Procureur: Netanyahu a besoin d’une permission pour faire payer ses frais légaux
Le Premier ministre avait demandé que des proches aisés puissent aider à couvrir les coûts de sa défense dans les enquêtes pour corruption

Le procureur général Avichai Mandelblit a expliqué mercredi que le Premier ministre Benjamin Netanyahu devra recevoir une permission particulière pour que ses riches relations puissent couvrir ses frais judiciaires dans une série d’enquêtes pour corruption ouvertes à son encontre.
Cette initiative est survenue après que les avocats du Premier ministre ont demandé au ministère de la Justice si les magnats américains Spencer Partrich et Nathan Milikowsky — le cousin de Netanyahu – pouvaient payer les coûts engendrés par trois enquêtes pour corruption, notamment une portant sur des cadeaux de prix offerts par les amis milliardaires du Premier ministre.
Dans une lettre écrite mercredi, Mandelblit a notifié au contrôleur de l’Etat que sa commission des permis devait décider s’il était « justifié par rapport aux circonstances et publiquement correct » que le Premier ministre puisse bénéficier de ces financements malgré les limitations imposées aux fonctionnaires – et aux ministres en particulier – concernant l’acceptation de cadeaux et de fonds au-delà des salaires qui leur sont versés par l’Etat.
Mandelblit a précisé que si une approbation était donnée, il serait nécessaire de contrôler les fonds pour s’assurer qu’ils ne sont utilisés que pour couvrir les frais légaux. Ce qui nécessitera la nomination d’un administrateur pour superviser le processus, établir des limites sur les montants reçus par le Premier ministre, définir le calendrier de l’autorisation et ses limites et établir un système d’audit, de transparence et de surveillance.
Le procureur-général a dit que si le plan est approuvé, il devra également garantir que Netanyahu n’est, d’aucune manière, impliqué dans des dossiers liés à ses deux soutiens ou à leurs activités commerciales en raison d’un possible conflit d’intérêt.

Il y a trois mois, Netanyahu avait demandé au conseiller juridique du bureau du Premier ministre d’examiner la possibilité du paiement des frais induits par les enquêtes par Spencer et Milikowsky. Une clarification s’était avérée nécessaire en raison des restrictions légales imposées au Premier ministre lorsqu’il s’agit de percevoir un financement personnel. Les ministres peuvent demander une autorisation à la commission des permis au cas par cas.
Netanyahu fait l’objet de trois enquêtes policières.
Dans l’Affaire 1000, Netanyahu et son épouse Sara sont soupçonnés d’avoir reçu des cadeaux illicites de la part de bienfaiteurs milliardaires, notamment des cigares et du champagne pour un montant de plusieurs centaines de milliers de shekels de la part du producteur de Hollywood Arnon Milchan, né en Israël.
L’Affaire 2000 implique un accord de compromis présumé passé entre Netanyahu et le directeur de la publication du journal Yedioth Ahronoth, Arnon Mozes, qui aurait vu le Premier ministre affaiblir un quotidien rival, Israel Hayom, propriété de Sheldon Adelson, en échange d’une couverture de ses actions plus favorable.
Dans l’Affaire 4000, les enquêteurs soupçonnent un accord passé entre Shaul Elovitch et Netanyahu – qui a occupé le poste de ministre des Communications pendant plusieurs années durant ses mandats – qui aurait déterminé une couverture favorable par le site d’information des actions du Premier ministre sur le site d’information Walla, propriété d’Elovitch, en échange de bénéfices en faveur de Bezeq, la plus grande entreprise nationale téléphonique.

Milikowsky, ancien dirigeant de l’industrie métallurgique, qui vit aux Etats-Unis, a offert un témoignage devant l’unité de la police israélienne du Lahav 433 dans l’Affaire 1000 – dans laquelle Netanyahu est un suspect central, avait fait savoir la chaîne publique qui s’appelait alors encore la Première chaîne – au mois d’août 2017.