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Olmert: Quand la paix était à portée de main, j’ai été politiquement « assassiné »

L'ex-Premier ministre affirme qu'une conspiration est venue à bout de lui : "Rabin a été tué avec des balles. Je vis dans la prison de Maasiyahu. Et ça aussi c'est un assassinat"

Marissa Newman est la correspondante politique du Times of Israël

Ehud Olmert, le Premier ministre israélien d’alors, et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Jérusalem en novembre 2008 (Crédit photo : Moshe Milner GPO / Flash90)
Ehud Olmert, le Premier ministre israélien d’alors, et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Jérusalem en novembre 2008 (Crédit photo : Moshe Milner GPO / Flash90)

Au mois de juin 2007, seulement 10 jours après le violent coup d’Etat mené par le groupe terroriste du Hamas dans la bande de Gaza, les services israéliens de renseignements avaient découvert un rare concours de circonstances.

Victorieux, les hauts-responsables du Hamas s’étaient rassemblés dans un seul bâtiment, au sein de l’enclave côtière. Les services de sécurité avaient alors alerté le Premier ministre Ehud Olmert, demandant l’autorisation de lancer une attaque qui aurait permis d’assassiner huit des leaders du groupe terroriste en une seule frappe dévastatrice.

Mais Olmert avait rejeté cette proposition. La raison : Il se trouvait à Sharm el-Sheikh, aux côtés du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, du roi jordanien Abdallah II et du leader égyptien Hosni Mubarak pour des pourparlers de paix.

« Durant la réunion, on m’a interpellé pour me faire savoir que dans un certain bâtiment de Gaza se trouvaient tous les leaders du Hamas, et notamment Ahmed Jabari et Mohammed Deif [surnommé l’insaisissable]. Les services de sécurité avaient demandé une approbation pour faire en sorte de les ‘déjouer’ mais ce n’était pas le bon moment », écrit Olmert dans ses mémoires en hébreu récemment publiés.

Faire disparaître tous les leaders du Hamas à ce moment-là, avait réfléchi le Premier ministre israélien, pouvait par inadvertance impliquer les leaders palestinien, égyptien et jordanien et faire échouer les négociations (Jabari allait être tué lors d’une frappe israélienne en 2012. Deif a, pour sa part, été pris pour cible lors d’un raid en 2014 et le Hamas a affirmé qu’il y a survécu).

« Ce genre d’assassinat, alors que j’étais assis avec Abou Mahzen, Moubarak et Abdallah, aurait semblé être un complot conjoint », écrit Olmer.

« Qui aurait pu croire que je ne les avais pas informés alors que, pendant que nous étions ensemble, les forces israéliennes assassinaient huit hauts-responsables palestiniens ? [Le ministre de la Défense Ehud] Barak a été d’accord avec moi ».

Olmert est retourné dans la salle de réunion de Sharm el-Sheikh. Abbas lui a demandé pourquoi il s’était absenté, ce à quoi Olmer a répondu qu’il le lui dirait lorsque ce serait le bon moment. Un an plus tard, « je le lui ai dit et je lui ai expliqué pourquoi je n’avais pas fait ce que j’aurais été heureux de faire à un autre moment. Qu’est-ce qui aurait pu être davantage approprié dans cette période que d’assassiner d’un seul coup les responsables politiques et militaires du Hamas ? Je n’ai jamais partagé ce récit avec Abdallah et Moubarak, ni à ce moment-là, ni à aucune autre occasion ».

Cette révélation parmi d’autres apparaît dans le livre en hébreu écrit par Olmert lorsqu’il était derrière les barreaux après avoir été condamné à 16 mois d’incarcération – une première pour un chef de gouvernement dans l’histoire d’Israël – pour corruption. L’ouvrage vient d’être publié.

Dans ce livre de presque 900 pages, En personne l’ancien Premier ministre détaille ses efforts de paix – qui n’auront finalement pas réussi – avec Abbas en 2007-2008 et qui avaient culminé par l’offre israélienne de renoncer à la Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Le plan de paix contenait également des échanges de terrains mutuels d’environ 6% du territoire, et le placement de la Vieille Ville de Jérusalem – notamment du mur Occidental – sous contrôle international.

La secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni et les négociateurs palestiniens Ahmed Qurei (Abu Ala) et Saeb Erekat, premier à gauche, lors d’une réunion à Jérusalem, le 4 mai 2008 (Crédit : Yossi Zamir/Flash 90)

L’accord n’a jamais été accepté par les Palestiniens, des raisons variées étant avancées pour justifier ce rejet : Les Palestiniens craignaient qu’Olmert soit un Premier ministre « canard boîteux » dont l’accord ne serait jamais mis en oeuvre et ils considéraient que la réponse apportée à la question des réfugiés palestiniens était insuffisante du point de vue de l’AP.

Abbas avait par ailleurs raconté à la Dixième chaîne en 2015 qu’Olmert lui avait fait voir une carte initiale soulignant les nouvelles frontières mais ne l’avait pas autorisé à la ramener pour la soumettre à ses experts. Les critiques de l’AP avaient déclaré à ce moment-là que l’offre soumise par Olmert, qui comprenait les concessions les plus importantes jamais consenties par Israël à la table des négociations, était la preuve de l’intransigeance palestinienne et du manque de volonté à trouver un accord de paix.

Même si Olmert a déjà évoqué ces tentatives dans des articles d’information précédents, les écrits de ce politicien qui avait quitté le belliqueux Likud pour rejoindre les rangs du parti pacifiste Kadima permettent un nouvel éclairage sur les « larges » concessions qu’il souhaitait faire, sa pensée à l’époque et ses conversations avec les dirigeants palestiniens et américains durant les négociations.

La publication du livre survient également alors que l’administration Trump est en train de terminer sa propre proposition de paix, tandis que les Palestiniens snobent la Maison Blanche depuis la reconnaissance par cette dernière de Jérusalem en tant que capitale israélienne et la coupe des financements américains alloués à l’agence pour les réfugiés palestiniens des Nations unies (UNRWA).

Le président américain Donald Trump visite le mur occidental, dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 22 mai 2017 (AFP PHOTO / MANDEL NGAN)

La reconnaissance de la capitale a ôté Jérusalem « de la table des négociations » avant le début des pourparlers, a estimé le président Donald Trump. Les Etats-Unis ont également adopté une loi au cours du week-end qui réduit le montant des fonds versés à l’AP en raison des salaires versés aux terroristes palestiniens et à leurs familles.

En contraste, dans ses mémoires, l’ancien maire de Jérusalem se vante d’avoir « posé Jérusalem sur la table » dès le premier jour des négociations, ainsi que d’avoir augmenté le nombre de prisonniers palestiniens qu’Israël souhaitait libérer, allant au-delà des demandes palestiniennes.

Après le coup d’Etat du Hamas, le président américain de l’époque, George Bush, doutait des capacités d’Abbas à conclure un accord, écrit Olmert. « Il ne sait pas comment se saisir des opportunités offertes », aurait dit, selon lui, l’ancien président américain au sujet d’Abbas dans le texte en hébreu. « Il ne suivra pas ».

Le président de l’époque George W. Bush avec le Premier ministre Ehud Olmert, à droite, et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, à gauche, à la conférence sur la paix au Moyen-Orient à l’Académie navale américaine d’Annapolis, dans le Maryland, le 27 novembre 2017 (Crédit : Avi Ohayon/GPO/Flash90).

Les prisonniers palestiniens, l’argent des taxes, Jérusalem

Lors de leur tout premier meeting au mois de décembre 2006 à la résidence du Premier ministre, où le drapeau palestinien flottait pour la toute première fois à côté du drapeau israélien, Olmert avait voulu montrer au leader de l’AP qu’il voulait aller « loin ».

La première question soulevée par Abbas avait été celle des prisonniers palestiniens, écrit-t-il.

