Pologne : Kaczynski défend la loi, appelle à rejeter l’antisémitisme
Le chef du parti conservateur au pouvoir estime que le texte ne ne nie pas la participation de certains Polonais au génocide des Juifs.

Jaroslaw Kaczynski a appelé samedi ses compatriotes à « rejeter résolument » l’antisémitisme, en pleine querelle avec Israël à propos d’une loi controversée sur la Shoah.
« Aujourd’hui, les ennemis de la Pologne, on pourrait dire le diable, nous souffle une très mauvaise recette, une grave maladie de l’âme, de l’esprit… Cette maladie est l’antisémitisme. Nous devons le rejeter, le rejeter résolument », a dit M. Kaczynski, le chef du parti conservateur au pouvoir.
« Mais cela ne veut pas dire que nous devons donner raison à ceux, qu’ils soient Juifs ou Polonais » qui insultent la Pologne, a-t-il ajouté lors de la traditionnelle cérémonie mensuelle d’hommage aux victimes de la catastrophe aérienne de Smolensk dans laquelle son frère jumeau, le président Lech Kaczynski, avait trouvé la mort le 10 avril 2010
Il a implicitement défendu la loi qui a tendu les relations avec Israël et Washington. Promulgué par le président Andrzej Duda le 6 février, ce texte vise à défendre la Pologne contre ceux qui lui attribueraient les crimes nazis.
Pour préserver l’image de la Pologne à l’étranger, les conservateurs ont voulu en priorité bannir l’expression « camps de la mort polonais », utilisée parfois par des médias ou des hommes politiques étrangers pour désigner les installations des nazis en Pologne occupée.
« Nous devons défendre la vérité sur ce qui s’est passé en Pologne pendant la 2e guerre mondiale », a dit M. Kaczynski à ses partisans rassemblés devant le palais présidentiel, parmi lesquels le Premier ministre Mateusz Morawiecki et plusieurs membres de son gouvernement.
Les dirigeants israéliens et des organisations juives internationales voient dans la loi polonaise une tentative – ce que Varsovie dément – de nier la participation de certains Polonais au génocide des Juifs.