Israël en guerre - Jour 533

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Qu’en est-il des accouchements et de la santé des femmes pendant la Covid-19 ?

De la grossesse au travail d'accouchement en passant par les soins psychiatriques, la Covid-19 a bouleversé le système de santé, forçant les femmes et les médecins à s'adapter

Cette image principale par Stav Blank, montre Lital Kremer, photographiée quelques semaines avant son accouchement, le 23 avril 2020.
Cette image principale par Stav Blank, montre Lital Kremer, photographiée quelques semaines avant son accouchement, le 23 avril 2020.

Lital Kremer, une mère âgée de 34 ans de Kiryat Ono, a donné naissance à son troisième enfant le mois dernier. Alors qu’elle aurait souhaité que son mari et sa mère soient présents avec elle dans la salle d’accouchement, comme pour ses deux premières enfants, il est clairement apparu, au terme de sa grossesse, qu’elle allait devoir modifier ses projets. Israël et le monde étaient en pleine pandémie.

« C’était un petit peu angoissant de savoir que j’allais accoucher » en pleine crise, confie-t-elle. J’avais « peur de ce qui allait se passer, où aller, comment cela se déroulerait à l’hôpital – et la peur que quelqu’un soit contaminé… ».

Le mari de Lital, Roi, a finalement pu rester avec elle pour l’accouchement au centre médical Sheba à l’hôpital Tel HaShomer. Mais ils ont tous les deux été contraints de dire au revoir à leur petite fille peu après sa naissance. Elle a été prise en charge dans le service de néonatalogie où les parents ne sont plus admis afin d’éviter tout risque d’exposition au virus.

Les protocoles établis pour limiter la propagation du coronavirus ont également contraint Lital et Roi à porter des masques pendant la durée de leur séjour. « J’ai dû porter un masque tout le temps, même pendant le travail, avec les contractions », décrit Lital.

Daniel, la fille de Lital Kremer, née à l’hôpital Sheba de Tel Hashomer, le 23 avril 2020. (Autorisation)

« C’était difficile de respirer et il faisait chaud. C’était bizarre, car les infirmières et les docteurs portaient des masques, alors on ne pouvait pas toujours comprendre ce qu’ils disaient et voir leurs expressions du visage. On aurait dit un film ; tout le monde s’agitait avec des masques, tout était blanc et stérile ».

En dépit des masques et de la séparation temporaire avec son bébé, le travail de Lital et son accouchement survenu le 23 avril se sont relativement bien passés. Mais, pour d’autres femmes, tout n’a pas été aussi simple.

De fait, les différentes et complexes expériences d’accouchement des femmes au cours des derniers mois ont souligné à quel point tous les aspects de notre santé – et de la santé des femmes en particulier – ont été affectés par l’épidémie.

Depuis le début de l’épidémie en Israël en février 2020, les femmes dans les dernières phases de leur grossesse ont dû se frayer un chemin dans un cadre très incertain. Les protocoles et les recommandations changeaient quotidiennement alors que l’épidémie se propageait rapidement, et il devenait donc difficile de trouver des réponses à des questions simples, ce qui générait du stress. Et alors que le travail d’accouchement, évidemment impossible à décaler, ne laissait pas beaucoup de choix aux femmes pour savoir s’il fallait se rendre ou non à l’hôpital, toutes les préoccupations de santé des femmes n’étaient pas aussi évidentes que celle-ci.

Des cliniques de fertilité jusqu’aux centres de santé mentale, la menace et la peur suscitées par le coronavirus ont contraint les professionnels de santé à réduire leurs services. Certaines femmes, nécessitant des traitements de fertilité pour concevoir un enfant ou de l’aide pour surmonter une agression sexuelle, ont quasiment été abandonnées à elles-mêmes. Elles ont été contraintes de s’adapter, et les professionnels de santé se sont adaptés avec elles.

Enceinte et positive à la Covid-19

Pour la petite minorité des femmes enceintes ayant contracté la Covid-19, elles ont dû prendre des décisions difficiles dans une situation déjà habituellement stressante et tendue. Devraient-elles garder leur nouveaux-nés à proximité, pour développer des liens émotionnels et physiques, ou se séparer d’eux afin de les protéger du virus ?

Eldad Katorza (Autorisation: Centre médical Sheba)

Le centre médical Sheba a ouvert le premier service de gynécologie obstétrique d’Israël pour accueillir les patientes atteintes de la Covid-19. Celles-ci pouvaient accoucher et recevoir les traitements médicaux dont elles avaient besoin, dans un service complètement séparé de la maternité régulière où Lital a accouché.

