Israël en guerre - Jour 495

Rechercher

Otages: Ben Gvir dit avoir bloqué plusieurs accords et demande à Smotrich de l’aider à bloquer celui qui se négocie actuellement

Selon le chef d'Otzma Yehudit, au cours de l'année écoulée, "nous avons réussi à empêcher cet accord, à chaque fois" ; HaTzionout HaDatit doit s’entretenir avec Benjamin Netanyahu

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, appelant Bezalel Smotrich à se joindre à lui pour s'opposer à l'accord de "trêve contre otages", par message vidéo diffusé le 15 janvier 2025. (Crédit : Capture d'écran/X)
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, appelant Bezalel Smotrich à se joindre à lui pour s'opposer à l'accord de "trêve contre otages", par message vidéo diffusé le 15 janvier 2025. (Crédit : Capture d'écran/X)

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a déclenché un tollé lundi en affirmant qu’il avait fait échouer à plusieurs reprises la conclusion d’un accord de cessez-le-feu avec le groupe terroriste palestinien du Hamas au cours de l’année écoulée, et en demandant au ministre des Finances, Bezalel Smotrich, de se joindre à lui pour contrecarrer le possible accord actuellement sur la table.

Ces propos ont suscité de vives critiques de la part des proches d’un certain nombre d’otages et des députés de l’opposition qui accusent depuis longtemps le Premier ministre Benjamin Netanyahu de refuser un accord de cessez-le-feu afin de maintenir sa coalition au pouvoir. Ben Gvir et Smotrich ont déjà indiqué qu’ils feraient tomber le gouvernement plutôt que d’accepter un accord mettant fin à la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza. Cependant, Smotrich n’a pas spécifiquement réitéré cette menace au cours des derniers jours.

Dans un message publié sur le réseau social X, accompagné d’une vidéo dans laquelle il appelle son allié d’extrême droite Smotrich à se joindre à lui pour dire à Netanyahu qu’ils quitteraient la coalition si la proposition actuelle de libération des otages était approuvée, Ben Gvir a déclaré qu’ils étaient parvenus à stopper les efforts précédents visant à parvenir à un accord.

« Je demande à mon collègue, le ministre Bezalel Smotrich, d’unir ses forces aux miennes et, ensemble, nous nous opposerons à l’accord naissant », a-t-il déclaré.

« Au cours de l’année écoulée, grâce à notre force politique, nous avons réussi à empêcher la mise en œuvre de cet accord, à plusieurs reprises », a-t-il affirmé.

Toutefois, Ben Gvir a souligné qu’il n’avait plus le pouvoir d’arrêter ce qu’il appelle « l’accord de capitulation », car Netanyahu a élargi la coalition en y intégrant le parti Tikva Hadasha du ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, en septembre 2024.

Rachel Moshe, mère d’Oz Ezra Moshe, assassiné lors du massacre du Festival Nova, s’en prenant au ministre des Finances Bezalel Smotrich lors d’une réunion de la commission des Finances, à la Knesset, le 13 janvier 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

« Récemment, d’autres acteurs soutenant l’accord ont rejoint le gouvernement, et nous ne détenons plus l’équilibre du pouvoir », a-t-il déploré.

« Otzma Yehudit n’a pas la capacité d’empêcher l’accord à lui seul. Je propose que nous allions ensemble voir le Premier ministre et que nous l’informions que s’il conclut cet accord, nous démissionnerons du gouvernement », a déclaré Ben Gvir en s’adressant à Smotrich.

« J’insiste sur le fait que même si nous sommes dans l’opposition, nous ne ferons pas tomber le Premier ministre, mais cette coopération est notre seul moyen d’empêcher cet accord de capitulation… et de faire en sorte que la mort de centaines de soldats ne soit pas vaine », a déclaré Ben Gvir.

Dans son message, Ben Gvir a énuméré les raisons pour lesquelles il s’oppose à l’accord en trois phases proposé, qui prévoit la libération de dizaines d’otages détenus à Gaza, vivants ou morts.

Ben Gvir a également souligné que l’accord, qui comprendra la libération de centaines de prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité d’Israël, permettra la réhabilitation des groupes terroristes à Gaza et ravivera la menace qui pèse sur les habitants des zones frontalières. Il a également averti que l’accord actuel ne garantit pas la libération immédiate de tous les otages détenus à Gaza, affirmant qu’il « scelle le sort du reste des otages qui ne sont pas inclus dans cet accord de mort ».

Les deux partis d’extrême droite se sont présentés ensemble aux dernières élections législatives, mais ils fonctionnent de manière indépendante. Ben Gvir et Smotrich se sont également opposés ces dernières semaines sur le sujet du financement de la police, qui relève du ministère de la Sécurité nationale, dans le cadre du budget.

