Rouhani : l’Iran paye le prix de son soutien aux Palestiniens
Pour le président iranien, tous les pays musulmans devaient être prêts à combattre Israël, quel qu’en soit le coût
Le président iranien Hassan Rouhani a déclaré mercredi que son pays avait « payé un lourd tribut » pour son soutien à la cause palestinienne.
Rouhani s’exprimait en marge d’une conférence internationale organisée à Téhéran sur la question palestinienne. La veille, le Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, avait appelé à un nouveau soulèvement contre Israël, qualifiant l’Etat juif de « tumeur cancéreuse ».
« La nation iranienne a payé un lourd tribut pour son soutien à la nation palestinienne et son opposition aux actes du régime sioniste, mais elle poursuivra son soutien avec résolution et détermination, a déclaré Rouhani à Salim Zanoun, président du Conseil national palestinien, selon les médias publics iraniens.
Il a ajouté que d’autres pays musulmans devraient aussi être prêts à se battre contre Israël quel qu’en soit le prix, a annoncé l’agence de presse iranienne Fars News.
Quelque 700 personnes de 80 délégations, principalement venues de pays islamiques, ainsi que des militants pro-palestiniens, ont assisté à la 6e Conférence internationale sur l’intifada palestinienne, dont des Juifs ultra-orthodoxes de la secte anti-sioniste Neturei Karta.
Tous les quatre ans depuis le début des années 1990, Téhéran organise cette conférence en soutien à la cause palestinienne, rassemblant des invités étrangers et des opposants à Israël.
La salle de conférence était décorée d’une grande carte d’Israël et des Territoires palestiniens, couvertes des couleurs du drapeau palestinien.
Les présidents des Parlements d’Algérie, du Mali, de Corée du Nord, de Liban et de Syrie ont participé à la conférence, ainsi que Ramadan Shalah, le dirigeant gazaoui du groupe terroriste du Jihad islamique palestinien.
Le président du Parlement syrien, Hadiya Khalaf Abbas, a affirmé que l’une des raisons expliquant que la Syrie était visée par le monde occidental était sa « position de principe de défense du peuple palestinien et de soutien au front de résistance », selon l’agence de presse syrienne Sana.
Depuis la Révolution islamique de 1979, l’Iran a été implacable dans son opposition à Israël, et a fourni un soutien total aux groupes terroristes palestiniens. Il a fortement soutenu les deux Intifadas palestiniennes, entre 1987 et 1993 et entre 2000 et 2005.
Pendant la session d’inauguration de la conférence mardi, l’ayatollah Khamenei avait salué la « résistance » contre la « cruelle occupation », qu’il a décrite comme la pire oppression de l’Histoire contre un peuple en particulier. Il a également accusé les fondateurs d’Israël d’être responsables des troubles actuels du Moyen Orient en général.
No people in any era of history have ever been subject to such cruelty. #Together4Palestine pic.twitter.com/70EUMGn5IS
— Khamenei.ir (@khamenei_ir) February 21, 2017
Une poussée de terrorisme, qualifiée de troisième Intifada par certains, qui a commencé en 2015 et s’est principalement manifestée par des attaques au couteau et à la voiture bélier contre des civils et des soldats israéliens, « avance de manière brillante et optimiste », a déclaré l’ayatollah.
« Et avec la permission d’Allah, nous verrons que cette intifada commencera un chapitre très important de l’histoire de la lutte et qu’elle infligera une autre défaite à ce régime usurpateur [Israël] », a-t-il ajouté.
« Cette tumeur cancéreuse a progressé par étapes et son traitement doit aussi se faire par étapes », a déclaré Khamenei.
Des agences et Raphael Ahren ont contribué à cet article.