Israël en guerre - Jour 502

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Favorable à la poursuite de la guerre, Smotrich reste vague quant à son soutien à l’accord

Le ministre des Finances marchanderait sur l'accord avec Benjamin Netanyahu ; il se serait vu proposer un soutien aux implantations en Cisjordanie en échange de son soutien au gouvernement

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich s'exprimant dans une déclaration vidéo diffusée le 15 janvier 2025. (Crédit : Capture d'écran/X ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)
Le ministre des Finances Bezalel Smotrich s'exprimant dans une déclaration vidéo diffusée le 15 janvier 2025. (Crédit : Capture d'écran/X ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a insisté mercredi sur le fait que la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza devra se poursuivre. Cependant, il n’a pas explicitement indiqué s’il soutiendrait ou s’il s’opposerait à l’accord de cessez-le-feu qui se profile et qui prévoit la libération de 33 otages détenus par le groupe terroriste palestinien dans l’enclave.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu ferait pression sur Smotrich pour qu’il résiste à l’appel qui a été lancé par le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, un allié d’extrême droite, qui lui a demandé de quitter le gouvernement si l’accord en cours de négociation était conclu.

Après plusieurs consultations mardi, notamment avec Netanyahu et ses collaborateurs, Smotrich, qui dirige le parti HaTzionout HaDatit, a publié une déclaration vidéo sur les réseaux sociaux : « Nous sommes à un moment crucial et fatidique pour la sécurité, l’avenir et l’existence de l’État d’Israël ».

Mais Smotrich n’a pas indiqué comment il comptait agir en ce qui concerne l’accord pour les otages, déclarant que sa seule priorité était de savoir « comment atteindre pleinement les objectifs de la guerre, la victoire totale, la destruction militaire et civile complète du Hamas, et le retour des otages ».

« Je ne me reposerai pas et ne me tairai pas tant que nous n’aurons pas atteint ces objectifs », a-t-il déclaré.

Smotrich s’était précédemment opposé à des propositions de cessez-le-feu similaires dans le cadre de la guerre de Gaza, qui a débuté le 7 octobre 2023, lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges – commettant de nombreuses atrocités et perpétrant des violences sexuelles à grande échelle. Il a toutefois fini par soutenir la trêve d’une semaine de novembre 2023, au cours de laquelle 105 otages avaient été libérés.

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich (à gauche) et le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à la Knesset, à Jérusalem, le 31 décembre 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Dimanche, Smotrich a déclaré que son parti « ne participerait pas » à l’accord de « trêve contre libération d’otages », qu’il a qualifié de « catastrophe pour la sécurité nationale d’Israël », mais sans plus de détails.

La déclaration de Smotrich est survenue le lendemain de l’appel de Ben Gvir à se joindre à lui pour rejeter l’accord et quitter le gouvernement s’il était conclu.

Le gouvernement disposerait d’une majorité pour approuver l’accord de cessez-le-feu même si Smotrich et Ben Gvir se retiraient, mais Netanyahu chercherait à obtenir le soutien le plus large possible. Si les deux partis d’extrême droite venaient à quitter la coalition, celle-ci perdrait sa majorité à la Knesset.

Smotrich a tenu des réunions avec ses conseillers, des dirigeants d’implantations en Cisjordanie et des rabbins, mardi, a rapporté la Treizième chaîne.

Selon le reportage non sourcé, Smotrich a formulé une série de demandes à Netanyahu pour s’assurer de son soutien à l’accord qui se dessine.

Il s’agit notamment de ne pas modifier les objectifs de guerre déclarés du gouvernement, à savoir le retour des otages et la destruction du Hamas. Le ministre souhaite qu’un mécanisme soit mis en place pour garantir le maintien de ces objectifs, selon le reportage.

Les proches de Netanyahu estiment que Ben Gvir ne quittera pas le gouvernement sans Smotrich et que c’est la raison pour laquelle des pressions sont exercées sur ce dernier, selon la Treizième chaîne.

Au cours de leur entretien, Netanyahu a fait comprendre à Smotrich qu’Israël ne pouvait pas se permettre de manquer les opportunités offertes par la future administration de Donald Trump, qui devrait être plus favorable à Israël que ne l’était l’administration du président sortant Joe Biden. Netanyahu aurait également dit à Smotrich qu’il n’était pas certain qu’il y aurait une autre occasion de conclure un accord pour les otages si celui-ci n’était pas scellé maintenant.

Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir assistant à une session plénière sur le budget de l’État, à la Knesset, le 16 décembre 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/FLASH90)

La chaîne publique Kan a rapporté que Netanyahu avait offert à Smotrich et à Ben Gvir des « gains pour la droite » en échange de leur maintien au sein du gouvernement.

Ces gains se traduiraient par la construction d’implantations en Cisjordanie et par le renforcement de la sécurité le long de la ligne de démarcation entre ce territoire et Israël. Selon le reportage, Smotrich et Ben Gvir pourraient tous deux s’attribuer le mérite de ces développements, ce qui rendrait l’offre attrayante pour Ben Gvir qui, sinon, verrait Smotrich s’attribuer tous les honneurs.

Les partis Otzma Yehudi de Ben Gvir et HaTzionout HaDatit de Smotrich sont tous deux soutenus par des électeurs favorables aux implantations.

Bien que Smotrich n’ait pas encore précisé comment il agirait si la proposition d’accord concernant les otages était soumise au vote du cabinet, le député Ohad Tal, membre de son parti, a appelé mardi Trump à s’opposer à l’accord que son propre envoyé, Steve Witkoff, s’efforce actuellement de finaliser à Doha avec Brett McGurk, l’envoyé de Biden.

« L’accord actuel, qui a été poussé par l’administration Biden, est un accord horrible qui réduira à néant toutes les réalisations d’Israël au cours de l’année écoulée », a-t-il déclaré lors d’un petit-déjeuner de prière au centre de villégiature Mar-a-Lago de Trump.

Tal a déclaré que Trump, « plus que tout autre dirigeant au monde », sait « faire la différence entre le bien et le mal » et il l’a invité, depuis cette importante tribune, à ne pas soutenir un accord qui laisserait le Hamas, ce mal absolu, au pouvoir et à ne pas soutenir un accord qui laisserait la grande majorité des otages en captivité.

Qualifiant la récente victoire électorale de Trump de « victoire spirituelle pour les valeurs que nous chérissons tous », Tal a critiqué le « wokisme » et il a déclaré que la nouvelle administration offrait « une opportunité d’appliquer la pleine souveraineté israélienne en Judée et en Samarie, le cœur de notre patrie ancestrale ».

Trump n’a pas participé à l’événement.

Cette semaine, de nombreux responsables ont déclaré qu’un accord visant à mettre fin à quinze mois de guerre était sur le point d’être conclu. Trente-trois otages devraient être libérés au cours de la première phase de 42 jours, en échange d’un retrait partiel d’Israël et de la libération de plusieurs centaines de prisonniers de sécurité palestiniens, dont plus de 150 terroristes purgeant de lourdes peines d’emprisonnement pour avoir assassiné des Israéliens.

L’accord en trois phases devrait permettre de libérer les 98 otages, de mettre fin à la guerre et de reconstruire la bande de Gaza en mettant en place des mécanismes de sécurité pour Israël.

On estime que 94 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023 se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 34 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne.

Fin novembre 2023, le Hamas avait relâché 105 civils lors d’une trêve d’une semaine. Quatre otages avaient été remises en liberté précédemment. Huit otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 40 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par Tsahal.

Le groupe terroriste palestinien détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats tués en 2014.

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