Statut de Jérusalem : Nazareth annule les célébrations de Noël
Le festival annuel et le marché ont été annulés par le maire musulman de la ville, qui estime que la reconnaissance de Jérusalem comme capitale a "estompé l’esprit de fête"
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Les célébrations de Noël à Nazareth – la ville où Jésus a passé son enfance, selon la foi chrétienne – ont été annulées afin de protester contre la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël par le président américain.
Le conseil municipal a annoncé jeudi que le maire, Ali Salam, un musulman, avait ordonné la suppression de tous les événements prévus, notamment un festival et un grand marché de Noël.
« Notre identité et notre foi ne sont pas sujettes à débat, a déclaré Salam. La décision [de Donald Trump au sujet de Jérusalem] a estompé l’esprit de fête et nous annulons donc les festivités cette année. »
Nazareth est l’une des villes les plus saintes de la religion chrétienne. C’est en effet là que les Chrétiens pensent que l’ange Gabriel a dit à la Vierge Marie qu’elle concevrait et porterait Jésus.
Selon le Nouveau Testament, Jésus a également grandi dans la ville.
Les célébrations annuelles représentent un attrait touristique majeur et une source de revenus pour la ville, habitée principalement par des citoyens arabes israéliens, dont les deux tiers sont musulmans et l’autre tiers des chrétiens.
Dans son discours prononcé la semaine dernière à la Maison-Blanche, Trump a, malgré les avertissements de ses homologues étrangers, reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël et insisté sur le fait que, après plusieurs années d’échec, une nouvelle approche était impérative afin de régler le conflit.

Il a expliqué que sa décision de reconnaître Jérusalem comme siège du gouvernement d’Israël reposait simplement sur la réalité.
La décision de Trump a été saluée par Netanyahu et par une grande partie du spectre politique israélien, mais a été rejetée par la communauté internationale. Trump a néanmoins souligné qu’il ne souhaitait pas spécifier les limites de la souveraineté israélienne dans la ville et a appelé à ne pas changer le statu quo concernant les lieux saints.