« Abu Mazen m’a expliqué que c’est une question sensible pour les Palestiniens et qui touchait des milliers de familles. Nous avions été préparés à cette requête. Il était manifeste qu’elle était liée aux prisonniers du Fatah et pas à ceux du Hamas. J’ai demandé combien de prisonniers il s’attendait à ce que nous relâchions », écrit-il. « Il a lancé le chiffre de 500. J’ai dit qu’il n’y aurait pas de problèmes à en relâcher 900. Les invités se sont regardés. Ce n’était pas habituel. Puis ils ont encore demandé 1 000 armes à feu pour faire respecter les forces chargées de l’application de la loi. J’ai répondu par l’affirmative ». (Israël avait finalement relâché 780 prisonniers cette année-là).

La couverture du livre d’Ehud Olmert, « En personne », publié au mois de mars 2018 (Equipe du Times of Israel)

Abbas avait ensuite soumis avec force une série de requêtes, et Olmert les avait toutes approuvées, écrit l’ex-Premier ministre.

« Finalement, avec hésitation, Abu Mazen a déclaré que les Palestiniens avaient besoin de l’argent que nous déduisions en leur nom sur les droits de douane et les impôts prélevés sur les biens importés dans le territoire de l’AP. Je leur ai demandé de quelle somme ils avaient besoin. ‘Israël offre toujours moins que ce dont nous avons besoin », a dit Abou Mazen.

« On m’a dit de redemander dix millions de shekels, mais nous avons réellement besoin de 50 millions. C’est ma demande », a-t-il ajouté.

« C’est imprécis », ai-je répondu. « Le montant que vous avancez est incorrect. Abu Mazen était prêt à essuyer un refus. « ‘Je savais que vous diriez non’, m’a-t-il dit. »

« Monsieur le président », ai-je riposté.  » ‘Je pense que je connais la somme dont vous avez besoin. Ce n’est pas de 50 millions de shekels, c’est de 100 millions de dollars. Nous souhaitons vous donner la somme entière et dorénavant, nous vous verserons toutes les sommes que nous déduisons en votre nom’.

Silence. Les personnes présentes n’étaient pas sûres d’avoir bien entendu ou d’avoir correctement compris. Est-ce que le Premier ministre venait de dire que maintenant, il donnerait une somme huit fois supérieure à ce qui avait été demandé ? C’est ce que j’avais dit. L’argent était à eux. »

J’ai soulevé la question de la reconnaissance d’Israël en tant qu’Etat juif avec Abu Mazen », explique Olmert dans son ouvrage. « Je lui ai dit que nous n’avions pas besoin de la reconnaissance palestinienne et que l’Etat d’Israël – par la définition même qui était avancée sur sa déclaration d’indépendance – était un Etat juif

Puis est venu Jérusalem.

« Tout est sur la table, dont Jérusalem », ai-je dit à Abu Mazen la première nuit.

« Je n’exclus aucun sujet de la discussion », a dit Olmert.

Il devait se passer toutefois plus d’un an avant qu’Olmert ne présente son plan final pour la Vieille Ville, notamment pour le mont du Temple et le mur Occidental : Leur placement sous contrôle international, un contrôle qui aurait eu à sa tête cinq responsables nommés par le Conseil de sécurité de l’ONU et originaires de l’Arabie saoudite, de la Jordanie, d’Israël, des Nations unies et des Palestiniens.

Plus loin dans le texte, Olmert déclare que les habitants de Jérusalem-Est n’étaient guère intéressés à l’idée d’être séparés de Jérusalem, ce qui avait compliqué les choses pour Abbas. « Les réelles difficultés pour Abu Mazen ont émané du fait que la majorité des Palestiniens dans les banlieues et dans les villages qui avaient été artificiellement annexés à Jérusalem n’étaient pas intéressés par la perspective d’une séparation avec la ville. Ils préféraient rester les citoyens d’une Jérusalem unie, qui leur octroyait la liberté de mouvement en Israël et des privilèges financiers significatifs tels que l’assurance nationale, les soins médicaux, l’éducation et plus ».

