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Tel Aviv : Un homme inculpé pour avoir menacé la communauté LGBTQ

Elran Rahmani a déclaré aux enquêteurs que ses victimes étaient "déviantes" et que selon la loi juive, "le sexe entre des hommes entraîne la peine de mort"

Photo d'illustration : Des Israéliens lors de la Gay Pride à Jérusalem, le 1er août 2013. (Crédit :  Sarah Schuman/Flash90)
Photo d'illustration : Des Israéliens lors de la Gay Pride à Jérusalem, le 1er août 2013. (Crédit : Sarah Schuman/Flash90)

Un homme de Tel Aviv a été mis en examen, jeudi, après avoir menacé de tuer des membres de la communauté LGBTQ et d’attaquer un centre accueillant les femmes transgenres.

Selon l’acte d’inculpation, Elran Rahmani, 45 ans, était motivé par sa haine nourrie à l’encontre de la communauté LGBTQ.

Rahmani avait appelé le centre accueillant des femmes transgenres à la fin du mois dernier, et, utilisant une insulte, il avait demandé l’adresse, affirmant qu’il voulait lui faire un don.

Lorsque l’employé qui avait répondu à l’appel avait refusé de donner l’adresse, Rahmani avait, semble-t-il, répondu : « Vous comprenez bien, j’espère, que vous êtes en train d’aider des gens qui se blessent volontairement, qui se coupent le corps et qui pratiquent l’auto-mutilation ».

Quand l’employé lui avait demandé comment il avait entendu parler du centre, il avait répondu : « Quand j’arriverai jusqu’à vous, vous le saurez, je vous le promets. Vous comprenez bien que vous allez vous prendre un coup de couteau, n’est-ce pas ? »

Après l’appel, la police avait ouvert une enquête et arrêté Rahmani.

Alors qu’il était en détention, Rahmani a déclaré à quatre reprises qu’il voulait tuer des homosexuels.

« Je tuerai le premier gay que je verrai », a-t-il dit aux agents, menaçant également de prendre sa voiture à 180 kilomètres heures pour commettre une attaque à la voiture-bélier, a noté la Treizième chaîne.

Pendant l’enquête, Rahmani a dit qu’il pensait que les transgenres étaient « déviants » et il a indiqué que « selon la loi juive, le sexe entre deux hommes entraîne la peine de mort » et que « un homme en robe, ce n’est pas normal ».

La Treizième chaîne a indiqué que les procureurs estimaient que le fait que Rahmani tente de trouver l’adresse du centre d’accueil démontrait qu’il avait « l’intention de s’y rendre afin de mettre à exécution la menace proférée dans la conversation ».

Rahmani avait émis ces menaces trois jours seulement avant la Gay Pride de Tel Aviv.

Cette mise en examen survient alors que l’inquiétude grandit sur un possible renforcement de la haine à l’encontre des membres de la communauté LGBTQ dans le sillage des déclarations faites par certains membres de la coalition de la ligne dure du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Des manifestants contre le plan de refonte judiciaire à Tel Aviv, le 21 mars 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Mardi, un membre haredi de la coalition, Yitzhak Pindrus, de Yahadout HaTorah, a déclaré que la communauté LGBTQ était une menace plus grave pour Israël que les groupes terroristes islamistes comme le Hezbollah et le Hamas, indiquant qu’il était de son devoir d’empêcher les Marches des fiertés.

Nissim Vaturi, un député du Likud, avait suscité l’indignation, le mois dernier, lorsqu’il avait expliqué que certains parents décidaient délibérément de rendre leurs enfants homosexuels en soutien aux valeurs LGBTQ, notamment en offrant des poupées à leurs petits garçons.

Vaturi avait fait cette déclaration alors qu’il prenait la défense de la décision gouvernementale d’accorder au député d’extrême-droite Avi Maoz – anti-LGBTQ, anti-pluralisme et anti-féministe – l’autorité nécessaire pour superviser les programmes d’éducation extra-scolaires dans les écoles publiques.

Dans un enregistrement diffusé au mois de janvier, qui datait apparemment de l’année dernière, le ministre des Finances Bezalel Smotrich avait indiqué qu’il avait la certitude qu’il pourrait prendre des mesures actives contre la communauté LGBTQ sans essuyer de conséquence de la part de sa base électorale parce que ses électeurs « se fichent des gays comme de leur première chemise ».

De plus, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, avait été, pendant un certain nombre d’années, au premier plan sur le front des manifestations dénonçant les marches des Fiertés.

Les critiques du plan de refonte du système judiciaire israélien qui est avancé par le gouvernement estiment que ce dernier laisserait sans protection les droits des minorités, notamment ceux de la communauté LGBTQ.

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