Israël en guerre - Jour 568

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Tsahal frappe le centre de Beyrouth ; un responsable du Hezbollah semble s’être échappé

Le Liban signale 22 morts lors d'une attaque sur des zones de la capitale jusqu'alors épargnées ; Tsahal assouplit certaines restrictions dans le nord, malgré les tirs de roquettes

Des personnes réunies devant des bâtiments touchés par une frappe aérienne israélienne, dans le centre de Beyrouth, au Liban, le 10 octobre 2024. (Crédit : Bilal Hussein/AP)
Des personnes réunies devant des bâtiments touchés par une frappe aérienne israélienne, dans le centre de Beyrouth, au Liban, le 10 octobre 2024. (Crédit : Bilal Hussein/AP)

De fortes explosions ont secoué Beyrouth jeudi soir lorsque des frappes aériennes israéliennes ont visé au moins un élément haut placé du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah dans un quartier de la capitale libanaise qui n’avait pas été touché auparavant. Ces frappes ont eu lieu alors que les troupes israéliennes continuaient à lancer des raids sur des villages du sud-Liban et que le Hezbollah lançait des dizaines de roquettes sur des villes israéliennes à travers la frontière.

Wafiq Safa, chef de l’unité de liaison et de coordination du Hezbollah, aurait pu être la cible de l’une des frappes, mais il aurait réussi à échapper à l’attaque contre un appartement situé au troisième étage près du centre de Beyrouth, ont déclaré trois sources de sécurité à Reuters.

Ces sources n’ont pas fourni d’autres informations.

Au moins 22 autres morts et plus de 100 blessés ont été signalés suite à ces frappes, a déclaré le ministère de la Santé du Liban, bien qu’une source médicale libanaise ait estimé que le bilan était susceptible de s’alourdir à mesure que les opérations de recherche et de sauvetage se poursuivaient.

L’armée israélienne n’a pas encore commenté ces frappes, qui semblent être les plus meurtrières dans le centre de la capitale depuis qu’Israël a intensifié ses opérations contre le Hezbollah le mois dernier.

Peu après la tombée de la nuit, les médias libanais ont rapporté qu’un appartement situé dans un immeuble de huit étages à la limite des quartiers d’Al-Nuwairi et de Ras el-Nabaa avait été la cible d’une frappe aérienne israélienne.

Des membres de la défense civile libanaise et d’autres personnes inspectant le site d’une frappe aérienne israélienne sur le quartier de Basta, à Beyrouth, le 10 octobre 2024. (Crédit : Hassan Fneich/AFP)

Un deuxième bâtiment situé dans le quartier voisin de Basta aurait également été visé quelques minutes plus tard.

Aucun des deux sites n’avait été précédemment visé par des frappes aériennes israéliennes, et ils étaient très éloignés de la banlieue sud de Beyrouth, où se trouve le quartier général du groupe terroriste chiite libanais.

C’est la troisième fois qu’une telle frappe a lieu au-delà de la banlieue sud de Beyrouth, bien qu’il y ait également eu des frappes israéliennes sur des installations du Hezbollah dans tout le sud du Liban et dans la plaine orientale de la Békaa.

Des témoins de l’agence Reuters ont déclaré qu’au moins une frappe avait touché une station-service et qu’une épaisse colonne de fumée était visible. Selon une vidéo diffusée par la télévision al-Manar du Hezbollah, un grand incendie s’est déclaré à l’arrière-plan alors que les secouristes fouillaient les décombres à l’aide de torches à la recherche de survivants.

Wafiq Safa, responsable du Hezbollah (à droite) aux côtés de Samir Kuntar, terroriste condamné, libéré dans le cadre d’un échange avec Israël contre les corps de deux soldats, à l’aéroport de Beyrouth, le 16 juillet 2008. (Crédit : Hassan Ibrahim/AFP)

La tentative d’élimination de Safa, dont le rôle mêle sécurité et affaires politiques, marque l’élargissement du ciblage des responsables du Hezbollah par Israël, qui s’était jusqu’à présent concentré sur les commandants et les principaux dirigeants du groupe terroriste chiite libanais.

Safa, qui, selon des articles parus dans les médias du Moyen-Orient, est né en 1960, a supervisé les négociations qui ont abouti à un accord en 2008 dans lequel le Hezbollah a échangé les corps de soldats israéliens capturés en 2006 contre des prisonniers libanais incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël.

Le raid meurtrier mené en 2006 par le Hezbollah dans le nord d’Israël avait déclenché une guerre de 34 jours avec Israël.