Lorsqu’il avait soulevé la question de Jérusalem ce premier soir, Abbas « avait eu l’air surpris mais avait exprimé sa satisfaction, choisissant d’aborder le problème des réfugiés pour la première fois. Je lui avais répondu tout de suite que je ne pourrais jamais m’accorder sur ce qu’on appelle ‘le droit au retour’, quelles qu’en soient les circonstances. C’était hors de question ».

« Abu Mazen m’avait dit une phrase que je n’ai jamais oublié au cours des deux années suivantes durant lesquelles nous avons discuté des dizaines de fois. ‘J’ai besoin d’un élément symbolique sur les réfugiés. Je ne veux pas changer la nature de l’Etat d’Israël’. »

Olmert s’en était alors tenu à cette déclaration, la considérant comme une reconnaissance tacite par Abbas du caractère juif d’Israël – une demande qu’il n’a pas soumise aux Palestiniens dans le cadre d’un futur accord de paix, contrairement au Premier ministre Benjamin Netanyahu et à la négociatrice en chef d’Olmert qui était ministre des Affaires étrangères à ce moment-là, Tzipi Livni.

J’ai soulevé la question de la reconnaissance d’Israël en tant qu’Etat juif avec Abu Mazen. Je lui ai dit que nous n’avions pas besoin de la reconnaissance palestinienne et que l’Etat d’Israël – par la définition avancée par sa déclaration d’indépendance – était un Etat juif ».

Abbas « avait souligné que de son point de vue, Israël était un Etat juif, mais qu’il subissait des pressions difficiles de la part des Israéliens arabes, en particulier des leaders politiques, qui l’avaient averti à de nombreuses reprises que ‘l’Etat juif’ n’était qu’un nom de code. Et que derrière, se dissimulait l’intention d’adopter l’idéologie avancée par Avigdor Liberman : Si Israël était un Etat juif alors les Arabes n’y avaient pas leur place. Ce qui signifiait que définir Israël en tant qu’Etat juif pouvait être interprété comme une formule visant à en exclure les Arabes ».

« La personnalité qui avait transformé cette question en sujet de discorde avait été Tzipi Livni, qui avait déclaré qu’elle avait demandé aux Palestiniens de s’engager à reconnaître Israël en tant qu’Etat juif. Comme cela lui était occasionnellement arrivé, elle s’était laissée entraîner dans ce problème sans même réaliser combien elle entravait ainsi l’avancée des pourparlers. J’ai apaisé Abu Mazen et je lui ai dit que je ne réclamerais pas d’engagement durant les négociations. J’ai des critiques à faire à l’égard de Tzipi Livni mais elle a aspiré à la paix et elle a espéré faire la paix – même si elle a saboté occasionnellement ce processus en raison de son manque de profondeur dans la réflexion ».

Livni était aussi « subversive », disant à la secrétaire d’Etat américaine de l’époque Condoleezza Rice en 2008 qu’Olmert n’était pas une personnalité pertinente et qu’il quitterait rapidement le pouvoir, écrit-il, ajoutant qu’il pensait que sa ministre des Affaires étrangères soutiendrait en fin de compte sa proposition de paix.

La secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, à gauche, serre la main de la ministre israélienne des Affaires étrangères de l’époque, Tzipi Livni, au cours d’une conférence de presse organisée au David Citadel Hotel de Jérusalem, le 30 mars 2018 (Crédit : Olivier Fitoussi/ FLASH90)

« Il n’y a pas eu de pression américaine »

Dans son livre, Olmert a affirmé qu’il n’y a pas eu de pressions exercées par Washington en vue d’un accord de paix.

« Durant mon mandat en tant que Premier ministre, nous avons été exemptés de toute pression et de toute initiative extérieure », dit-il. « Aucune pression externe n’était nécessaire. Nous nous mettions la pression seuls ».