Dans des circonstances normales, « naturellement, dès la naissance du bébé, nous le donnons à la mère, qui place le bébé sur elle, car le premier lien créé entre la mère et le nouveau né est tellement important », explique Eldad Katorza, gynécologue obstétricien qui dirige le service à Sheba. Il a insisté sur l’importance du « lien, de l’empathie et de la chaleur corporelle, la première fois que la mère donne le sein ». Ce sont des mesures standard que les équipes médicales encouragent pour les nouveaux-nés.

Mais cette habitude a été remise en question en pleine épidémie, particulièrement dans ce service, avec le risque d’exposition pour les enfants. « Au début, on ne savait pas clairement quelle politique adopter : devrions-nous imposer une séparation de la mère et du nouveau-né après la naissance, ou pouvions-nous maintenir un lien entre eux dans certaines limites, a-t-il expliqué. Au final, nous avons décidé de laisser la décision aux parents ».

La maternité du COVID-19 au centre médical Sheba (Autorisation)

Dans le service Covid-19 de Sheba, Eldad Katorza et le reste de l’équipe médicale ont tenté de faire en sorte que les femmes gardent le moral autant que possible. « L’interaction avec les patientes a été très bonne », indique Eldad Katorza, même si bien sûr le personnel doit limiter le contact direct au strict minimum et faire à distance tout ce qui est possible grâce à une série d’outils technologiques, à travers leur salle de contrôle spécialisée.

Le service disposait de plusieurs salles d’accouchement, des unités pour les nouveaux-nés, une clinique pour les patientes à risque et même des salles d’opérations en cas de césarienne. Chaque membre du personnel doit porter une tenue complète de protection avant d’entrer dans le service, notamment des masques, des gants, une blouse de médecine et des couvre-chaussures. Il est difficile à la fois techniquement et physiquement d’opérer avec tout cet équipement ; on ressemble à un petit astronaute et cela limite notre capacité à nous déplacer et nos mouvements, décrit Eldad Katorza.

Le service restera ouvert jusqu’à la fin définitive de l’épidémie et que l’équipe de Sheba soit certaine qu’aucune femme atteinte de la Covid-19 n’a besoin d’une assistance médicalisée spécialisée. « Nous ne fermons pas cette unité et nous sommes prêts à n’importe quel scénario, notamment un retour de l’épidémie dans un futur proche ou plus lointain », souligne Eldad Katorza.

Jusqu’à présent, sur la période de fonctionnement de l’unité, 10 femmes ont été soignées et quatre ont accouché. Une de ces quatre patientes était dans un état grave et, après son accouchement, elle a été transférée dans l’unité de soins intensifs de Sheba pour les patientes atteintes de la Covid-19. En se basant sur son expérience avec ces femmes, combinée avec les nouvelles informations arrivant du monde entier, Eldad Katorza estime que la plupart des bébés de mères positives au coronavirus sont nés négatifs au virus. Le virus ne serait pas transmis par le lait de la mère. Cela ne signifie pourtant pas que les enfants sont protégés de l’infection après leur naissance.

S’occuper de la santé mentale

Accoucher en pleine épidémie, dans des circonstances hospitalières étranges et avec des protocoles médicaux en constante évolution, peut avoir des conséquences à long-terme, aussi bien sur les bébés que sur les parents, en particulier les mères. Le stress supplémentaire et la perte d’un lien crucial avec leur bébé après l’accouchement peuvent augmenter l’anxiété ressentie par de nombreuses mères de nouveaux-nés.

Eldad Katorza a évoqué un risque accentué de dépression post-natal. Il a soulevé la question de savoir « ce qui arrivera de la relation [des mères] avec leurs nouveaux-nés et du développement émotionnel ». Nous ne pourrons probablement mesurer les conséquences complètes de l’épidémie sur la santé des hommes et des femmes que dans les prochains mois et années, a-t-il dit.

« La santé mentale des femmes est ce qui me préoccupe le plus », commente Sara Tancman, fondatrice et PDG du Fonds Briya, une organisation qui vise à améliorer les soins médicaux prodigués aux femmes en Israël.

Sara Tancman, fondatrice et présidente du Fonds Briya (Autorisation)

En temps normaux, cette anxiété pourrait être soulagée par la présence et le soutien de proches. Ce stress pourrait aussi être reconnu et traité par des infirmières à Tipat Halav (Centre familial de soin). Pourtant, à cause de la crainte d’une exposition au virus, les mères ont le plus souvent été isolées chez elles avec les nouveaux-nés. Beaucoup d’entre elles n’ont pas eu le soutien dont elles avaient besoin pour s’adapter à l’arrivée du premier, ou d’un nouvel enfant dans leur foyer. Après avoir reçu de très nombreux messages de femmes sur leurs expériences d’accouchement pendant le coronavirus, l’équipe du Keren Briya a décidé de les aider à surmonter les difficultés auxquelles elles étaient confrontées.

