défense Avigdor Liberman dirige une réunion de faction de son parti Yisrael Beytenu à la Knesset, le 18 juin 2018. (Miriam Alster/ Flash90)

« Nous ne pouvons pas garder le silence lorsque des membres de la Knesset humilient la police, lui portent préjudice et la transforment en souffre-douleur », avait à ce moment-là écrit Boker, l’un des deux députés du Likud à avoir déposé plainte contre Odeh, sur son compte Twitter.

Le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan avait pour sa part noté sur le même réseau social qu’il avait demandé au procureur général Avichai Mandelblit l’ouverture d’une enquête sur Odeh pour avoir perturbé un agent de police dans l’exercice de son devoir, insulté un responsable public, violé une ordonnance légale et émis des menaces.

Le bureau de Mandelblit a fait savoir lundi qu’aucune enquête criminelle ne sera ouverte contre Odeh.

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