Réunion de la Knesset en session restreinte pour cause de guerre
Dans une salle de conférence presque vide, les députés n'ont débattu que des lois jugées urgentes ou importantes pour le conflit

Lors de sa première session depuis le début des hostilités avec l’Iran, la Knesset s’est réunie lundi dans une salle de conférence située en contrebas du parlement, à Jérusalem, et non dans ses locaux habituels. Les députés ont débattu d’un programme législatif réduit lors d’une séance qui s’est déroulée en l’absence de nombreux députés, dans une salle presque vide.
Ouvrant la session, le président de la Knesset, Amir Ohana, a rendu hommage aux Israéliens pour leur « extraordinaire résilience nationale » dans leurs efforts visant à assurer que leur pays existera encore « pour les générations à venir ».
Alors que d’autres motions de censure de l’opposition avaient été retirées de l’ordre du jour suite à l’attaque lancée contre l’Iran, vendredi, et aux frappes aux missiles de représailles de Téhéran, la faction arabe Hadash-Taal a présenté une motion « à la lumière des guerres en Iran et à Gaza, et au regard des lourdes pertes civiles ».
Le président de la faction, le député Ayman Odeh, a appelé à la fin des combats, affirmant que « non seulement ce gouvernement criminel a échoué, mais l’opposition a également été entraînée dans son sillage, encore et encore, dans le cadre d’une capitulation silencieuse et honteuse ».
Après le rejet de la motion, Ohana a estimé que les députés avaient « transmis un message fort à notre ennemi : nous sommes un seul peuple, et dans ces moments décisifs, nous sommes tous unis ».
Le parti centriste HaMahane HaMamlahti avait annoncé, samedi dans la soirée, qu’il avait retiré une motion de censure contre le gouvernement de l’ordre du jour de la Knesset, lundi, disant qu’Israël était entré dans une période « critique » et que « il est approprié d’agir de manière responsable ».

Au cours de la session, la députée Orit Farkash Hacohen, élue sous l’étiquette du parti HaMahane HaMamlahti, a critiqué la coalition après que cette dernière a programmé une réunion de la commission des Finances de la Knesset dans la journée de mercredi, session qui sera l’occasion de discuter des budgets alloués aux conseils religieux locaux en pleine guerre.
« Il n’y a pas de mots pour décrire cette coalition », a-t-elle écrit sur le réseau social X, soulignant que le président de la commission, Moshe Gafni (Yahadout HaTorah), avait annulé d’autres débats prévus cette semaine « à cause de la guerre ».
« Les discussions sur les compensations en direction du grand public en raison de la guerre seront reportées à la semaine prochaine », a-t-elle déploré.
En réponse, le bureau de Gafni a fait savoir que « en raison de la situation sécuritaire, l’agenda de la commission a été reporté dans son intégralité » et que « le premier point à l’ordre du jour de la semaine prochaine est le projet d’indemnisation dans le cadre de la taxe foncière, à la suite des combats ».
La question des conseils religieux est débattue « non par désir, mais par nécessité » dans la mesure où les budgets doivent expirer, laissant les autorités locales absorber les coûts, a ajouté le bureau de Gafni.
Dimanche, le président Ohana avait décidé qu’aucune discussion « non essentielle » n’aurait lieu cette semaine au sein des commissions de la Knesset.
La députée démocrate Naama Lazimi a contacté Ohana pour protester contre cette décision, estimant que la commission des Finances de la Knesset devait se réunir, car elle « s’occupe, entre autres, des impôts fonciers, de l’indemnisation des entreprises, des coûts de la guerre, etc. »

« Nous avons reçu un avis indiquant que les discussions de la commission des Finances sont annulées pour la semaine prochaine », a-t-elle écrit dimanche dans une lettre qui a été signée également par d’autres membres de l’opposition qui siègent, eux aussi, à la commission. « Nous n’avons jamais eu une coalition aussi déconnectée du peuple ».
Lundi également, la commission de la Constitution, du droit et de la justice a approuvé des mesures qui permettront aux tribunaux civils et rabbiniques de réduire leurs activités pendant l’état d’urgence actuel, laissant de côté la prise en charge des affaires courantes.
Par ailleurs, suite à une réunion d’information qui a eu lieu à huis-clos sur le sujet de la guerre avec l’Iran, les membres de la commission des Affaires étrangères et de la défense de la Knesset ont voté à l’unanimité en faveur de l’état d’urgence national qui avait été déclaré par le ministre de la Défense Israël Katz, et qui a été prolongé dimanche jusqu’à la fin du mois, avec l’approbation du cabinet.
Les membres de la commission se sont entretenus avec des représentants du Conseil national de sécurité, des services de renseignement militaire et de l’Administration en charge des opérations de l’armée israélienne. Mardi, la commission organisera une nouvelle session, à huis-clos encore une fois, en présence du ministre des Affaires étrangères Gideon Saar.
En raison du conflit en cours avec l’Iran, la Knesset a pris des mesures qui visent à réduire au minimum le nombre de personnes présentes en faisant passer les employés non essentiels au télétravail, en annulant les visites, en demandant aux députés de ne pas venir avec tout leur personnel et en limitant à deux le nombre de journalistes autorisés à entrer par média.