Trump nomme Charles Kushner, le père de son gendre, ambassadeur des Etats-Unis en France
Il sera envoyé à Paris pour "renforcer le partenariat entre les Etats-Unis et la France, notre plus ancien allié et l'un de nos plus solides", a écrit le président-élu
Donald Trump a annoncé samedi nommer Charles Kushner, le père de son gendre et ex-conseiller Jared Kushner, comme ambassadeur des Etats-Unis en France, une nouvelle nomination atypique d’un homme qui a eu des démêlés avec la justice.
Ce magnat de l’immobilier sera envoyé à Paris pour « renforcer le partenariat entre les Etats-Unis et la France, notre plus ancien allié et l’un de nos plus solides », a expliqué le président américain élu sur son réseau Truth Social.
Charles Kushner a passé un an dans une prison fédérale pour des malversations fiscales et avait été gracié par Donald Trump vers la fin de son premier mandat à la Maison Blanche – un passé judiciaire qui interroge pour un diplomate américain.
Son fils Jared Kushner est le mari d’Ivanka Trump, la fille aînée du président, et a été conseiller auprès de Donald Trump, notamment sur le Moyen-Orient, lors de son premier exercice du pouvoir.
Charles Kushner, aujourd’hui âgé de 70 ans, a un temps passé les rênes à son fils pour diriger l’empire immobilier familial, Kushner Companies. Car il a dû purger une peine d’emprisonnement après avoir plaidé coupable en 2004 de fraude fiscale, subornation de témoins et contributions illégales à des campagnes électorales.
L’homme d’affaires a notamment reconnu des actes sordides dans le cadre de cette affaire : il avait engagé une prostituée pour séduire son beau-frère, qui collaborait à une enquête sur des financements de campagne. M. Kushner avait filmé la rencontre entre eux à sa soeur, l’épouse de cet homme, pour la dissuader de témoigner contre lui.
M. Trump a qualifié samedi Charles Kushner de « chef d’entreprise génial », de « philanthrope » et de « bon négociateur », sans mentionner ses déboires judiciaires.
Depuis son élection face à Kamala Harris le 5 novembre, M. Trump multiplie les nominations fracassantes au sein de son administration, en s’entourant de fidèles au profil souvent polémique.
Il a notamment nommé comme ministre de la Santé Robert F. Kennedy Jr, un homme notoirement sceptique vis-à-vis des vaccins.
Le milliardaire Elon Musk doit lui co-diriger une commission chargée de tailler dans les dépenses publiques.
M. Trump a également nommé comme ministre de la Défense Pete Hegseth, un présentateur de Fox News qui a fait l’objet d’une enquête pour agression sexuelle, sans qu’une plainte ne soit déposée.
Le tribun républicain a également tenté d’imposer Matt Gaetz, un parlementaire accusé d’avoir eu une relation sexuelle avec une mineure, au ministère de la Justice. Mais face au tollé déclenché par ce projet, l’intéressé a fini par renoncer.
A sa place, M. Trump a choisi une de ses ex-avocates, Pam Bondi. Elle sera secondée au ministère de trois des avocats personnels du milliardaire – Todd Blanche, Emil Bove et John Sauer. Leur mission est claire : mettre fin à ce que Donald Trump, condamné au pénal fin mai, estime être une « instrumentalisation » de la justice, et devenir le bras armé de sa vengeance.