Pour les entrepreneurs israéliens, et le Times of Israël, Alan était un soutien sans faille
Altruiste et d’une patience infinie, Alan Weinkrantz a laissé sa marque sur l’économie des start-ups israéliennes, une rencontre à la fois
David Shamah édite notre section « Start-Up Israel ». Spécialiste depuis plus de dix ans en technologies et en informatique, il est un expert reconnu des start-up israéliennes, de la high-tech, des biotechnologies et des solutions environnementales.
Israël, et le Times of Israël, a perdu l’un de ses meilleurs amis dans la tragédie de samedi soir au restaurant Furama de Tel Aviv, quand un véhicule en perte de contrôle a percuté les clients. S’il y avait un défenseur plus enthousiaste de la high-tech israélienne aux Etats-Unis qu’Alan Weinkrantz, je ne l’ai pas encore rencontré.
Alan était un membre fondateur de la section start-up des blogs, l’un des premiers à avoir accepté d’écrire régulièrement sur les start-ups et les entrepreneurs qu’il rencontrait pendant ses voyages, d’abord en tant qu’agent indépendant, cherchant à développer des accords entre des investisseurs providentiels américains et des start-ups israéliennes, puis faisant la même chose au nom de la compagnie technologique américaine RackSpace.
Après avoir terminé son travail pour RackSpace, Alan a commencé à travailler avec James Brehm & Associates pour trouver des compagnies israéliennes impliquées dans l’espace de l’internet des objets et les faire venir aux Etats-Unis.
Ne se contentant pas de simplement écrire, Alan avait porté son blog à un autre niveau, faisant souvent des interviews audio et vidéo avec des entrepreneurs afin, comme ils le disaient souvent, d’apporter aux lecteurs l’expérience totale du travail génial que ces personnes faisaient.
Habitant à San Antonio, Alan était environ aussi loin du chemin battu pour travailler avec les compagnies israéliennes que vous pouvez l’être. Le seul évènement pour attirer les Israéliens dans sa ville est la conférence annuelle South by Southwest (SxSW). Alan a tiré partie de cet évènement, mettant en évidence les start-ups et des histoires spéciales orientées sur Israël qui émergeaient de la conférence, la rendant assez séduisante pour encourager encore plus d’Israéliens à y assister. (Je connais personnellement trois personnes qui m’ont dit avoir inscrit leur entreprise à SxSW à cause de la promotion d’Alan sur sa connexion israélienne.)
En tant qu’éditeur de la section start-up, j’étais peut-être plus proche d’Alan que n’importe qui d’autre de l’équipe du Times of Israël, et lui et moi avons travaillé en duo sur des histoires que je n’aurais pas pu mener, à cause des limitations du temps et des ressources. Alan a fait son affaire d’obtenir des informations sur les start-ups et les entrepreneurs prometteurs, mettant en évidence les bonnes idées et les projets dont je n’avais souvent jamais entendu, même avec le flot de présentations arrivant dans ma boîte mail pleine à craquer. S’il existe une chose telle que le journalisme d’investigation dans la high-tech israélienne, Alan en était le maître.
Et il faisait tout cela, m’aider moi, aider les entrepreneurs, et passer le mot sur de bons projets, gratuitement. J’ai même discuté de la possibilité de l’aider en défrayant ses coûts – après tout, il faisait presque partie de l’équipe – mais Alan avait refusé, disant que cela ne serait pas bien de prendre de l’argent, puisqu’il était déjà remboursé par RackSpace. Je n’ai bien sûr pas insisté (je ne suis pas certain que les patrons auraient approuvé), mais pour Alan ce n’était de toute façon jamais à propos d’argent.
Et c’est le genre d’homme qu’il était ; s’il existe un mot pour le décrire, c’est altruiste. Je ne l’ai jamais vu en colère (frustré une fois, mais jamais en colère), et bien souvent quand je mentionnais la section start-ups des blogs du Times of Israël à quelqu’un de mon domaine, il me disait « vous voulez dire là où écrit Alan Weinkrantz ? » Il était altruiste non seulement dans son amour de l’industrie high-tech israélienne, mais aussi dans son amour d’Israël, tout entier.
Je ne lui ai jamais demandé ses opinions politiques, mais Alan était partout – couvrant les agissements d’un accélérateur de technologie dans l’implantation de Kiryat Arba, travaillant à Nazareth pour aider au développement d’un incubateur de start-ups, et se rendant même à l’occasion à Ramallah pour voir comment il pourrait construire des ponts entre entrepreneurs israéliens et palestiniens.
Cela, je peux le dire avec confiance, c’est une histoire qui finira par sortir (respectant ses vœux, je suis réticent pour parler de ce que je connais de ses activités de construction de ponts).
Par-dessus tout, Alan était un mensch, une personne avec qui vous vouliez être, et qui voulait être avec vous, malgré son emploi du temps surchargé. Courant de réunion en réunion, d’évènement technologique en aéroport pour ses allers-retours aux Etats-Unis, Alan n’était jamais impatient et n’a jamais brusqué quiconque. Et si vous étiez entrepreneur, il changeait son emploi du temps pour entendre votre idée et voir comment il pouvait vous aider.
Aider des start-ups et des entrepreneurs est un processus incrémental : passer le bon mot, à la bonne personne, au bon moment, alors que les nouvelles innovations ou idées sont souvent filtrées dans la communauté des investisseurs. C’est un processus qui nécessite de la finesse et des compétences – et si nous voyons moins d’accords entre les start-ups israéliennes et les investisseurs providentiels ces prochains mois, ce sera parce que l’un des maîtres de cette compétence n’est plus à nos côtés.