Olivier Faure : « Bien sûr qu’il y a un antisémitisme de gauche »
Le chef du Parti socialiste estime pourtant que la France insoumise "défend la République"

Les insultes et agressions ayant visé notamment le député socialiste Jérôme Guedj lors de la manifestation du 1er mai à Paris « confinent à l’antisémitisme », a estimé dimanche le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure.
« Parfois, il est assimilé à tort à la politique que mène le gouvernement [israélien] de Benjamin Netanyahu, alors que Jérôme Guedj ne s’est jamais prononcé en faveur de Benjamin Netanyahu », a indiqué Olivier Faure sur BFMTV.
« Je crains qu’il ne soit assimilé, mais pas que lui, malheureusement. Je vois que sur les réseaux sociaux [l’eurodéputée socialiste] Emma Rafowicz est très souvent prise à partie […] Raphaël Glucksmann l’a été aussi », a-t-il dénoncé en estimant que tout cela « confine à l’antisémitisme ».
« Bien sûr qu’il y a un antisémitisme de gauche. L’antisémitisme traverse toutes les classes de la population et est parfois visible contre Jérôme Guedj, contre Raphaël Glucksmann, contre Emma Rafowicz, contre toutes celles et ceux qui portent un patronyme qui les renvoie à l’idée de leur judéité », a dénoncé Olivier Faure.
Le Premier secrétaire a également regretté qu’une « partie de l’extrême-gauche » bascule dorénavant dans l’antisémitisme, alors que cette famille politique, estime-t-il, « pendant longtemps a été le refuge des Juifs de France qui considéraient que l’extrême gauche était la puissance antifasciste qui devait permettre de repousser le plus loin possible le fascisme ».
Lors du défilé du 1er mai, Jérôme Guedj a été ciblé et insulté par des manifestants de gauche ou d’extrême gauche lors de la manifestation parisienne où se trouvait également Emma Rafowicz, qui a dit avoir entendu des insultes comme « sales sionistes » ou « génocidaires ».

Quelques jours auparavant, il avait dû quitter un rassemblement en hommage au meurtre d’un jeune Malien dans une mosquée après avoir été accueilli au cri de « sioniste dégage ! ». Un climat qui « pue l’antisémitisme », déplore-t-il.
Jérôme Guedj, porte-parole du parti et soutien des opposants à Olivier Faure rassemblés derrière le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol pour le prochain Congrès, a regretté ne pas avoir eu « un appel » de la part du premier secrétaire.
« Je lui ai écrit, il ne m’a pas répondu », s’est défendu Faure sur BFMTV.
Le patron du parti à la rose a également estimé que La France insoumise « ne mérite pas un cordon sanitaire » comme l’a demandé le chef des députés LR Laurent Wauquiez pendant le week-end.
« Il y a des excès de La France insoumise. J’ai des sujets de divergence nombreux avec eux, mais je sais que c’est un parti qui, dans la tranchée, défend la République », a-t-il assuré.