« Nous avons créé un questionnaire en ligne pour que les femmes prennent le temps de s’écouter et de voir si elles devraient demander de l’aide ou si tout va bien, explique Sara Tancman. Nous avons simplement repris un questionnaire qui est utilisé dans le reste du monde pour vérifier [si une patiente fait] une dépression post-partum ou [ressent] de l’anxiété ».

Le questionnaire en ligne donne aux femmes une réponse automatique quant à la gravité de leurs symptômes et fournit une liste de contacts de toutes les cliniques qui assurent actuellement des services en ligne. Pendant la première journée où le questionnaire a été disponible, 300 femmes y ont répondu.

« Comme nous nous y attendions, nous avons observé des taux très élevés de dépression post-partum », indique Sara Tancman, expliquant que quand le travail et l’accouchement sont traumatisants, ou sont perçus comme traumatisants par la mère, les chances de développer une telle dépression augmentent.

Les conséquences sur la fertilité

Dès le début de la propagation de l’épidémie en Israël, le manque d’informations sur les effets de la Covid-19 a conduit à une suspension problématique des traitements contre l’infertilité, ce qui a affecté beaucoup de femmes en Israël. Même si le ministère de la Santé avait commencé par affirmer que ceux-ci ne seraient pas suspendus ou influencés par l’épidémie, ils ont été arrêtés de manière indéfinie vers la fin mars et n’ont repris totalement que le 11 mai. « La raison derrière la suspension des traitements d’infertilité était que nous n’étions pas sûrs des effets que la Covid-19 pourrait avoir pendant le premier trimestre », révèle Sara Tancman.

« Toutes les informations que nous avons concernant les effets sur les nouveaux-nés proviennent des femmes qui ont été infectées à la toute fin de leur grossesse. En se basant sur des études d’autres infections pendant la grossesse, nous savons que l’effet sur le fœtus diffère en fonction du moment de l’exposition au virus, explique Eldad Katorza. Avec ce que nous savons sur le cousin du virus actuel, du SARS1 et maintenant nous sommes sur le SARS 2, on peut dire que le précédent virus affectait bien la grossesse. Il a causé plus de fausses-couches, des naissances prématurées, des fœtus plus petits et d’autres problèmes », prévient-il.

« D’un autre côté, souligne Sara Tancman, il n’y a eu aucune annonce auprès de la population que les femmes devraient éviter de tomber enceinte maintenant ».

Illustration. Fécondation in vitro (FIV) d’un ovule. (iStock par Getty Images/ man_at_mouse)

À la fin du mois dernier, cinq semaines après que la suspension des traitements contre l’infertilité, le ministère de la Santé a annoncé leur reprise, mais seulement pour les femmes âgées de 39 ans et plus (mais aussi les patientes atteintes d’un cancer qui souhaitent faire conserver leurs gamètes). Cela laissait donc de nombreuses autres femmes en incapacité de reprendre leur parcours pour les aider à concevoir un enfant. Naturellement, ces pauses forcées ont suscité la colère, la frustration et l’anxiété de nombreuses femmes. De nombreuses organisations et individus – notamment des élues de la Knesset – ont fait pression pour revoir cette décision politique. C’est en grande partie grâce à cette pression directe exercée sur le ministère de la Santé que la reprise des traitements a ensuite été approuvée pour toutes les femmes de tous âges le 11 mai.

Outre le changement dans la politique initiale concernant les traitements contre l’infertilité, les directives sur les services d’avortement ont aussi été mises à jour en cours de route. Dès le départ, il semblait que ces derniers ne seraient pas proposés, avec la crainte que des femmes puissent se retrouver à gérer seules des grossesses non désirées. « Nous avions peur que si certains services en venaient à fermer, ils le resteraient [après l’épidémie], indique Sara Tancman. Nous étions préoccupés par le fait que si certains hôpitaux cessent de réaliser des avortements, ils pourraient tout simplement ne plus rouvrir, mais heureusement, les hôpitaux proposent des services d’avortement ».

Des services en ligne, dès que possible

Alors que les traitements contre l’infertilité ont été arrêtés à la fois en raison de l’incertitude concernant les effets de la Covid-19 sur les fœtus et du risque d’infections parmi les patientes des cliniques, d’autres services de santé ont été suspendus pour des raisons logistiques.

