Prolongation des gardes à vue dans l’affaire de corruption à Fresnes
La femme d'un directeur de l'établissement pénitentiaire de Fresnes a également été placée en garde à vue
Les gardes à vue de six hommes, soupçonnés de participer à un vaste réseau de corruption au sein de la prison de Fresnes (Val-de-Marne), ont été prolongées et la femme d’un directeur de l’établissement a été placée en garde à vue, a appris mardi l’AFP de sources concordantes.
La femme du directeur de Fresnes interpellé lundi a à son tour été arrêtée et placée en garde à vue mardi, tandis que le frère de ce directeur, également interpellé lundi, a lui été remis en liberté, a expliqué à l’AFP une source proche de l’enquête.
Les gardes à vue de six suspects arrêtés lundi – le directeur, chargé de la supervison d’un des trois bâtiments de la prison, un surveillant de Fresnes, l’aumônier juif régional, deux détenus et une figure de la fraude à la TVA sur la taxe carbone en passe d’être jugée – ont été prolongées de 24 heures mardi, a-t-on appris auprès du parquet de Créteil.
Le directeur, en poste à Fresnes depuis 2014, et le surveillant sont soupçonnés « d’avoir touché de l’argent en échange de faveurs accordées à des détenus majoritairement membres de la communauté juive », selon une source proche de l’enquête.
Ils ont été « immédiatement suspendus de leurs fonctions et une enquête interne va être menée », a-t-on appris auprès de l’Administration pénitentiaire (AP).
Près de 280 0000 euros ont été saisis au cours des perquisitions menées lundi.
Les deux détenus, considérés comme « les corrupteurs » par les enquêteurs, sont « bien connus des services de police » : Arnaud Mimran, un financier déjà condamné dans un volet de la gigantesque fraude à la TVA sur le marché des droits à polluer, considérée comme une spécialité du milieu franco-israélien, et Eric Robic, le chauffard français qui avait écrasé l’Israélienne Lee Zeitouni à Tel-Aviv en septembre 2011 avant de prendre la fuite.
Impliqué dans l’escroquerie à la TVA sur le marché du CO2, Fabrice Touil est lui soupçonné d’avoir remis de l’argent à plusieurs reprises au cadre de la prison de Fresnes.
Enfin, les policiers cherchent à comprendre le rôle qu’aurait pu jouer l’aumônier juif régional d’Île-de-France, un proche du directeur suspecté à Fresnes, dans ce réseau de corruption.
Une enquête avait débuté en février 2017 à la suite d’un signalement de l’administration pénitentiaire à la justice. Les investigations ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) et à la Brigade de répression du banditisme (BRB) de Versailles.