Otzma Yehudit est inapte à siéger à la Knesset, dit Bennett
Le candidat d'extrême-droite Itamar Ben Gvir a rejeté les propos du ministre de l'Education, affirmant que ce dernier a soutenu la fusion de son parti avec HaBayit Hayehudi
Le ministre de l’Education Naftali Bennett, leader de la formation HaYamin HaHadash, a déclaré mardi que les membres du parti d’extrême-droite Otzma Yehudit étaient inaptes à siéger à la Knesset et qu’il y avait un gouffre entre leurs points de vue et les siens.
Bennett a ainsi rejoint un choeur croissant de dénonciations d’Otzma Yehudit, dont les leaders sont des disciples de feu le rabbin ultra-nationaliste Mair Kahane. Otzma Yehudit devrait remporter au moins un siège à la Knesset après que le parti national-religieux HaBayit HaYehudi – l’ancienne formation de Bennett – a voté à une majorité écrasante l’approbation d’une fusion avec le groupe radical, la semaine dernière.
Itamar Ben Gvir, candidat d’Otzma Yehudit, a répondu à Bennett en soulignant ce qu’il a qualifié de « défaillances » de la part des précédents gouvernement dans la lutte contre le terrorisme palestinien et sur la question des implantations en Cisjordanie – deux sujets sur lesquels Bennett se vante d’adopter un positionnement fort et belliqueux. Il a également clamé que Bennett avait initialement appuyé l’union passée entre HaBayit HaYehudi et Otzma Yehudit.
L’accord déterminant cette alliance a été facilité par le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui tente de consolider une future coalition qui serait dirigée par le Likud après les élections du 9 avril. Il a été depuis largement condamné, notamment par les principales organisations juives américaines.
« Il y a un gouffre énorme entre mes positions et celles d’Otzma Yehudit, », a déclaré Bennett à Kan dans un entretien radiophonique. « A mon avis, les disciples de Kahane sont inaptes à siéger à la Knesset ».
Bennett, qui, au mois de décembre, a quitté HaBayit HaYehudi pour former HaYamin HaHadash, a néanmoins accusé les critiques de l’accord qui émanent de la gauche de l’échiquier politique concernant cette alliance d’avoir des motivations politiques. La gauche, qui a éreinté la droite pour avoir accueilli dans ses rangs le parti extrémiste à l’occasion des élections, n’aurait pas de scrupules, pour sa part, à s’aligner avec les formations arabes pour empêcher une coalition de droite, a-t-il dit.
« Ceux qui sapent l’Etat d’Israël ne peuvent pas siéger à la Knesset », a continué Bennett, se référant au soutien apporté par les partis arabes aux Palestiniens dans leur conflit avec Israël. « Il y a le désir ici de couper l’herbe sous le pied de la droite pour l’empêcher de former un gouvernement. Tous ceux qui sapent l’Etat d’Israël en tant qu’Etat juif et démocratique devraient ne pas pouvoir siéger à la Knesset ».
Ben Gvir, dans des propos accordés au site Srugim qui rassemble la communauté nationale religieuse, a accusé Bennett d’avoir été partenaire de gouvernements faibles.
« Il serait préférable que le ministre Bennett fasse un peu d’introspection avant de décider d’attaquer ceux qui ne céderont pas et qui ne mâchent pas leurs mots au sujet de la terre d’Israël », a dit Ben-Gvir. « Le ministre Bennett a été le partenaire de deux gouvernements pendant lesquels des terroristes ont été libérés, des implantations juives ont été détruites… et le sud a été abandonné à des centaines de roquettes lancées par le Hamas et aux attaques terroristes misérables des cerfs-volants incendiaires, auxquelles il n’y a pas eu de réponse ».
Ben Gvir faisait apparemment référence dans ses paroles à la libération de plus de 100 prisonniers palestiniens en 2013 – un geste de bonne volonté pour promouvoir des négociations de paix avec les Palestiniens qui s’étaient finalement achevées dans l’impasse – au démantèlement d’avants-postes illégaux en Cisjordanie ainsi qu’aux nombreux mois de violences frontières qui ont parfois manqué de dégénérer en guerre ouverte entre l’Etat juif et le groupe terroriste du Hamas à la tête de Gaza.
« L’hypocrisie de Bennett est incroyable », a dit Ben Gvir. « Il y a seulement deux semaines, il a appelé HaBayit HaYehudi à rejoindre Otzma Yehudit, citant la responsabilité de ce qu’on appelle ‘les votes de droite’ et soudainement, quand la même alliance qu’il avait soutenu est conclue, il se place sur le flanc gauche et tente de voler des bulletins » à la liste HaBayit HaYehudie-Otzma Yehudit.
« C’est là le comportement typique d’un homme qui a abandonné son parti, le laissant blessé », a-t-il poursuivi. « Ceux qui abandonnent leur parti abandonneront également la terre d’Israël ».
Le numéro 2 de HaBayit HaYehudi, le député Bezalel Smotrich – dont la formation de l’Union nationale a fusionné avec HaBayit HaYehudi une semaine avant la conclusion de l’accord avec Otzma Yehudit – a répondu sur Twitter à Bennett qu’il « y a ceux qui dirigent en ayant le sens de la responsabilité et d’autres qui souffrent d’un grave problème de crédibilité ».
Le parti extrémiste Otzma Yehudit est le filleul spirituel du parti Kach qui avait été fondé par le rabbin Meir Kahane. Il avait été interdit à la Knesset selon une loi fondamentale plaçant hors-la-loi les incitations à la violence.
Il encourage l’émigration des non-Juifs d’Israël et veut expulser les Palestiniens et les Arabes israéliens qui refusent de déclarer leur loyauté et d’accepter un statut sous-égalitaire dans un Etat juif élargi dont la souveraineté s’étendrait à travers toute la Cisjordanie.
Lundi, l’ancien ministre de la Défense Avigdor Liberman qui avait démissionné du gouvernement au mois de novembre pour protester contre ce qu’il avait estimé être une gestion médiocre des violences à Gaza, a également critiqué Otzma Yehudit, disant qu’il n’adresserait la parole à aucun de ses membres si ces derniers devaient siéger à la Knesset.
Lundi également, les partis Travailliste et du Meretz de gauche ont déposé des requêtes distinctes auprès de la commission centrale électorale, réclamant qu’Otzma Yehudit soit interdit de se présenter lors des prochaines élections.
Otzma Yehudit, qui est dirigé par Michael Ben Ari, a raillé ces deux requêtes, les qualifiant de « subterfuges » utilisés par les deux formations pour gagner du soutien au sein de l’opinion publique en amont du scrutin.
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