Des touristes israéliens préfèrent aider plutôt que quitter le Népal
Alors que certains voyageurs sont rentrés tout de suite après le séisme, d’autres sont restés pour aider
KATMANDOU, Népal – Lorsque Shir Sharlo, 24 ans, a senti le sol se dérober sous ses pieds dans un village près du célèbre centre de randonnée de Pokhara, la première chose qui lui est passé par la tête est : « Oh, je ferais mieux de ne pas dire à mes parents qu’il y a eu un tremblement de terre. »
Sharlo en était à quelques mois de son voyage de sept mois à travers l’Asie, en chemin vers quelques-unes des randonnées les plus populaires du Népal, lorsque le séisme de magnitude 7.8 a frappé.
« Les maisons du village où nous étions était assez solides et très basses, donc il n’y avait pas beaucoup de dégâts », a-t-elle expliqué au Times of Israel lundi.
« Je me suis assise avec mes amis et nous avons réfléchi à dire ou non à nos parents ce qui est arrivé. Nous ne voulions pas les inquiéter. Douze heures plus tard, l’électricité est revenue et nous avons compris à quel point tout le monde était hystérique. »
Sharlo est rapidement entré en contact avec sa famille à Rishon Lezion, et a commencé à contacter d’autres amis qui, elle le savait, faisait des treks. « J’étais vraiment inquiète au sujet de mes amis ; pour beaucoup d’entre eux, il a fallu beaucoup de temps pour établir le contact », explique-t-elle.
Le calme revenu, Sharlo a réfléchi à ce qu’elle voulait faire. « Nous n’avions vraiment rien à faire au Népal – Je ne vais pas aller faire un trek maintenant – alors vraiment la seule chose à faire est de venir en aide », explique-t-elle. « Je voulais venir prêter main-forte, plutôt que de rester assise et manger des desserts et de délicieux milk-shakes. »
Sharlo a servi dans l’unité de porte-parole de Tsahal, dans la section médias internet et la radio.
Elle a indiqué que la plupart des journalistes avec qui elle a travaillé à Walla et Ynet l’ont appelée pour prendre des nouvelles. Quand elle a entendu dire que l’armée installait un hôpital de campagne avec plus de 260 personnes, elle a su où elle pourrait se rendre la plus utile.
Sharlo est arrivée le premier jour où l’hôpital de campagne de Tsahal a ouvert. Elle a aidé à gérer l’intérêt des médias nationaux et internationaux dans les premiers jours. Elle a aussi aidé » à l’enregistrement des patients népalais. Dans les moments les plus calmes, elle jouait avec les enfants à l’hôpital, avec des bulles de savon et des ballons.
« Je voyageais depuis quatre mois et j’étais tellement excitée de voir le drapeau [israélien] quand je suis arrivée ici », raconte-t-elle.
Sharlo explique qu’elle a failli ne pas venir à Katmandou. Les articles hystériques des médias israéliens avaient dépeint une ville qui avait dégénéré dans l’anarchie.
« Nous avons entendu que tous les bâtiments étaient tombés, que des gens pillaient et que vous seriez immédiatement volé [si vous marchiez] dans la rue », décrit-elle. « Beaucoup de mes amis avaient trop peur de venir à Katmandou. » Une fois qu’elle est arrivée, cependant, elle a été surprise de constater que la ville fonctionnait presque normalement.
Beaucoup de touristes israéliens se posent la question : « que faire maintenant ? ».
Les jours qui ont suivi le tremblement de terre, lorsque l’ampleur des dégâts était encore incertaine, plus de 200 touristes israéliens sont rentrés en transport aérien gratuit. Mais pour beaucoup de jeunes Israéliens, en grand voyage après l’armée, le traumatisme du tremblement de terre a disparu. Ils ont encore quelques milliers de shekels et quelques mois devant eux et ne veulent pas que le voyage se termine là.
Sharlo explique que quelques-uns de ses amis ont pris la route vers l’Inde, et continuent à vivre des aventures pleine d’adrénaline : faire du trekking, du rafting, de l’escalade des montagnes. Le séisme a touché le nord de l’Inde, où environ 100 personnes sont mortes, mais ces dégâts ne sont rien comparé aux zones rurales du Népal.
Environ une demi-douzaine d’Israéliens sont venus faire du bénévolat à l’hôpital de campagne de Tsahal.
D’autres organisent avec des touristes du quartier populaire de Thamel, des moyens pour apporter de la nourriture et des approvisionnements dans les zones rurales. Des affiches en papier collées dans les rues entre les auberges de jeunesse et les faux magasins North Face demandant des vêtements et des fournitures médicales.
Le centre habad a monté un campement de tentes pouvant accueillir près de 3000 personnes près du temple Swayambhunath. Depuis une semaine, ils cuisinent 20 énormes casseroles de riz et de dal (lentilles) et nourrissent autant de personnes que possible, explique le rabbin Hezky Lifshitz.
Après que l’hôpital de campagne de l’armée aura plier bagage, probablement à la fin de cette semaine, Sharlo prévoit de continuer son voyage pour trois mois, d’abord aux Philippines, puis au Laos ensuite au Cambodge et au Vietnam.
« C’est mon grand voyage, je suis censée me relaxer après l’armée, a déclaré Sharlo. Mais je suis fière d’être ici, et je suis fière d’être israélienne. »