Selon Issawi Frej, Ghaida Rinawie Zoabi devrait démissionner de la Knesset
Le ministre de la Coopération régionale se dit "en colère, déçu et embarrassé" par la démarche de sa collègue Zoabi qui ne s'opposera pas au gouvernement minoritaire selon lui
Le ministre de la Coopération régionale Issawi Frej a déclaré samedi que sa collègue du Meretz Ghaida Rinawie Zoabi devrait renoncer à son siège à la Knesset après qu’elle a quitté la coalition cette semaine, portant ainsi un coup au gouvernement désormais minoritaire.
« Les électeurs du Meretz … veulent le maintien du gouvernement et que Meretz reste dans le gouvernement. Vous vous êtes engagée à agir conformément à l’agenda des électeurs qui vous ont envoyée [à la Knesset] », a déclaré Frej lors d’un événement culturel à Ramat Hasharon.
« C’est une question de bon sens. Personnellement, j’aurai démissionné », a-t-il ajouté, affirmant que le siège de Rinawie Zoabi à la Knesset appartient à Meretz et non à elle.
Rinawie Zoabi n’a pas exclu une telle possibilité lors d’une interview radio vendredi.
Frej a souligné sa frustration persistante concernant la démission de Rinawie Zoabi, notant que l’annonce de jeudi les a pris au dépourvu, lui et d’autres membres du parti de gauche.
« Je suis en colère, déçu et embarrassé par mon amie Ghaida Rinawie Zoabi. Je me suis assis avec elle pendant une heure entière lundi. Elle n’a rien dit lors de cette réunion. Dans son annonce ‘surprise’, elle ne nous a pas accordé le respect qui nous était dû « , a-t-il déclaré.
Le ministre a insisté sur le fait que Rinawie Zoabi ne voterait pas pour dissoudre la Knesset en vue d’organiser de nouvelles élections. Il a également prédit que le gouvernement ne s’effondrerait pas la semaine prochaine ; un vote préliminaire doit avoir lieu pour dissoudre le Parlement et convoquer ce qui serait les cinquièmes élections d’Israël en à peine trois ans.
« Ce qu’elle a fait était une attaque morale. Ce n’est pas une question de chiffres, car nous survivrons », a-t-il déclaré. « Elle ne votera pas avec l’opposition. Je ne peux pas affirmer qu’elle votera avec la coalition, mais ce ne sera pas à cause d’elle que le gouvernement tombera. »
Rinawie Zoabi a déclaré vendredi qu’elle n’a pas encore décidé comment elle votera sur le prochain projet de loi visant à dissoudre la Knesset. Cependant, malgré sa démission de la coalition, elle a déclaré qu’elle pourrait encore coopérer avec le bloc au pouvoir car « l’alternative au gouvernement actuel est bien pire. »
« Il est évident que je ne souhaite pas voir le retour de Netanyahu », a-t-elle déclaré dans une interview au quotidien Haaretz, faisant référence à l’ancien Premier ministre et actuel président de l’opposition.
Alors que sa démission laisse la coalition avec seulement 59 sièges sur 120, et qu’une lecture préliminaire d’un projet de loi visant à disperser la Knesset pour de nouvelles élections ne nécessite qu’une majorité simple, il faudrait une majorité absolue d’au moins 61 députés pour passer les trois lectures suivantes, et il n’est pas certain que l’opposition puisse réunir ces 61 voix.
Vendredi, le député de la coalition Eli Avidar a déclaré qu’il ferait pression pour faire avancer la législation interdisant à une personne mise en examen pour suspicions de crimes de former un gouvernement, ce qui pourrait empêcher le retour de Netanyahu au pouvoir. L’ancien Premier ministre est accusé dans trois affaires de corruption. Il nie toute malversation.
« L’adoption de la loi nous permettra de raviver la confiance du public [dans le gouvernement] et nous n’aurons pas à expliquer pourquoi nous avons reçu un mandat et n’avons pas fait ce que nous avions promis », a-t-il déclaré.
Il n’est cependant pas certain qu’il y ait un soutien suffisant pour un tel projet de loi, et Avidar a noté l’opposition de la ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked, membre du parti de droite Yamina du Premier ministre Naftali Bennett.
« Si Shaked veut faire tomber le gouvernement, qu’elle le fasse. Elle donnera le rôle de Premier ministre au [ministre des Affaires étrangères Yair] Lapid dans le gouvernement de transition », a ajouté Avidar.
Il faisait référence à une clause de l’accord de partage du pouvoir de la coalition qui stipule que celui de leurs blocs qui n’est pas responsable de la chute du gouvernement sera le Premier ministre en cas de nouvelles élections.