Toronto: un cinéma pris d’assaut par des manifestants avant la projection d’un film israélien
Des militants se présentant comme des artistes juifs ont scandé des slogans anti-Israël et brandi des banderoles accusant Israël de génocide ; le public a répondu en criant "Bring Them Home"
Des manifestants anti-israéliens et pro-palestiniens ont fait irruption, mardi, sur la scène d’un cinéma de Toronto avant la projection du film israélien « Hemda » (Félicité), accusant l’État juif de commettre un génocide à l’encontre des Palestiniens.
Un groupe d’activistes se présentant comme une coalition de cinéastes et d’artistes juifs est entré dans l’auditorium avec des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Ce film est financé par un État qui commet un génocide sur les Palestiniens » et « Les Juifs disent non au génocide ».
Les manifestants ont scandé « Libérez la Palestine » et « De la rivière à la mer, la Palestine sera libre », alors que les participants au Festival international du film de Toronto réclamaient leur expulsion et scandaient « Ramenez-les à la maison », allusion aux otages enlevés par le Hamas le 7 octobre.
« Pas d’espace de parole pour l’État israélien qui commet un génocide contre les Palestiniens », a déclaré l’une des manifestantes sur scène, sous les huées de la foule. Elle a dénoncé la « normalisation » d’Israël et dit au public qu’il devrait avoir honte d’assister à la projection.
Devant le cinéma, des dizaines de militants portant keffieh et drapeaux palestiniens ont manifesté en scandant « C’est une honte ». L’une des militantes s’est prononcée contre le film, qui, selon elle, est financé par un « État génocidaire ».
Shemi Zarhin, le réalisateur du film, a déclaré à la Douzième chaîne : « Ce triste spectacle s’est terminé et la projection du film a pu commencer et se dérouler dans le calme, en beauté ».
מפגינות פרו-פלסטיניות התפרצו לבמה בהקרנת הסרט הישראלי "חמדה" בפסטיבל טורונטוhttps://t.co/dsl4fZ4Gnp | @zionnenko @Noam92Cohen
באדיבות יונייטד קינג pic.twitter.com/qKfYXgnw2m
— החדשות – N12 (@N12News) September 11, 2024
Il a expliqué avoir dû entrer dans le cinéma par l’issue de secours afin de ne pas se trouver face aux manifestants, et s’être assis avec l’acteur Sasson Gabai, entouré de gardes, devant l’auditorium pendant la projection.
« Nous n’avons pas vu la manifestation devant le cinéma, mais nous l’avons entendue. C’était très bruyant. Le directeur du festival lui-même est venu nous féliciter de notre courage », a-t-il déclaré, ajoutant avoir très ému lorsque la foule a répondu aux manifestants en scandant « Ramenez-les à la maison ».
Short speech on why this protest before the screening of an Israeli government-funded film is happening. Namely, rejecting cultural normalization of Israel and its occupation. Two police and lots of security on site. pic.twitter.com/ASOFtF7wup
— Dave Gray-Donald (@dgrdon) September 11, 2024
Il a ajouté qu’après l’expulsion des manifestants, ceux qui se trouvaient devant le cinéma avaient eux aussi été dispersés en début de projection.
« Le public a réagi de façon étonnante. La présence du film au festival est devenue l’un des grands sujets de conversation de la journée », a-t-il ajouté.
Dans « Hemda », Effi et Sassi voient leur couple mis à l’épreuve par les dettes de jeu d’un de leurs fils et l’apparition de deux jeunes hommes dans leur vie.
La semaine dernière, des manifestants anti-Israël ont également perturbé la soirée de Première du TIFF en scandant « Arrête le génocide! » au moment du discours d’ouverture.
La guerre d’Israël contre le Hamas a éclaté suite au massacre perpétré par 3 000 terroristes entrés par la force en Israël depuis la bande de Gaza, le 7 octobre dernier, qui a coûté la vie à 1 200 personnes sans oublier les 240 otages, presque tous civils.
Israël a riposté en déclarant la guerre au Hamas et en lançant une offensive destinée à renverser le groupe terroriste au pouvoir à Gaza et obtenir la libération des otages.
Le ministère de la Santé dirigé par le Hamas à Gaza affirme que la campagne militaire d’Israël, déclenchée en riposte aux attaques meurtrières du groupe terroriste, a tué jusqu’à présent plus de 41 000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants. Ces chiffres, invérifiables de manière indépendante, ne font pas le distinguo entre victimes civiles et hommes armés.
Israël revendique par ailleurs la mort de près de 17 000 hommes armés lors des combats et d’un millier de terroristes en territoire israélien le 7 octobre.
Israël rejette catégoriquement les accusations de génocide et explique faire en sorte de minimiser les pertes civiles, tout en rappelant que le Hamas utilise les civils de Gaza comme boucliers humains en livrant des combats depuis des zones civiles – maisons, hôpitaux, écoles et mosquées.
Côté israélien, le bilan humain de l’offensive terrestre de Tsahal contre le Hamas à Gaza et des opérations militaires le long de la frontière avec la bande de Gaza s’élève à 344 morts.