Israël en guerre - Jour 478

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ONU : La résolution ne mentionnant pas le Hamas adoptée à une écrasante majorité

Jérusalem dénonce la "méprisable" approbation par l'Assemblée générale de l'initiative jordanienne

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

L'ambassadeur égyptien auprès des Nations Unies, Osama Abdel Khalek, s'adressant à l'Assemblée générale des Nations unies, au siège de l'ONU, le 27 octobre 2023. (Crédit : Bebeto Matthews/AP Photo)
L'ambassadeur égyptien auprès des Nations Unies, Osama Abdel Khalek, s'adressant à l'Assemblée générale des Nations unies, au siège de l'ONU, le 27 octobre 2023. (Crédit : Bebeto Matthews/AP Photo)

Une résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, qui ne mentionne même pas le groupe terroriste palestinien du Hamas, a été adoptée à une écrasante majorité par l’Assemblée générale des Nations unies vendredi, suscitant la condamnation d’Israël.

La résolution appelle à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, à la libération de tous les civils, à la protection des civils et des institutions internationales et à la garantie du passage en toute sécurité de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza.

L’initiative n’était pas contraignante, mais elle soulignait le soutien international massif apporté au Hamas dans le cadre de l’opération militaire menée par Israël en réponse aux massacres barbares qu’il a commis le 7 octobre.

Israël a rejeté les appels à un cessez-le-feu à Gaza, se disant plutôt déterminé à éradiquer le Hamas afin d’éviter un nouvel assaut comme celui d’il y a trois semaines, au cours duquel plus de 1 400 personnes ont été tuées, en majorité des civils. Les terroristes de Gaza ont également pris en otage au moins 233 personnes – pour la plupart des civils – dans l’enclave, et en ont relâché quatre depuis.

Les États-Unis ont également rejeté les appels au cessez-le-feu, estimant qu’il équivaudrait à une victoire du Hamas. Ils ont toutefois commencé à suggérer que des « trêves humanitaires » soient envisagées pour permettre à l’aide humanitaire d’entrer davantage dans la bande de Gaza et pour garantir le passage en toute sécurité des civils qui cherchent à fuir les zones que l’armée israélienne bombarde le plus intensément dans le cadre de son opération aérienne à travers la bande de Gaza.

Israël rappelle qu’il ne vise que les terroristes et les infrastructures du Hamas, mais de nombreux civils figureraient parmi les victimes. Les représailles israéliennes auraient fait plus de 7 300 morts dans le territoire palestinien, selon le Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste palestinien ne peuvent être vérifiés de manière indépendante et sont censés inclure ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, ainsi que les civils tués par des roquettes lancées par des groupes terroristes.

Les résultats du vote de l’Assemblée générale des Nations unies sur une résolution appelant à un cessez-le-feu à Gaza le 27 octobre 2023. (Crédit : Capture d’écran)

Cent vingt pays ont voté en faveur de la résolution présentée par la Jordanie, dont la France, tandis que 14 seulement ont voté contre, dont les États-Unis, l’Autriche, la Croatie, la Tchécoslovaquie, Fidji, le Guatemala, la Hongrie, Israël, les Îles Marshall, la Micronésie, Nauru, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Paraguay et les Tonga.

Quarante-cinq pays se sont abstenus, dont l’Australie, le Canada, la Finlande, l’Allemagne, la Grèce, l’Inde, l’Irak, l’Italie, le Japon, les Pays-Bas, la Pologne, la Corée du Sud, la Suède, la Tunisie, l’Ukraine et le Royaume-Uni.

Le Canada a tenté de faire ajouter un amendement à la résolution afin d’y inclure une condamnation du Hamas. Une majorité de membres a soutenu la proposition, mais celle-ci n’a pas atteint la majorité des deux tiers nécessaire pour être adoptée.

Quatre-vingt-huit pays ont voté pour l’amendement, 55 ont voté contre et 33 se sont abstenus, mais le soutien des deux tiers des 193 membres était nécessaire pour que la mesure soit adoptée.

L’ambassadeur de Jordanie auprès des Nations unies a qualifié l’amendement d’effort pour « blanchir » les « atrocités » israéliennes à Gaza.