Mais il signale plus tard que l’administration conditionnait une action américaine à l’encontre du programme nucléaire de l’Iran en fonction de l’avancée d’un accord de paix avec les Palestiniens.

« La proposition constante des Américains était que plus vite nous trouverions un accord avec les Palestiniens, plus vite la coopération avancerait avec les états arabes sur la question iranienne. La tentative de nous mettre la pression dans ce sens n’était pas nécessaire », écrit Olmert.

« Nous avons de toute façon accéléré les négociations et nous avons fait en sorte de renforcer les rythmes des pourparlers sans aucune pression extérieure, indépendamment de la bombe iranienne. C’est nous qui avons initié, soulevé les idées, présenté de nouveaux positionnements et qui avons été enclins à conserver les contacts sans faire de pause. Les états arabes également, en particulier les plus proches des Etats-Unis, comme l’Arabie saoudite, l’Egypte, la Jordanie et les Emirats ont réclamé des actions américaines vigoureuses et déterminées contre l’Iran. Ils n’ont pas lié cela à l’avancée des négociations entre nous et les Palestiniens ».

Le président américain de l’époque George W. Bush avec le Premier ministre israélien Ehud Olmert, à gauche, et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, à droite, lors de la conférence de paix sur le Moyen-Orient organisée à l’académie navale américaine à Annapolis, dans le Maryland, le 27 novembre 2017 (Crédit : Avi Ohayon/GPO/Flash90)

Olmert explique que Bush avait promis de donner à 100 000 réfugiés palestiniens la citoyenneté si un accord de paix était conclu. « Cela a été une promesse spectaculaire. Nous avions décidé de conserver cette annonce comme monnaie d’échange cruciale au bon moment ».

Concernant Rice, l’ancien Premier ministre suggère qu’elle avait plus d’empathie envers la partie palestinienne. « Elle aspirait à changer la situation dans la région mais même si elle se montrait équitable envers nous et qu’elle n’a jamais ignoré nos besoins et nos problèmes, son coeur la rangeait aux côtés des souffrances palestiniennes », écrit-il.

L’offre finale

Soulignant son offre finale, Olmert confirme qu’il n’a pas cherché à obtenir une présence militaire israélienne dans la vallée du Jourdain, préférant évoquer des troupes internationales. Il avait demandé le désarmement d’un futur état palestinien et insisté sur le fait qu’il n’y aurait pas d’aéroport sur le territoire palestinien.

Israël aurait accepté 5 000 réfugiés palestiniens comme citoyens pendant cinq ans, mais plutôt sous la forme d’un geste humanitaire que sous les termes du « droit au retour » et aurait exigé que l’AP promette de ne plus chercher d’indemnisation pour les réfugiés, avec une déclaration stipulant la fin du conflit. Un fonds international aurait indemnisé les Palestiniens et les Juifs expulsés des terres arabes.

Israël aurait évacué toutes les implantations en Cisjordanie à l’exception du Gush Etzion, de Maale Adumim et d’Ariel, et aurait retenu tous les quartiers juifs de la capitale.

Une photo prise depuis l’implantation israélienne de Kedar montre l’implantation israélienne de Maale Adumim en Cisjordanie, le 26 octobre 2017. (Crédit : Thomas Coex/AFP)

En échange de l’intégration de ces secteurs – environ 6,3 % du territoire – Olmert s’était battu pour trouver des terrains à échanger avec les Palestiniens dans le cadre de cet accord. Ils s’étaient finalement entendus sur environ 5,8 % du territoire, avec 0,5 % de terrain supplémentaire inclus par un tunnel qui aurait relié la Cisjordanie à la bande de Gaza.

Les terres qui auraient été abandonnées auraient compris le territoire israélien à la frontière avec Gaza, Jérusalem et la Cisjordanie, écrit-il. « Des secteurs en Israël que nous voulions replacer sous le contrôle palestinien avaient été également marqués. Ils s’étendaient de la vallée de Beit Shean, pas loin de Tirat Tzvi et à proximité des lignes de 1967, au sud d’Afula, pas très loin de Netanya; près des cimes qui surplombent Jérusalem, autour de Nataf ; aux abords de Lachish; au sud du désert de Judée et le long de la bande de Gaza ».

