Trump promet de « protéger Israël » et surveillera l’Iran depuis une base en Irak
Le président américain a déclaré sur CBS que le retrait de Syrie se ferait mais qu'il pourrait y renvoyer des troupes américaines si besoin

Le président américain Donald Trump a déclaré que l’armée américaine continuera à protéger Israël, mais s’est engagé à mener à terme le retrait controversé de ses troupes de Syrie, lors d’une interview diffusée dimanche.
Trump a annoncé en décembre qu’il retirait les troupes américaines de Syrie, suscitant les inquiétudes des alliés israéliens et kurdes et laissant le champ libre à l’Iran, la Turquie et la Russie pour renforcer leur influence dans le pays ravagé par la guerre.
Trump a déclaré dans l’émission Face the Nation, sur CBS que le départ des 2 000 soldats présents dans le pays pour aider les forces locales n’était « qu’une question de temps ». Il a évoqué le besoin de « protéger Israël et d’autres choses que nous avons » pour expliquer le ralentissement, au lieu du retrait immédiat initialement annoncé.
Il a déclaré que les soldats pourraient continuer à garder un œil sur l’activité iranienne depuis une base en Irak, que les Etats-Unis n’abandonneront pas, bien qu’il ait affirmé qu’il ne s’en servira pas pour attaquer la République islamique.
« Nous avons dépensé une fortune pour créer cette base incroyable. Autant la garder. L’une des raisons pour laquelle je veux la garder, c’est parce que je veux garder une visibilité sur l’Iran, parce que l’Iran est un vrai problème », a-t-il dit.
« Tout ce que je veux, c’est surveiller. Nous avons une base militaire incroyable et chère construite en Irak. Sa localisation est parfaite pour surveiller divers endroits du Moyen-Orient plutôt que de se retirer », a-t-il dit.

L’annonce brutale du retrait de Syrie des soldats américains en décembre, ainsi que le cri de victoire sur l’Etat islamique, avait tiré la sonnette d’alarme en Israël, qui mène une campagne pour empêcher l’implantation d’une présence iranienne en Syrie.
Des responsables israéliens ont désigné la basse al-Tanf, au sud de la Syrie, à la frontière avec l’Irak et la Jordanie, comme lieu clé pour freiner les tentatives de l’Iran de transférer illégalement des armes vers la Syrie et la Liban.
Le projet du retrait avait creusé un rare fossé entre son administration et Jérusalem, et déclenché un vent de reproches des élus à Washington.
La semaine dernière, le Sénat a voté une mesure pour s’opposer au retrait. Un amendement stipule que l’Etat islamique et Al-Qaida représentent encore une menace pour les intérêts américains et que le retrait américain « permettra aux terroristes de se regrouper, de déstabiliser des régions critiques et de créer un espace qui pourra être occupé par l’Iran ou la Russie ».