Trump : « Ce serait bien » de résoudre la crise nucléaire iranienne sans frappes israéliennes
Le président américain envisage de nommer Steve Witkoff comme interlocuteur pour l’Iran, signalant un virage vers la diplomatie, loin de la « pression maximale » de son premier mandat

Le président américain Donald Trump a déclaré jeudi qu’il espérait que la crise nucléaire iranienne puisse être résolue sans qu’Israël ait à mener une attaque militaire contre la République islamique.
Ces déclarations interviennent après des informations suggérant que Trump envisage de nommer son émissaire pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, comme responsable de la question iranienne. Cela signalerait l’intention de la nouvelle administration d’aborder le programme nucléaire de Téhéran par des moyens diplomatiques plutôt que militaires.
« Je ne vais pas répondre à cette question », a initialement répondu Trump lorsque des journalistes l’ont interrogé dans le bureau ovale sur son soutien éventuel à une frappe israélienne contre les installations nucléaires iraniennes, ajoutant qu’il tiendrait prochainement des réunions avec divers hauts responsables sur le sujet.
« J’espère que cela pourra être réglé sans que nous ayons à nous en soucier. Ce serait vraiment bien si l’on pouvait trouver une solution sans avoir à franchir cette étape supplémentaire », a-t-il poursuivi.
« Il faut espérer que l’Iran conclura un accord. Et s’il n’en conclut pas, ce n’est pas grave non plus », a ajouté Trump.
Ces derniers jours, l’administration américaine a indiqué qu’elle privilégiait une approche diplomatique pour endiguer le programme nucléaire iranien, plutôt que d’envisager une action militaire.
En Israël, certains avaient vu dans le retour de Trump à la Maison Blanche un soutien accru des États-Unis à une attaque israélienne contre les sites nucléaires iraniens, voire que les États-Unis envisageraient eux-mêmes une telle offensive.

Trump avait critiqué son prédécesseur Joe Biden pour avoir publiquement demandé à Israël de s’abstenir de frapper les sites pétroliers et nucléaires iraniens en réponse à l’attaque de missiles balistiques de Téhéran l’année dernière. Il avait reproché à Biden de « télégraphier » les prochaines étapes qu’Israël pourrait prendre, estimant que ces discussions ne devraient pas être exposées publiquement.
Selon des hauts responsables de l’administration Trump, cités plus tôt par la chaîne N12, le nouveau président américain « ne veut pas commencer son mandat par une guerre ». Ils ont également affirmé que Trump privilégiait « un accord solide » pour empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires et qu’il était convaincu que « les Iraniens se précipiteraient à la table des négociations sous son leadership ».
« Witkoff est certainement quelqu’un à qui je ferais appel »
Jeudi, Trump a également l’accord de cessez-le-feu et de libération des otages captifs à Gaza, auquel il a contribué, en déclarant qu’il « devrait tenir ».
Ces propos contrastent avec ceux qu’il avait tenus en début de semaine, lorsqu’il avait exprimé des doutes sur la pérennité de l’accord.
Interrogé à ce sujet, Trump a expliqué aux journalistes que c’est « une région très complexe ».
Trump a attribué à son envoyé au Proche-Orient, Steve Witkoff, le mérite d’avoir finalisé cet accord attendu depuis des mois. « Les deux parties l’apprécient », a-t-il souligné, ajoutant : « Cet accord n’aurait jamais été conclu sans Steve. »
« L’accord devrait tenir, mais s’il ne tient pas, il y aura beaucoup de problèmes », a néanmoins averti Trump.
Alors que des informations indiquent que Trump envisagerait de confier à Steve Witkoff un rôle clé dans la diplomatie américaine avec l’Iran, le président a été interrogé sur la possibilité que Witkoff négocie directement avec Téhéran.
« Non, mais c’est certainement quelqu’un à qui je ferais appel », a répondu Trump.

Le Financial Times a rapporté que Witkoff, connu pour son rôle déterminant dans la conclusion de l’accord de cessez-le-feu à Gaza, devrait superviser les efforts visant à contrer les ambitions nucléaires de l’Iran. Ce rôle s’inscrit dans une initiative plus large visant à limiter les conflits dans la région. Le quotidien britannique a ajouté que le maintien de l’accord de cessez-le-feu à Gaza resterait la priorité principale de Witkoff.