« Je crois aujourd’hui, comme je le croyais alors, que la vaste majorité des Israéliens aurait soutenu ce plan de paix et aurait été prête à payer le prix nécessaire pour profiter de ses fruits », écrit-il.

Olmert avait également rejeté les inquiétudes sécuritaires d’une éventuelle saisie du territoire de la Cisjordanie par les forces du Hamas, comme à Gaza, et la peur que cette région soit utilisée comme point de lancement de roquettes visant les centres de population situés dans le centre d’Israël.

Je me suis rapproché – et j’ai rapproché toutes les parties – de la fin du conflit, de la paix, de la réconciliation. C’était à portée de main mais on m’a empêché d’y arriver

« On disait qu’un retrait de la plus grande partie de la Judée et de la Samarie permettrait aux groupes terroristes de tirer des roquettes au coeur du pays. Voyez Gaza, par exemple. La véritable réponse est moins simpliste et moins pédagogique. En premier lieu, le terrorisme ne semble pas représenter une menace existentielle pour Israël. Pas besoin d’exagérer les choses », dit-il.

« Il met en péril des vies humaines, c’est vrai, mais évacuer les territoires ne signifie pas un désengagement des renseignements dans la région. Si nous savons et quand nous apprenons qu’un attentat terroriste a été planifié, si nous reconnaissons les usines de fabrication d’armes, rien ne peut nous empêcher de venir avec des forces spéciales, de frapper, de détruire, puis de rentrer chez nous ».

Rice avait été « sidérée » par cette offre, se souvient Olmert. Lorsqu’il a présenté plus tard ce plan à Abbas, il s’attendait à ce que ce dernier demande plus de réfugiés, plus de terres. Cela n’a pas été le cas. Le président de l’AP a demandé une copie de la carte pour consulter ses experts. Olmert a alors conditionné cette requête à une signature des initiales d’Abbas sur la carte, pour signaler son soutien. Abbas s’y est refusé, préférant plus tard redessiner de mémoire une carte approximative.

Puis les Palestiniens n’ont jamais rappelé.

« Presque une décennie est passée », écrit Olmert. « Les Palestiniens doivent encore répondre à mon offre ».

‘C’est également un assassinat’

Dans son livre, l’ancien Premier ministre qui a été incarcéré – et libéré au mois de juillet 2017 – attribue avec amertume la responsabilité de sa chute politique à une confluence de forces, notamment à des « personnalités de droite extrémistes », appuyées par des milliardaires juifs américains, et à « l’armée des puristes » largement de gauche – dont font partie des procureurs, des juges, le procureur général, le contrôleur d’Etat, ainsi que les médias et la police « corrompue ».

Ehud Olmert, ancien Premier ministre, à sa libération de la prison Maasiyahu de Ramle, le 2 juillet 2017. (Crédit : Jack Guez/AFP)

L’objectif était d’empêcher un accord de paix qui n’avait jamais été aussi proche, répète Olmert dans une série de tirades sans expliquer pleinement comment s’est organisée cette collaboration présumée entre les différentes forces. Niant toute malversation dans les affaires de corruption dans lesquelles il a été condamné et emprisonné, l’ancien Premier ministre insiste sur le fait qu’il a été pris pour cible dans le cadre d’une conspiration visant à déjouer la concrétisation d’un accord de paix.

« Je me suis rapproché – et j’ai rapproché toutes les parties – de la fin du conflit, de la paix, de la réconciliation. C’était à portée de main mais on m’a empêché de le concrétiser », écrit-il.

« On a tué l’ancien Premier ministre Yitzhak Rabin avec des balles, après une campagne terrible d’incitations à la violence dont l’issue était inévitable. Je vis dans l’Aile 10 de la prison Maasiyahu. Et ceci est également un assassinat ».

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