Sauvé des geôles du Hamas, Andrey Kozlov retrouve sa famille venue de Russie
Les retrouvailles entre Noa Argamani et sa mère, atteinte d'un cancer du cerveau en phase terminale, ont été très difficiles, Liora ayant peiné à reconnaître sa fille
L’otage secouru Andrey Kozlov a retrouvé ses parents dimanche matin au centre hospitalier Sheba de Ramat Gan, après avoir été libéré de sa captivité dans le centre de Gaza lors d’une opération militaire israélienne menée en plein jour la veille.
Andrey, 27 ans, a été sauvé du camp de Nuseirat à Gaza, en même temps que Noa Argamani, Almog Meïr Jan et Shlomi Ziv. Ils avaient été enlevés au festival de musique Supernova, à proximité du kibboutz Reïm, le matin du 7 octobre, lorsque quelque 3 000 terroristes du Hamas ont tué près de 1 200 personnes et pris 251 otages lors d’un massacre dans le sud d’Israël.
Les parents d’Andrey, qui vivent en Russie, ont quitté Saint-Pétersbourg pour Israël samedi soir avec l’aide du ministère des Affaires étrangères et ont atterri à l’aéroport Ben Gurion dimanche matin. De là, ils se sont rendus directement à l’hôpital Sheba, où Andrey est pris en charge, aux côtés d’Almog et de Shlomi.
Bien que Noa ait été également initialement examinée à Sheba, elle a été transférée à l’hôpital Ichilov de Tel Aviv afin d’être plus proche de sa mère Liora, qui est traitée pour un cancer du cerveau en phase terminale.
Dans une déclaration à la presse depuis l’intérieur de Sheba, le père d’Andrey, Mikhaïl Kozlov, l’a décrit comme étant dans un « état relativement bon » et a déclaré qu’il « parlait et partageait [avec nous] de ce qui s’était passé ».
Il a ajouté que les pensées d’Andrey pour sa famille et sa compagne Jennifer Master « ont été ce qui l’a maintenu en vie pendant sa captivité, pensant chaque jour à sa famille ».
Andrey, qui avait quitté la Russie pour s’installer en Israël environ 18 mois avant le 7 octobre, avait été détenu avec Almog et Shlomi tout au long des huit mois de captivité, et tous trois avaient appris à s’appuyer l’un sur l’autre pour se soutenir et se tenir compagnie, a déclaré la sœur d’Almog lors d’une conférence de presse dimanche.
« Ils se sont soutenus mutuellement, en se racontant des histoires et en s’aidant à se raser, des petites choses », a déclaré Geut Elgrabli. « Andrey leur a enseigné le russe et ils ont appris l’arabe ensemble et se sont occupés l’un l’autre. »
Elgrabli a raconté qu’Almog avait été renforcé par la couverture des manifestations hebdomadaires liées aux otages en Israël, et a appelé à ce que les protestations se poursuivent avec force.
« Ce qui a permis à Almog de survivre en captivité, c’est la foi. Il regardait Al Jazeera et savait qu’on se battait pour lui », a-t-elle affirmé.
Yanaï Eliyahu, un proche de Shlomi, a déclaré que le lien que les trois hommes avaient développé « une relation construite pour la vie ».
« Ils ont vécu les expériences les plus difficiles que l’on puisse imaginer », a-t-il souligné, profitant de l’occasion pour prier pour le retour en toute sécurité des 120 otages encore en captivité.
Tsahal a diffusé dimanche de nouvelles images montrant le moment où le chef du Commandement du Sud, le général de division Yaron Finkelman, a informé le chef d’état-major que les trois hommes avaient été extraits.
« M. le chef d’état-major, je tiens à vous informer que les trois diamants sont partis [en hélicoptère] de l’héliport à l’instant vers le pays », dit Finkelman dans la vidéo, en utilisant un mot codé pour désigner les otages Almog, Andrey et Shlomi.
L’armée a indiqué que la Brigade des Parachutistes a aidé à extraire les forces spéciales avec les otages secourus, les amenant à un héliport de fortune à Gaza, d’où ils ont ensuite été évacués par avion en Israël.
L’armée a également diffusé des images d’une caméra frontale provenant, selon elle, d’un soldat de l’unité commando Shayetet 13 de la marine, montrant le moment où les otages secourus ont été amenés sur un héliport pour être transportés par avion en Israël.
Au moment où les otages ont été amenés sur l’héliport, les membres des unités d’élite Shaldag et 669 de l’armée de l’air ont soigné l’agent de l’unité antiterroriste de la police de Yamam, l’inspecteur en chef Arnon Zmora, qui a été mortellement blessé par des terroristes du Hamas qui gardaient trois des quatre otages.
Arnon est décédé à son arrivée à l’hôpital en Israël, et la mission de sauvetage a été rebaptisée « Opération Arnon » en son honneur.
S’adressant à la radio de l’armée dimanche, Yaakov Argamani, le père de Noa, a déclaré que les retrouvailles entre sa fille et son épouse samedi soir avait été très difficile.
« Malheureusement, sa mère est dans un état très difficile », a-t-il déclaré en sanglots. « Sa mère a à peine regardé Noa. Ce n’était pas la réaction que j’espérais pour cette rencontre après huit mois. C’était très difficile. »
Il a toutefois ajouté qu’il pensait que Liora avait compris ce qui se passait.
« Il y a eu une réponse, ou une demi-réponse. Elle a compris mais n’a pas pu transmettre ses émotions et n’a pas pu dire ce qu’elle attendait vraiment de dire à [Noa] lorsqu’elle l’a vue », a-t-il poursuivi.
Liora avait précédemment déclaré que son dernier souhait était de revoir sa fille, et avait lancé des appels répétés tout au long de la captivité de Noa pour qu’elle soit libérée avant qu’il ne soit trop tard.
Suite au sauvetage de samedi, 116 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre sont toujours à Gaza, mais tous ne sont pas en vie. Une trêve d’une semaine, fin novembre, a permis la libération de 105 civils détenus par le Hamas, et quatre otages ont été libérés avant cela.
Au total, sept otages ont été sauvés vivants par Tsahal, et les corps de 19 otages ont également été retrouvés, dont trois ont été tués par erreur par l’armée.
L’armée a confirmé la mort de 41 des otages encore détenus par le Hamas, citant de nouveaux renseignements et de nouvelles découvertes obtenus par les troupes opérant dans la bande de Gaza.
Une personne est encore portée-disparue depuis le 7 octobre. Son sort reste indéterminé.
Le Hamas détient également les corps sans vie de deux soldats tombés au combat, Oron Shaul et Hadar Goldin, depuis 2014, ainsi que deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient encore en vie après être entrés dans la bande de leur propre gré en 2014 et en 2015 respectivement.