Bien que Smotrich n’ait pas immédiatement répondu publiquement à l’appel de Ben Gvir, lundi il avait qualifié l’accord de « catastrophe ».

Les propos de Ben Gvir sur le fait d’avoir contrecarré des accords ont rapidement suscité l’indignation.

Gil Dickmann (au centre) dont la cousine Carmel Gat a été kidnappée – à une audience de la commission de la Sécurité nationale de la Knesset, le 20 novembre 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

« Il a personnellement empêché la conclusion d’un accord pour des raisons politiques », a déclaré Gil Dickmann, cousin de l’otage Carmel Gat, qui a été exécutée par ses geôliers dans un tunnel de Gaza l’été dernier. « S’il n’avait pas été là, Carmel serait encore en vie aujourd’hui. »

Dickmann a demandé à Netanyahu et à Smotrich de ne pas céder au « chantage » de Ben Gvir.

L’armée israélienne avait indiqué en septembre avoir conclu que les terroristes du Hamas avaient assassiné Carmel en même temps que cinq autres otages, alors que les troupes de Tsahal s’approchaient du tunnel dans lequel ils étaient détenus.

Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a déclaré que les propos de Ben Gvir confirmaient ses propres affirmations selon lesquelles le gouvernement n’avait pas réussi à conclure un accord pour des raisons politiques. Netanyahu et son gouvernement ont longtemps nié ces allégations, imputant au Hamas la responsabilité de l’absence d’accord.

Le chef de l’opposition et chef du parti Yesh Atid, le député Yaïr Lapid, dirigeant une réunion de faction, à la Knesset, à Jérusalem, le 6 janvier 2025. (Crédit: Yonatan Sindel/Flash90)

« Depuis plus d’un an, je dis qu’ils ne parviennent pas à un accord pour les otages pour des raisons politiques et tout le monde me dit que ce n’est pas possible, que c’est choquant et que je ne peux pas dire une chose pareille », a déclaré Lapid sur X.

« Aujourd’hui, Ben Gvir publie une vidéo et dit face caméra, sans sourciller, que c’est la terrible vérité », a-t-il ajouté.

De son côté, le ministre de l’Agriculture, Avi Dichter, a rejeté l’idée selon laquelle Ben Gvir et Smotrich auraient la capacité de faire échouer l’accord actuel.

« Ben Gvir et Smotrich savent très bien que leurs votes ne décideront pas du retour de nos enfants de Gaza », a-t-il écrit sur X.

« Pour l’instant, nous devons faire un choix difficile, mais c’est notre devoir ! »

Dichter a promis que le cabinet veillerait à ce que tous les otages, « jusqu’au dernier, rentrent dans leur famille ».

De toute évidence, l’accord devrait être approuvé par le cabinet de sécurité et par le gouvernement, mais pas par un vote de la Knesset. Les membres du gouvernement Netanyahu voteront probablement en faveur de l’accord même si les deux leaders d’extrême droite s’y opposent.

La chaîne publique Kan a rapporté que Smotrich devait rencontrer Netanyahu plus tard dans la journée de mardi au sujet de l’accord de « trêve contre libération d’otages ».

Le député Bezalel Smotrich, chef du parti HaTzionout HaDatit, (à droite) et le député Itamar Ben Gvir, chef du parti Otzma Yehudit, au plénum de la Knesset, le 28 décembre 2022. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Des sources proches de Smotrich ont déclaré que le ministre avait réfléchi aux détails et aux ramifications de l’accord et qu’il prendrait une décision indépendamment de toutes conséquences politiques.

Suite à des informations faisant état d’une percée majeure dans les pourparlers lundi, Smotrich a déclaré que son parti, HaTzionout HaDatit, n’accepterait pas un tel accord qui, selon lui, constituerait une « catastrophe pour la sécurité nationale d’Israël ».

Dimanche, une source politique a indiqué à Walla que Netanyahu espérait convaincre Smotrich de rester dans la coalition, même s’il ne soutenait pas l’accord. Les observateurs supposent que Ben Gvir quittera le gouvernement une fois qu’il aura voté contre celui-ci. Lapid a promis un « filet de sécurité » pour permettre à Netanyahu de faire avancer cet accord même si la coalition perd sa majorité à la Knesset.

La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

Des manifestants réclamant la libération des otages israéliens détenus par le Hamas dans la bande de Gaza, devant les quartiers généraux de l’armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 13 janvier 2025. (Crédit : Itaï Ron/Flash90)

On estime que 94 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023 se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 34 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne.

Fin novembre 2023, le Hamas avait relâché 105 civils lors d’une trêve d’une semaine. Quatre otages avaient été remises en liberté précédemment. Huit otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 40 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par Tsahal.

Le groupe terroriste palestinien détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats tués en 2014.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.