« Dans le centre psychiatrique de Beer Yaakov-Ness, il existe un service pour les femmes ayant subi des traumatismes sexuels, décrit Sara Tancman. Il a été fermé afin d’ouvrir des places pour des patients atteints de la Covid-19, et les femmes ont donc dû rentrer chez elles ». (En réaction à un article sur cette fermeture publiée par Zman Yisrael, le site en hébreu du Times of Israël, il a été annoncé que le centre pour femmes serait bientôt rouvert).

Alors que nombre d’entre elles ne sont pas en mesure de bénéficier en direct des traitements et des conseils dont elles ont besoin de la part des centres d’aide psychologique comme Beer Yaakov-Ness Ziona, de nombreuses cliniques ont commencé à proposer des solutions de soin en ligne. Par exemple, le centre psychiatrique Lev Hasharon au nord de Tel Aviv fournit à la fois des soins  aux patients hospitalisés et aux patients extérieurs. Le Keren Briya a aidé Lev Hasharon à se procurer des caméras et tous les équipements nécessaires pour proposer des services en ligne.

Sara Tancman (deuxième à droite) et l’équipe de Fonds Briya Fund (Gaia Alshtein)

Les solutions numériques à distance dans leur ensemble, où elles sont applicables, ont toujours constitué une aide bienvenue pour de nombreux professionnels et un instrument précieux afin d’aider des individus à éviter une exposition inutile. C’est particulièrement vrai dans le cas des traitements et des thérapies psychologiques. Les centres psychiatriques à Sheba et à l’hôpital Hadassah-Ein Kerem de Jérusalem proposent des services en ligne et reçoivent des patients. Dans le même temps, Bayit Cham, qui gère six cliniques psychiatriques à travers le pays (sous la supervision du ministère de la Santé), a lancé une ligne spéciale du coronavirus. Les personnes ayant besoin d’aide et de conseils peuvent en recevoir en hébreu, anglais, arabe, russe et yiddish.

Malheureusement, les solutions en ligne pour les problèmes physiques sont, par essence, moins efficaces, et celles qui ont besoin de soins médicaux doivent les recevoir en personne, malgré les risques encourus. Des professionnels médicaux redoutent des conséquences à long terme pour les patients qui ne se font pas soigner par crainte d’être infectés par le virus.

« Il y a eu des cas rapportés de personnes repoussant [un traitement], même concernant des maladies très graves, comme des crises cardiaques, des AVC, des chirurgies urgentes et d’autres pathologies. Les gens avaient peur de venir à l’hôpital et en conséquence, ils ont négligé leur santé et se sont fait du tort. Nous souhaitons éviter cela autant que possible », souligne Eldad Katorza.

Le commandant de l’armée de l’Air israélienne, le général Amikam Norkin (centre), entouré de membres du personnel du centre médical Sheba à Tel HaShomer, lors des célébrations de Yom HaAtsmaout, à Ramat Gan, le 29 avril 2020. (JACK GUEZ/AFP)

Pour rassurer les patients, et en particulier les femmes, sur leur sécurité, Eldad Katorza explique que la pratique générale à Sheba – commune à beaucoup d’autres hôpitaux – était de séparer tous les cas liés à la Covid-19 des soins réguliers. L’espoir est que la séparation encouragera à la fois les patients réguliers à revenir à l’hôpital et les protégera sur place. « Si les femmes n’ont pas fait les tests nécessaires, n’ont pas reçu les traitements nécessaires… tout cela peut avoir des conséquences à long terme sur leur santé ».

Le bon côté des choses

Malgré tous les défis rencontrés par le système de santé et les difficultés que les femmes ont dû gérer pendant cette crise, il faut aussi voir le bon côté des choses, notamment le potentiel pour des traitements en ligne qui restent disponible.

« Si vous aviez demandé à un psychiatre encore récemment s’ils pouvaient imaginer comment l’hôpital entier pourrait proposer des soins en ligne, cela aurait été de la science-fiction, commente Sara Tancman. Nous pensions qu’il faudrait des années, mais en quelques jours, ils sont passés en ligne. J’espère que cela restera sur le long-terme ; l’option du service en ligne est très utile pour de nombreuses femmes ».

En ce qui concerne les bébés nés pendant la crise mondiale, ils sont la preuve vivante que la vie continue. « On ne pense plus au fait que leur naissance a eu lieu avec des masques et [toute cette] folie, confie Lital Kremer. Au final, tout cela est derrière nous. Après l’accouchement, j’ai quitté l’hôpital avec un bébé en bonne santé, et tout va bien ».

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