Rouhani se rendra en Italie et en France du 14 au 17 novembre
Plusieurs associations et organismes juifs français se rassembleront le 15 novembre à Paris pour dénoncer la visite du président iranien
Le président iranien Hassan Rouhani se rendra le 14 novembre en Italie avant une visite en France les 16 et 17 novembre, selon la présidence iranienne citée lundi par l’agence officielle Irna.
Le samedi 14 novembre, « le président Rouhani se rendra en Italie où il doit rencontrer le président italien, le Premier ministre et d’autres responsables », a déclaré Parviz Esmaili, responsable des relations publiques du bureau du président iranien.
« Il rencontrera également le Pape », a-t-il ajouté.
Par la suite, Rouhani se rendra lundi à Paris à l’invitation du directeur général de l’Unesco où il prononcera un discours.
« Mardi matin, il sera reçu officiellement par le président français François Hollande et aura des entretiens avec des responsables français avant de renter à Téhéran », a ajouté M. Esmaili.
Plusieurs ministres accompagnent Rouhani dans ce voyage, le premier voyage d’un président iranien dans un pays européen depuis au moins dix ans.
En réaction à cette visite officielle, une manifestation a été organisée à l’initiative de plusieurs associations et organismes juifs incluant le consistoire de France et de Paris, le BNVCA, la Fédération Sioniste, Europe-Israël, France Israël, l’UPJF et le collectif des Goys qui défendent Israël.
Cette liste non exhaustive augmente à l’approche de la manifestation qui aura lieu le 15 novembre au Trocadéro sur le Parvis des Droits de l’Homme, dans le 16e arrondissement.
Cette manifestation est organisée contre le programme nucléaire iranien et la menace que représente l’Iran pour Israël, a confié Alexandra Barouch, membre de l’UPJF, au Times of Israël lors d’un entretien téléphonique.
« Cependant cette manifestation n’est aucunement menée contre le peuple iranien, » déclare-t-elle. « Bien au contraire, nous souhaitons soutenir les droits de l’Homme du peuple iranien, » conclut-elle.
Vive réaction du chef de la Justice aux propos du président Rouhani
Le chef conservateur de l’autorité judiciaire iranienne, l’ayatollah Sadegh Larijani, a vivement réagi lundi aux propos du président Hassan Rouhani qui semblait avoir mis en cause la justice et certains journaux les accusant de se comporter comme « une police secrète ».
Dans un discours prononcé dimanche, Rouhani a affirmé qu’ « une marge permanente de sécurité était donnée » à certains médias, ce qui « leur permettait non seulement de dire tout ce qu’ils veulent, mais aussi parfois d’agir comme une police secrète ».
« Dans certaines publications, vous apprenez qui va être arrêté demain, (…) la réputation de quelle personne doit être ruinée », a-t-il ajouté lors de la 21e Exposition de la presse, sans citer de noms.
Les journaux les plus conservateurs d’Iran sont très virulents dans leurs critiques à l’encontre du président Rouhani qui, depuis son élection en 2013, dit mener une politique d’ouverture ayant culminé avec la conclusion en juillet d’un accord nucléaire historique avec les grandes puissances, dont les Etats-Unis.
« Le président a notamment dit que la justice doit être un refuge pour la société et (…) que si le sel est pourri la tache devient difficile. Doit-on se demander ce qu’il entend par là ? Peut-on rétorquer en disant ‘si le gouvernement est pourri, si le président est corrompu, la tache devient difficile' », a déclaré l’ayatollah Larijani, selon l’agence Isna.
« Si on veut dire que la justice est corrompue c’est une diffamation, sinon c’est une insulte », a-t-il ajouté.
Cette passe d’arme publique est une première entre le chef de l’autorité judiciaire et le président Hassan Rohani.
Elle intervient quelques jours après l’arrestation de quatre journalistes proches des réformateurs par les services de renseignement des Gardiens de la révolution, l’armée d’élite du régime, accusés d’être « membres d’un réseau d’infiltration lié aux gouvernements hostiles occidentaux ».
Larijani a également affirmé que « certains médias perturbent l’ordre public (…) et il n’est pas acceptable que certains journaux touchent de l’argent et travaillent pour les étrangers contre la sécurité nationale ».
Il a enfin lancé une mise en garde à l’approche des législatives de février 2016, considérées comme un enjeu crucial pour le président Rouhani qui espère obtenir une majorité d’élus réformateurs et modérés au Parlement, actuellement dominé par les conservateurs.