Paris a interrompu certaines exportations d’armes vers Israël depuis le 7 octobre – média
La France continue de considérer Israël comme un partenaire-clé au Proche-Orient
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
La France a suspendu certaines exportations d’armes vers Israël depuis le début de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas, a rapporté samedi le quotidien français Le Monde.
Paris a cessé d’envoyer des pièces qui pourraient être utilisées pour fabriquer des obus d’artillerie après un examen d’octobre 2023 des exportations de défense vers Israël, selon l’article.
De manière générale, la France a cherché à réduire ses exportations vers Israël au minimum possible sans pour autant « rompre complètement les liens militaires ».
La France s’est abstenue lors du vote, le 5 avril, d’une résolution du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies appelant à un embargo sur les livraisons d’armes à Israël. La résolution avait été présentée par une cinquantaine de pays arabes et musulmans.
Israël ne représentait en 2022 que 0,2 % des 27 milliards d’euros du marché français des exportations d’armes, s oit autour de 15 millions d’euros pour les livraisons d’armement, et 34 millions d’euros, sur un total de 8,8 milliards, pour les biens dits à « double usage », selon les derniers chiffres disponibles. Ces licences concernent « essentiellement des transferts de pièces détachées », a assuré le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, lors d’une interview accordée au Parisien, le 21 avril.
« Avec les Israéliens », a expliqué au Monde une source du gouvernement français, « nous nous aidons un peu, nous nous vendons un peu de matériel, nous sommes assez proches d’eux pour savoir ce qu’ils font, mais en même temps nous sommes concurrents, et surtout, il y a une volonté très claire de la France de ne pas aider les opérations menées à Gaza et de prendre le moins de risques possible dans les livraisons d’armes ».
« Les deux pays n’ont pas d’accord de défense à proprement parler, seulement un « arrangement-cadre » datant de 2016 », selon Le Monde.
La marine française a cessé ses escales habituelles à Haïfa, selon l’article, et son armée de l’air n’a pas non plus prévu d’exercices conjoints comme le Blue Flag.
L’arrêt complet des exportations d’armement vers Israël « ne serait pas un drame pour la base industrielle de défense », d’après Amélie Ferey, chercheuse à l’Institut français des relations internationales. « Mais pour l’instant, cette option est catégoriquement rejetée à Paris, où Israël reste considéré comme un partenaire-clé au Proche-Orient, » conclut le quotidien.