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Syrie: la coalition dirigée par Washington annonce le début de son retrait

Un départ précipité des Etats-Unis risquerait d'affaiblir les YPG et de renforcer l'EI, estiment les détracteurs de la décision de Trump, y compris dans son propre camp républicain

Les membres du groupe d'opposition syrien Maghawir al-Thawra recevant un entraînement aux armes des soldats des forces spéciales américaines, à la base militaire al-Tanf, en Syrie, le 22 octobre 2018 (Crédit : Lolita Baldor/AP)
Les membres du groupe d'opposition syrien Maghawir al-Thawra recevant un entraînement aux armes des soldats des forces spéciales américaines, à la base militaire al-Tanf, en Syrie, le 22 octobre 2018 (Crédit : Lolita Baldor/AP)

La coalition internationale antijihadistes dirigée par les Etats-Unis a annoncé vendredi commencer à retirer ses troupes de Syrie, moins d’un mois après l’annonce surprise par le président américain Donald Trump du désengagement de ses soldats de ce pays en guerre.

La coalition a été formée en 2014 à l’initiative de Washington après la montée en puissance du groupe jihadiste Etat islamique (EI) et sa conquête de vastes territoires en Syrie et en Irak. Plusieurs pays y participent, dont la France et la Grande-Bretagne.

Elle intervient par des raids aériens contre les jihadistes et avec des forces spéciales au sol appuyant des combattants locaux luttant contre l’EI.

Le 19 décembre, Trump avait justifié son annonce de retrait des 2.000 soldats américains en affirmant que l’EI avait été vaincu, même si le groupe continue de contrôler quelques zones dans l’est de ce pays.

La coalition « a commencé le processus de retrait (…) de Syrie », a indiqué vendredi à l’AFP son porte-parole, le colonel Sean Ryan.

« Par souci de sécurité opérationnelle, nous ne discuterons pas des échéances, des lieux ou des mouvements de troupes », a-t-il ajouté.

Jeudi soir, environ « 150 soldats américains se sont retirés de la base militaire de Rmeilan dans la province de Hassaké », dans l’est syrien, a indiqué de son côté le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

« Il s’agit du premier retrait de ce type des forces américaines depuis l’annonce du président américain », a-t-il ajouté en rapportant également le départ d' »une dizaine de véhicules blindés et d’équipements lourds ».

Un responsable du ministère de la Défense américain à Washington avait plus tôt confirmé à l’AFP que des équipements avaient été retirés de Syrie.

Visite de Pompeo

Le début du retrait coïncide avec une tournée au Moyen-Orient du chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, qui a assuré jeudi depuis l’Egypte que le désengagement aura lieu malgré la levée de boucliers qu’il provoque chez de nombreux alliés de Washington.

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo est reçu par le ministère égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry, au Caire, le 10 janvier 2019. (Crédit : Andrew CABALLERO-REYNOLDS / AFP)

Le gouvernement américain a par ailleurs multiplié les messages pour tenter de gommer l’impression initiale d’un départ précipité.

Dimanche, le conseiller pour la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Bolton, avait lié ce retrait à une défaite définitive de l’EI, mais aussi à l’obtention de garanties concernant la sécurité des combattants kurdes, qui ont lutté contre les jihadistes aux côtés des Américains.

La principale milice kurde de Syrie, les Unités de protection du peuple (YPG), épine dorsale sur le terrain de la lutte contre l’EI, est en effet menacée par une possible offensive de la Turquie, pays voisin de la Syrie.

Ankara qualifie les YPG de « terroristes » pour leurs liens présumés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui livre une guérilla sur le territoire turc depuis 1984.

Les déclarations de Bolton avaient été perçues comme un rétropédalage sur le calendrier du retrait, suscitant l’ire de la Turquie qui les a qualifiés d' »inacceptables ».

Lutte anti-EI

Un départ précipité des Etats-Unis risquerait d’affaiblir les YPG et de renforcer l’EI, estiment les détracteurs de la décision de Trump, y compris dans son propre camp républicain.

Certains craignent que ce départ n’ouvre la voie à l’Iran, allié du régime de Bachar al-Assad et ennemi de Washington, pour étendre son influence en Syrie et constituer une menace pour Israël.

Après la proclamation d’un « califat » de facto sur de vastes régions qu’il avait conquises en Syrie et en Irak en 2014, l’EI a vu son territoire se réduire comme peau de chagrin face à de multiples offensives dans ces deux pays.

Dans l’est syrien, les jihadistes sont aujourd’hui acculés dans un bastion visé par une offensive des Forces démocratiques syriennes (FDS), coalition arabo-kurde dominée par les YPG et appuyée par la coalition.

L’EI est également présent dans un secteur du désert syrien qui s’étend du centre du pays à la province orientale de Deir Ezzor. Des affrontements sporadiques opposent les jihadistes aux forces du président syrien Bachar al-Assad.

L’avant-poste militaire américain al-Tanf dans le sud de la Syrie, le lundi 22 octobre 2018. (AP/Lolita Baldor)

Selon des analystes, l’annonce du retrait américain a déjà des conséquences. « Le mal est fait. Sur le terrain, l’annonce du retrait c’est comme s’ils étaient déjà partis », estime Fabrice Balanche, géographe à l’Université française de Lyon et expert de la Syrie.

La guerre en Syrie a débuté en 2011 après la répression par le régime de manifestations prodémocratie. Elle s’est complexifiée au fil des ans avec l’implication de groupes jihadistes et de puissances étrangères. Elle a fait plus de 360.000 morts et déplacé plusieurs millions de personnes.

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