Tsahal a tué un terroriste du 7 octobre employé par World Central Kitchen ; 4 autres morts signalées
Ahed Qadih, qui travaillait pour l'ONG, a participé au massacre de Nir Oz ; l'armée n'a pas commenté sur les deux autres travailleurs humanitaires qui figureraient parmi les morts
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne a déclaré samedi avoir tué un terroriste à Gaza qui avait participé au pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël et qui était par ailleurs un employé de l’organisation caritative américaine World Central Kitchen (WCK).
Les médias palestiniens ont rapporté que l’attaque au drone menée dans la ville de Khan Younès, au sud de Gaza, avait fait cinq morts, dont trois travailleurs humanitaires locaux de la WCK.
Tsahal n’a pas fait de commentaires sur les autres morts présumées, mais a noté que le véhicule ciblé n’arborait pas de marques distinctives et que son déplacement n’était pas coordonné en vue du transport de l’aide.
Selon l’armée, le terroriste, Ahed Qadih, a participé au massacre du kibboutz Nir Oz, au cours duquel 46 personnes ont été tuées tandis que 71 autres avaient été prises en otage.
« Le terroriste a été surveillé par les agences de renseignement pendant une longue période et a été ciblé à la suite d’informations fiables sur sa localisation en temps réel », a déclaré Tsahal, ajoutant que « selon les informations actuelles, il n’est pas possible de relier le terroriste à une tentative d’enlèvement spécifique » qui se serait déroulée lors du pogrom du 7 octobre.
À la suite de la frappe, les représentants du Coordinateur des activités gouvernementales dans les Territoires palestiniens (COGAT) du ministère de la Défense ont « demandé aux hauts fonctionnaires de la communauté internationale et à l’administration de la WCK de clarifier la question et d’ordonner un examen urgent concernant l’embauche de travailleurs qui ont participé au massacre du 7 octobre et à des attaques terroristes contre l’État d’Israël ».
صور من مكان استهداف الاحتلال لمركبة تابعة للمطبخ العالمي المركزي على طريق صلاح الدين، حيث ارتقى 5 شهداء وعدد من الجرحى pic.twitter.com/iAo396q1lr
— وكالة شهاب للأنباء (@ShehabAgency) November 30, 2024
« Le COGAT demande à nouveau aux organisations internationales qui opèrent dans la bande de Gaza de fournir aux autorités israéliennes des détails sur les employés locaux qu’elles ont embauchés dans la bande de Gaza, afin de s’assurer que les terroristes ne profitent pas de l’arène humanitaire », a ajouté l’armée.
En avril, sept travailleurs humanitaires de la WCK, dont six étrangers, avaient été tués lors d’une frappe israélienne qui avait conduit Israël à présenter ses excuses et à renvoyer deux officiers impliqués dans le « tragique » incident, déclarant que la frappe sur le véhicule avait été une grave erreur.
Si Qadih est le premier terroriste connu à travailler pour la WCK, Israël a accusé au moins 10 % des travailleurs de l’Office controversé de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), d’avoir des liens avec des groupes terroristes. L’agence onusienne réfute ces accusations, mais a confirmé l’appartenance de plus d’une dizaine de ses employés au Hamas.
À Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, un drone de Tsahal a éliminé un élément d’une cellule du Hamas qui avait posé des pièges, comme le montre une vidéo publiée samedi par Tsahal.
L’armée a déclaré que la cellule avait placé des barils remplis d’explosifs et d’autres engins explosifs dans la zone. Les terroristes de cette cellule ont tous été éliminés.
L’attaque au drone a été menée par des troupes de la Brigade Nahal, qui opère depuis quelques mois à Rafah, dans le cadre de la division de Gaza.
Au cours de leurs opérations, les troupes ont trouvé des armes et du matériel militaire lors de perquisitions effectuées près d’un hôpital et d’une mosquée à Rafah.
Samedi, une sirène d’alerte a également retenti dans le kibboutz frontalier de Kissufim, à Gaza, mais l’armée a précisé plus tard qu’il s’agissait d’une fausse alerte.
Réouverture de Rafah, médicaments pour les otages
Alors que les médiateurs relancent leurs efforts pour parvenir à un accord de « trêve contre libération d’otages » dans le sillage de la trêve au Liban, une délégation du Hamas s’est rendue au Caire pour des pourparlers samedi. Par ailleurs, une équipe égyptienne se serait rendue en Israël ces derniers jours, bien qu’il n’y ait pas eu de confirmation officielle.
Selon le Wall Street Journal, les pourparlers ont porté sur la réouverture du passage frontalier de Rafah entre Gaza et l’Égypte, que l’Égypte a fermé après qu’Israël a pris le contrôle de la région frontalière. Les négociateurs arabes ont déclaré au journal qu’un accord pourrait conduire à la réouverture du point de passage d’ici le début du mois de décembre.
Le Wall Street Journal a ajouté qu’en vertu de l’accord proposé, le contrôle administratif du terminal de Rafah serait confié à l’Autorité palestinienne (AP), et qu’Israël aurait accès aux informations relatives à ce point de passage.
Le journal Al-Akhbar, proche du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, a rapporté samedi que des responsables israéliens et égyptiens avaient également discuté de la possibilité de transférer des médicaments aux otages détenus à Gaza.
Des sources anonymes ont déclaré au média que les sujets abordés lors de la visite de la délégation égyptienne à Tel Aviv comprenaient « la possibilité d’apporter des médicaments aux prisonniers israéliens [sic], à l’instar d’un accord antérieur ».
L’information n’a pas été confirmée par d’autres sources.
Les responsables du Caire auraient présenté à Israël une « vision globale » pour Gaza. Al-Akhbar a indiqué que des discussions ont également eu lieu sur le transfert de médicaments dans la bande de Gaza pour les Palestiniens blessés.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) n’a pu rendre visite à aucun des otages détenus par les terroristes à Gaza, malgré les appels pressants de leurs proches et des responsables diplomatiques.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
On estime que 101 otages se trouvent encore à Gaza, y compris les corps d’au moins 34 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne.