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Sarah Halimi : Réactions après le verdict de la Cour de cassation

"Les propos antisémites et djihadistes tenus par l'accusé avant et après le meurtre illustrent un reste de conscience," a notamment déclaré le centre Simon Wiesenthal

Un modèle de cartes postales envoyées à Emmanuel Macron réclamant justice pour Sarah Halimi. (Crédit : Consistoire israélite du Haut-Rhin)
Un modèle de cartes postales envoyées à Emmanuel Macron réclamant justice pour Sarah Halimi. (Crédit : Consistoire israélite du Haut-Rhin)

L’homme qui a tué en 2017 sa voisine juive, Sarah Halimi, ne sera pas jugé pour ce crime commis en pleine « bouffée délirante » et liée probablement à une forte consommation régulière de cannabis. La Cour de cassation, la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire qui juge le droit et non les faits, a tranché mercredi la question de son irresponsabilité pénale.

Sur la caractère antisémite, la Cour de cassation a validé les décisions antérieures, fondées sur les conclusions du docteur Daniel Zagury : selon le médecin-expert, Kobili Traoré avait été pris d’un « délire persécutif polymorphe, à thématique mystique », lors duquel « le simple préjugé » antisémite s’est transformé « en conviction absolue ».

Réactions :

« Les citoyens français de confessions juives doivent-ils aujourd’hui prendre leur propre disposition pour assurer leur propre sécurité? », est allée jusqu’à déclarer l’une des avocats de la famille Halimi, Me Muriel Ouaknine Melki, annonçant vouloir porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH).

Pour la défense au contraire, la Cour a maintenu sa jurisprudence « malgré la pression politique ou médiatique » : « On peut comprendre la frustration des victimes en l’absence de procès mais, en l’état actuel, notre droit refuse le jugement des actes de ceux dont le consentement a été aboli », s’est félicité Me Patrice Spinosi.

Dr. Shimon Samuels du centre Simon Wiesenthal : « Après 3 années harassantes de débats judiciaires sur la responsabilité pénale d’un meurtrier, présumé ‘sous l’influence’ du cannabis – qui ont essentiellement abouti à son internement dans un hôpital psychiatrique au lieu d’être jugé et condamné à la prison – la famille était à bout de nerfs jusqu’à aujourd’hui. C’est un coup dévastateur ! »

De plus, les propos antisémites et djihadistes tenus par l’accusé avant et après le meurtre illustrent un reste de conscience, que ce dernier a « volontairement » jeté la victime de son balcon, et a agi avec « la conscience du fait que Madame Attal-Halimi était juive. »

Samuels a souligné que « la décision de la Haute Cour clôt définitivement l’affaire… et au lieu de permettre son réexamen par la Cour d’appel sur la base d’un point de vue juridique plus solide, elle confirme qu’il est possible de refuser la justice pour un meurtre aggravé par son caractère antisémite. En outre, cette décision empêche la famille de tourner la page et crée potentiellement un précédent pour tous les criminels de la haine qui peuvent simplement invoquer la folie ou décider de fumer, de renifler ou d’injecter des drogues ou même de s’enivrer avant de commettre leurs crimes ».

« La mémoire de Sarah Halimi, Mireille Knoll et d’autres victimes de la haine antisémite, est toujours vivante. Nous examinerons toutes les autres instances juridiques possibles »… « Ce soir, le meurtrier sera fêté comme un héros et encouragera de manière effrayante ses partisans à agir… Sniffez du cannabis pour tuer un juif ! », a conclu Samuels.

Le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme a lui appris la décision de la Cour avec « amertume, désarroi et colère : l’assassin de Sarah Halimi, surprise dans son sommeil, frappée, torturée, fracassée et défenestrée, est absous. L’irresponsabilité pénale, issue d’une instruction qui a dès le départ suscité des réserves et des questionnements, est confirmée ».

« Ce verdict tombe comme un coup de massue sur les citoyens de confession juive effarés de voir que la vie d’une femme juive est estimée à rien. Dans quelques jours, son assassin sortira de l’hôpital psychiatrique où il séjourne. Il sera vraisemblablement célébré dans les quartiers qui crient ‘Mort aux Juifs' », a ajouté l’organisation. « Ce jour s’inscrit déjà comme un jour noir pour une justice sourde aux cris de Sarah Halimi qui avait hurlé, en vain, plus de cinquante minutes en présence des forces de l’ordre. »

« C’est un drame supplémentaire qui s’ajoute à cette tragédie », a déploré la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme).

« Désormais on peut dans notre pays torturer et tuer des Juifs en toute impunité », a vivement réagi le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Francis Kalifat.

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