Khamenei salue la “sainte intifada” contre le “cancer” israélien
"Et avec la permission d'Allah, nous verrons que cette intifada commencera un chapitre très important de l'histoire de la lutte et qu'elle infligera une autre défaite à ce régime usurpateur," a déclaré l'ayatollah
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a qualifié mardi Israël de « tumeur cancéreuse » en prônant « la libération totale de la Palestine », lors d’une conférence internationale de soutien aux Palestiniens organisée à Téhéran.
« Cette tumeur cancéreuse a progressé par étapes et son traitement doit aussi se faire par étapes », a déclaré l’ayatollah Khamenei.
« Plusieurs intifadas et [actes de] résistance ont permis d’atteindre des objectifs d’étape très importants et continuent […] jusqu’à la libération totale de la Palestine, » a-t-il ajouté.
« Le peuple de Palestine n’a pas d’autre option que de garder vivantes les flammes du combat en se reposant sur Allah le Puissant et sur ses capacités innées, comme il l’a réellement fait jusqu’à présent », a déclaré Khamenei selon une traduction de son discours publiée sur son site internet.
Une poussée de terrorisme, qualifiée de troisième Intifada par certains, qui a commencé en 2015 et s’est principalement manifestée par des attaques au couteau et à la voiture bélier contre des civils et des soldats israéliens, « avance de manière brillante et optimiste », a déclaré l’ayatollah.
« Et avec la permission d’Allah, nous verrons que cette intifada commencera un chapitre très important de l’histoire de la lutte et qu’elle infligera une autre défaite à ce régime usurpateur [Israël] », a-t-il ajouté.
« L’intifada palestinienne continue à galoper de façon tonitruante pour réaliser ses autres objectifs, jusqu’à la libération totale de la Palestine », a déclaré Khamenei.
Ce discours, retransmis en direct par la télévision d’Etat Irib, intervient alors que le nouveau président américain Donald Trump a opté pour une position dure à l’égard de Téhéran, notamment en soutien à Israël.
En visite à Washington, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a vanté la semaine dernière une « occasion sans précédent car nombre de pays arabes ne considèrent plus Israël comme un ennemi mais comme un allié face à l’Iran et à Daesh [groupe Etat islamique], les forces jumelles de l’islam qui nous menacent tous. »
L’Iran soutient les groupes terroristes palestiniens et le Hezbollah libanais, qualifiés par les responsables iraniens comme faisant partie du mouvement de la « résistance » face à Israël.
L’ancien président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013) avait affirmé à plusieurs reprises qu’Israël était une « tumeur cancéreuse » et qu’il allait disparaître de la carte du Proche Orient.
Khamenei a estimé dans son discours que « la résistance » à Israël avait permis la « libération » du sud du Liban en 2000 et de Gaza en 2005, après le retrait unilatéral d’Israël.
« La libération du sud du Liban et de Gaza constitue une étape importante sur le chemin de la libération de la Palestine et a permis de renverser le processus d’expansion géographique du régime sioniste », a déclaré Khamenei.
Sans cela, « le régime sioniste se serait emparé de territoires en Egypte, en Jordanie, jusqu’en Irak et au Golfe persique », a-t-il ajouté.
Devant les quelques 700 délégués présents au centre de conférence de Téhéran, le guide suprême a dénoncé ce qu’il a appelé les « stratégies de compromis », faisant par là référence au soutien de l’Autorité palestinienne à la solution à deux états sur la base des lignes de 1967, et a appelé à la « résistance totale ».
Protéger l’identité palestinienne « est une nécessité et un saint jihad », a-t-il déclaré devant le président iranien Hassan Rouhani et le président conservateur du parlement Ali Larijani. « Le paradigme de la résistance constante et héroïque et de la sainte intifada s’oppose au paradigme du compromis. »
« Le problème du ‘compromis’ est non seulement qu’il légitime un régime usurpateur en violant les droits d’une nation, a-t-il déclaré, mais aussi qu’il s’oppose totalement à la condition actuelle de la Palestine et qu’il ne prend pas en compte les caractéristiques expansionnistes, oppressives et cupides des sionistes. »
Khamenei a déclaré que le sort des Palestiniens était « le sujet le plus important du monde de l’islam et le pivot de l’unité pour tous les musulmans et tous les individus libérés du monde. »
Aucun autre peuple n’a autant souffert que les Palestiniens, a-t-il affirmé. « Une interrogation intelligente de l’histoire montre qu’aucun peuple, à aucune période de l’histoire, n’a été le sujet d’autant de douleurs, de souffrances et de cruauté. […]. Il n’a jamais été vu qu’une entité réelle soit ignorée et qu’une fausse entité prenne sa place. »
No people in any era of history have ever been subject to such cruelty. #Together4Palestine pic.twitter.com/70EUMGn5IS
— Khamenei.ir (@khamenei_ir) February 21, 2017
Le « régime sioniste » a été créé pour nuire à la stabilité et au progrès du Moyen Orient en imposant un conflit à long terme, a déclaré Khamenei. Ces mêmes forces sont à présent responsables des « séditions qui existent également de nos jours ».
Pointant du doigt la coopération clandestine mais solide entre Israël et certains états arabes sunnites, le dirigeant iranien a appelé tous les pays islamiques et arabes à soutenir la cause palestinienne. « Soutenir la résistance est notre responsabilité à tous », a-t-il déclaré.
Le monde musulman et le reste de la communauté internationale ont des opinions différentes mais devraient se rassembler autour de la libération de la Palestine, a indiqué Khamenei.
« Avec l’émergence de signes de l’effondrement du régime sioniste et de la faiblesse qui a dominé ses alliés principaux, en particulier, les Etats-Unis d’Amérique, nous voyons que l’environnement mondial se tourne de plus en plus vers la confrontation des activités hostiles, illégales et inhumaines du régime sioniste », a-t-il déclaré.
Outre Rouhani et Ali Larijani et des représentants de 80 pays, dont plusieurs chefs de parlements étrangers, notamment du Liban, de la Syrie, d’Algérie, du Mali et de la Corée du Nord, ainsi que le chef du Jihad islamique, un groupe terroriste palestinien, participent à la conférence de Téhéran.
Rouhani doit y prononcer mercredi le discours de clôture.
L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.