Israël a fulminé après le vote, le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen décrivant la résolution « méprisable » et insistant sur le fait « qu’Israël a l’intention d’éliminer le Hamas comme le monde l’a fait avec les nazis et l’État islamique ».

L’ambassadeur de l’ONU Gilad Erdan a rejeté avec colère la résolution, affirmant qu’Israël continuerait à se défendre.

« C’est un jour sombre pour l’ONU et pour l’humanité », a déclaré Erdan, jurant qu’Israël utiliserait « tous les moyens » pour combattre le Hamas.

« Aujourd’hui est un jour qui restera abject. Nous avons tous constaté que l’ONU n’a plus la moindre once de légitimité ou de pertinence », a-t-il ajouté.

Le Hamas s’est félicité de l’adoption de la résolution et a demandé sa mise en œuvre immédiate, y compris la clause appelant à l’entrée de carburant et de matériel de secours pour les civils dans la bande de Gaza.

Des Palestiniens inspectant les dégâts des bâtiments détruits suite aux frappes aériennes israéliennes sur la ville de Gaza, vendredi 27 octobre 2023. (Abed Khaled/AP Photo)

Le ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, son rival, a également salué la résolution, déclarant qu’alors que l’opération israélienne « atteint un nouveau sommet de brutalité », il existe « une position internationale solide qui rejette l’agression désordonnée d’Israël ».

Dans un discours prononcé avant le vote, l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, a critiqué la résolution jordanienne parce qu’elle ne mentionnait pas le Hamas.

« Il est scandaleux que cette résolution ne nomme pas les auteurs des attaques terroristes du 7 octobre : le Hamas », a déclaré Thomas Greenfield.

Elle a également noté que la résolution n’incluait pas le mot « otages », bien qu’elle ait « appelé à la libération immédiate de tous les civils, exigeant leur sécurité, leur bien-être et un traitement humain en conformité avec le droit international ».

L’envoyée américaine a précisé que les civils palestiniens, le personnel de l’ONU et les travailleurs humanitaires devaient être protégés, même si l’administration Biden ne soutient pas un cessez-le-feu.

Elle a ensuite évoqué l’histoire du chef du bureau d’Al Jazeera à Gaza, Wael al-Dahdouh, dont la femme, les deux enfants et le petit-fils ont été tués lors d’une frappe aérienne israélienne en début de semaine.

L’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies, Linda Thomas-Greenfield, s’adressant à l’Assemblée générale des Nations unies, au siège de l’ONU, le 27 octobre 2023. (Crédit : Bebeto Matthews/AP Photo)

« Nous ne devons pas devenir insensibles à la douleur et à la souffrance de personnes comme Wael Al-Dahdouh (…). Mon cœur se brise pour Wael. Mon cœur se brise pour tous les civils innocents qui sont pris dans cette crise », a-t-elle déclaré.

L’ambassadeur pakistanais à l’ONU, Munir Akran, a suscité des applaudissements nourris lorsqu’il a déclaré que la résolution rédigée par les pays arabes ne condamnait ni ne mentionnait Israël, ni ne nommait aucune autre partie. « Si le Canada était vraiment équitable, il accepterait soit de nommer tout le monde – les deux parties qui sont coupables d’avoir commis des crimes – soit de ne nommer aucune des deux parties, comme nous avons choisi de le faire. »

Jeudi, lors de la première journée de débat sur la résolution, presque tous les orateurs ont soutenu le projet de résolution jordanien, à l’exception de Erdan qui a déclaré à l’assemblée : « Un cessez-le-feu signifie donner au Hamas le temps de se réarmer, afin qu’il puisse nous massacrer à nouveau. »

Erdan a diffusé une vidéo d’un terroriste du Hamas décapitant un ouvrier agricole thaïlandais avec une houe de jardin lors de l’attaque du 7 octobre dans le sud d’Israël, dans un discours qui a été accueilli par le silence.

Son homologue palestinien, Riyad Mansour, a toutefois été applaudi à tout rompre à la fin de son discours, ce qui témoigne de l’état d’esprit qui régnait dans le monde à ce moment-là.

« Si vous n’arrêtez pas pour tous ceux qui ont été tués, arrêtez pour tous ceux dont nous pouvons encore sauver la vie », a déclaré Mansour.

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