Paris : un ado victime d’antisémitisme après avoir soutenu Israël dans sa guerre contre le Hamas – média
Le lycéen dit avoir eu « peur » le jour où des croix gammées avaient été dessinées sur le tableau de sa salle de classe ; un Juif pratiquant interrogé explique qu'il cache les signes extérieurs de sa judéité pour se protéger

« J’étais dans les toilettes et j’ai entendu un groupe de personnes dire : ‘Les gars, il y a un Juif dans les toilettes’ ». Un adolescent de 16 ans scolarisé dans un lycée privé parisien a récemment témoigné de son expérience de l’antisémitisme dans un reportage diffusé au journal de TF1, samedi 12 avril 2025.
Le lycéen était poursuivi par des camarades de classe après avoir publié un message pro-israélien sur les réseaux sociaux dans le contexte de la guerre en cours contre le Hamas à Gaza. « Ils m’ont alors dit ‘Sale juif, casse-toi ! On ne veut pas de toi ici’ », se souvient-il.
Alors qu’il entrait en classe en fin d’année dernière, raconte-t-il, « deux croix gammées étaient dessinées sur le tableau de ma salle ».
Expulsé d’un groupe de jeunes de son lycée sur un réseau social, un camarade aurait explicitement précisé qu’il avait été écarté à cause de sa judéité, qu’il n’avait jusqu’alors partagé avec personne.
Interpellée, la direction de l’établissement a exclu les auteurs des faits.
Également interrogée dans le cadre du reportage, l’avocate d’un adolescent de 15 ans roué de coups lors d’une agression antisémite raconte : « Le chef d’établissement ne pouvait plus garantir la sécurité de cet élève, qui était le seul élève juif de l’établissement. Il nous a expliqué qu’il fallait exfiltrer cet élève, qui n’avait pourtant pas envie de quitter son établissement ».
Une troisième personne interrogée dans le cadre du reportage a confié qu’il cachait les signes extérieurs de son appartenance au judaïsme pour éviter « d’alimenter les cycles de violence ».
« Pourquoi devrais-je montrer quelque chose qui m’appartient personnellement en public ? Je me protège moi-même et je protège aussi les autres », explique-t-il.
L’homme refuse néanmoins de « vivre caché ». « On a besoin de parler avec tout le monde, mais on a besoin de se respecter. Parce qu’alimenter les cycles de violence n’arrangera rien », estime-t-il.