Réunion virtuelle des Brics sur la guerre Israël/Hamas, avec Poutine
Le sommet virtuel d'un forum réunissant le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud vise à élaborer une réponse commune au conflit à Gaza ; le secrétaire général des Nations unies y participera
Les dirigeants du groupe des pays émergents des Brics, dont le président russe Vladimir Poutine, se réuniront mardi virtuellement pour aborder « la situation à Gaza et au Proche-Orient », ont annoncé lundi Pretoria et Moscou.
Les Brics, qui regroupent le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, sont un bloc de pays en quête d’un équilibre mondial plus inclusif, moins influencé notamment par les Etats-Unis et l’Union européenne.
Cette « réunion conjointe extraordinaire » sur Gaza sera menée par le président sud-africain Cyril Ramaphosa, président en exercice des Brics, a annoncé dans un communiqué la présidence sud-africaine.
M. Ramaphosa l’ouvrira à 12H00 GMT, et chacun des autres pays, membres ou invités à le rejoindre bientôt, devrait ensuite s’exprimer, a-t-elle ajouté, précisant que les cinq chefs d’Etat des Brics y participeront.
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres se joindra également à la réunion, à l’issue de laquelle les dirigeants « devraient adopter une déclaration commune sur la situation au Proche-Orient, en particulier à Gaza », selon Pretoria.
La guerre a éclaté après le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre, au cours duquel quelque 3 000 terroristes ont fait irruption en Israël depuis la bande de Gaza par voie terrestre, aérienne et maritime, tuant quelque 1 200 personnes et s’emparant de plus de 240 otages de tous âges.
L’Afrique du sud est l’un des pays les plus critiques de l’offensive israélienne contre le groupe terroriste du Hamas dans la bande de Gaza.
M. Ramaphosa a demandé vendredi avec quatre autres Etats une enquête à la Cour pénale internationale (CPI) sur la guerre actuelle.
Le gouvernement sud-africain a également annoncé début novembre rappeler ses diplomates en poste en Israël pour des consultations, pour « signaler » son « inquiétude » face aux « atrocités » commises selon lui par Israël à Gaza.
Pretoria est depuis longtemps un fervent défenseur de la cause palestinienne, l’ANC, son parti au pouvoir depuis l’avènement de la démocratie dans le pays, dressant souvent des parallèles avec sa propre lutte historique contre l’apartheid.
La Chine, qui a également a toujours soutenu les Palestiniens et une solution à deux États et réclame depuis le début de la guerre un cessez-le-feu immédiat, a appelé lundi la communauté internationale à « agir d’urgence » pour mettre fin à la « catastrophe humanitaire » à Gaza.
Côté russe, Vladimir Poutine avait dû renoncer à participer à la dernière rencontre annuelle des Brics, organisée à Johannesburg en août dernier, car visé par un mandat d’arrêt de la CPI pour son rôle dans la déportation d’enfants ukrainiens, qui pouvait conduire à son arrestation s’il posait le pied en Afrique du Sud, membre de la CPI.
Le président russe s’efforce de se présenter comme le champion de la lutte contre l’hégémonisme américain, inscrivant son assaut contre l’Ukraine dans cette perspective.
Le Kremlin appelle à un cessez-le-feu à Gaza et répète que la seule manière d’aboutir à une paix durable au Proche-Orient est la création d’un Etat palestinien.
M. Poutine estime que les Etats-Unis sont responsables du conflit meurtrier en cours, et les accuse d’avoir monopolisé le processus de paix israélo-palestinien des années durant sans jamais réussir à trouver de solutions.
Les Brics ont décidé en août à Johannesburg d’accueillir dès janvier six nouveaux pays membres (Arabie Saoudite, Argentine, Egypte, Ethiopie, Iran et Emirats arabes unis). Un expansion qui, selon les experts, montre que les pays cherchent une nouvelle façon de satisfaire certains de leurs besoins économiques ou sécuritaires.
Avant le sommet d’août, une quarantaine de pays avaient demandé leur adhésion ou manifesté leur intérêt envers le groupe. Un signe de l’influence grandissante des pays émergents, selon le « club des cinq » qui produit un quart de la richesse et rassemble 42 % de la population du globe.