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SpaceCom va récupérer 173 M $ et des intérêts pour le satellite détruit

L’entreprise israélienne sera dédommagée par IAI suite à l’explosion sur le pas de tir d'une fusée, mais l'avenir de l’entreprise reste incertain

Le satellite Amos-6, le plus grand jamais fabriqué en Israël, et la fusée de SpaceX, Falcon 9, en flammes suite à une anomalie, le 1er septembre 2016. (Crédit : capture d'écran YouTube)
Le satellite Amos-6, le plus grand jamais fabriqué en Israël, et la fusée de SpaceX, Falcon 9, en flammes suite à une anomalie, le 1er septembre 2016. (Crédit : capture d'écran YouTube)

Les industries aérospatiales d’Israël (IAI) compenseront une entreprise de communication dont le satellite a été détruit par l’explosion d’une fusée la semaine dernière, a annoncé dimanche IAI.

La fusée Falcon 9 de SpaceX, société du milliardaire américain Elon Musk, a explosé jeudi au cours d’un essai au sol sur son pas de tir de Cap Canaveral, en Floride, provoquant la destruction du satellite israélien de télécommunications Amos-6, que Facebook voulait utiliser pour fournir l’internet à grande vitesse en Afrique subsaharienne.

Avec ses 5,5 tonnes, ce satellite dont le coût est estimé à entre 200 et 300 millions de dollars aurait été le satellite le plus lourd jamais mis sur orbite par SpaceX, une compagnie dont les récents succès avaient bousculé le secteur spatial.

Le propriétaire du satellite, Space Communication, recevra 173 millions de dollars et des intérêts d’IAI, qui assurait le système, a déclaré un responsable de l’entreprise.

Selon Space Communication, également connu sous le nom de SpaceCom, la somme totale reçue d’IAI sera « d’environ 205 millions de dollars ».

Les employés d'Israel Aerospace Industries construisant le satellite Amos-6 dans des images diffusées le 1er septembre  2016. (Crédit : capture d'écran Deuxième chaîne)
Les employés d’Israel Aerospace Industries construisant le satellite Amos-6 dans des images diffusées le 1er septembre 2016. (Crédit : capture d’écran Deuxième chaîne)

Dans le cadre du contrat d’assurance, IAI devra payer le montant « sous 60 jours », a déclaré un porte-parole de l’entreprise quasi-gouvernementale.

De plus, la compagnie israélienne devrait recevoir 50 millions de dollars de SpaceX, ou « obtenir le lancement d’un futur satellite dans le cadre de l’accord existant et avec les paiements [déjà] faits. »

Des assurances supplémentaires devraient payer 39 millions de dollars supplémentaires à SpaceCom, a annoncé l’entreprise samedi soir dans un communiqué.

Cependant, le futur de SpaceCom est loin d’être assuré.

Depuis l’explosion de la fusée de SpaceX avec le satellite à bord, l’action de l’entreprise israélienne a chuté de 45 %.

Le sinistre pourrait ainsi remettre en cause la vente de SpaceCom au groupe chinois Xinwei, chiffrée selon la presse à 285 millions de dollars et conditionnée à l’entrée en service réussie du satellite.

Professor Yitzchak Ben-Yisrael (photo credit: Kobi Gideon/Flash90)
Le professeur Yitzchak Ben-Yisrael, président de l’Agence spatiale israélienne. (Crédit : Kobi Gideon/Flash90)

« C’est le deuxième coup dur, alors que se rapproche l’accord avec les Chinois », a souligné Yitzhak Ben Yisrael, président de l’Agence spatiale israélienne (ISA), faisant référence à la perte d’Amos-5, lui aussi détenu et opéré par SpaceCom mais de fabrication franco-italienne.

La communication avec ce satellite avait été rompue en novembre 2015, quatre ans après son lancement depuis le Kazakhstan.

« De nouveau, il y a un problème majeur au lancement et j’espère que Spacecom est assez fort pour surmonter la situation et commander un autre satellite », a déclaré Ben Yisrael sur la radio publique israélienne.

Si c’est le cas, « cela prendra deux à trois ans pour rattraper le retard ».

IAI a indiqué qu’il s’agissait du satellite le « plus gros et le plus sophistiqué jamais construit en Israël ».

« Évidemment, nous sommes déçus par cet incident dans le lanceur et nous sommes prêts à aider SpaceCom par tous les moyens, » a déclaré IAI vendredi dans un communiqué, ajoutant que « l’industrie des satellites de communications est stratégique pour IAI et l’Etat d’Israël ».

L’Agence spatiale israélienne, rattachée au ministère israélien des Sciences, de la technologie et de l’Espace, a assuré vendredi dans un communiqué que le « soutien à l’industrie aérospatiale en Israël continuera dans le but de se maintenir à l’avant-garde de la technologie ».

Le ministre des Sciences Ofir Akunis devait rassembler dimanche les dirigeants du secteur pour « une réunion d’urgence », précise le texte.

David Zusiman, ancien directeur de projet pour les satellites Amos-3 et Amos-4 et impliqué dans les premiers stades de développement d’Amos-6, estime que l’explosion est un revers mais pas nécessairement un désastre.

« Amos 6 peut être remplacé par un satellite identique qu’il sera possible de commander immédiatement, avec l’argent de l’assurance », a-t-il dit dans une interview à la radio publique israélienne. « L’assurance doit couvrir le coût d’un satellite complet, y compris d’un nouveau lancement. »

« Le problème est qu’Amos-6 devait remplacer Amos-2 qui est maintenant assez vieux », a ajouté Zusiman. Toutefois, « plusieurs satellites sur le marché international sont comparables à Amos-2 : ils sont vieux mais peuvent encore fonctionner quelques années », a-t-il précisé.

Zusiman a tout de même reconnu que « les clients [comme Facebook, ndlr] qui avaient acheté les capacités supplémentaires d’Amos-6 pourraient être pénalisés [par sa destruction] parce que cela retarde leur programme de deux ou trois ans. »

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