En 2021, Reuters avait rapporté que Safa avait averti le juge chargé de l’enquête sur l’explosion catastrophique du port de Beyrouth en 2020, qui cherchait à interroger plusieurs hommes politiques alliés au Hezbollah, que ce dernier l’écarterait de l’enquête.

Il avait été sanctionné en 2019 par le Département du Trésor américain, qui l’avait décrit comme l’interlocuteur du Hezbollah auprès des forces de sécurité libanaises.

« En tant que chef de l’appareil de sécurité du Hezbollah, qui est directement lié au secrétaire général Hassan Nasrallah, Safa a exploité les ports et les postes frontaliers du Liban pour faire de la contrebande et faciliter les voyages au nom du Hezbollah, portant atteinte à la sécurité et à la sûreté du peuple libanais, tout en drainant des droits d’importation précieux et des revenus loin du gouvernement libanais », avait écrit le Département du Trésor à l’époque.

Alors que les détails des frappes dans le centre de Beyrouth continuaient d’émerger, le porte-parole en langue arabe de Tsahal, le colonel Avichay Adraee, a appelé les civils libanais se trouvant à proximité de deux bâtiments dans la banlieue sud, un bastion du Hezbollah connu sous le nom de Dahiyeh, à évacuer immédiatement à l’approche des frappes aériennes.

« Vous êtes à proximité d’installations appartenant au Hezbollah », a averti Adraee, qui a demandé aux civils de s’éloigner d’au moins 500 mètres des bâtiments visés, mis en évidence sur deux cartes publiées en même temps que le communiqué.

L’armée a également averti les civils du sud-Liban de ne pas rentrer chez eux pour éviter d’être blessés par les combats en cours, qui ont blessé deux soldats de la paix près d’une base de la force de maintien de la paix des Nations unies (FINUL) dans la région côtière de Naqoura plus tôt dans la journée.

Malgré cet incident, la FINUL a une nouvelle fois rejeté la demande d’Israël d’évacuer ses postes le long de la frontière, craignant que les combats ne nuisent aux Casques bleus qui y sont stationnés.

La force de maintien de la paix est déployée le long de la frontière pour faire respecter la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui interdit au Hezbollah de maintenir une présence au sud du fleuve Litani.

Cependant, le groupe terroriste a violé la résolution de manière flagrante pendant la majeure partie de son existence, et l’ONU n’a pas réussi à l’en empêcher, rappelle Israël.

Des sauveteurs recherchant des survivants sur le site après une frappe aérienne qui a visé le village de Derdghaiya, dans le sud du Liban, le 10 octobre 2024. (Crédit : Bilal Kashmar/AFP)

La chaîne N12 a rapporté jeudi soir que le ministre des Affaires étrangères Israel Katz avait écrit au Conseil de sécurité de l’ONU pour reprocher à l’organisation internationale son incapacité à faire appliquer la résolution 1701.

Israël a lancé son opération terrestre au sud-Liban le 30 septembre, dans le but de démolir les infrastructures du Hezbollah près de la frontière israélienne afin de permettre le retour en toute sécurité des résidents israéliens dans leurs maisons au nord du pays, après une année d’attaques quotidiennes.

Israël a ordonné l’évacuation de dizaines de localités libanaises dans le cadre des combats, qui, selon l’ONU, ont provoqué le déplacement de 600 000 personnes à l’intérieur du pays.

Dans une déclaration vidéo distribuée à la presse étrangère jeudi, le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré que les troupes présentes dans un village évacué « construit par le Hezbollah » effectuaient « des descentes dans chaque maison, saisissaient tous les équipements et démantelaient la capacité du Hezbollah » à mettre en œuvre un plan similaire au pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël.

« C’est une base terroriste », a-t-il déclaré, « chaque maison ici est parée pour un raid contre Israël ».

Tsahal a révélé des preuves des plans du groupe terroriste soutenu par l’Iran la semaine dernière, en présentant des images et des cartes du complot d’invasion de masse déjoué.

L’armée affirme que de nombreuses positions et tunnels du groupe terroriste chiite libanais, ainsi que des milliers d’armes, ont depuis été détruits par les troupes.

Les roquettes du Hezbollah ont continué à pleuvoir sur le nord d’Israël jeudi, alors même que le Commandement du Front intérieur de Tsahal a annoncé qu’il assouplissait les restrictions sur les rassemblements dans certaines zones pour permettre les prières communes des grandes fêtes juives du mois de Tishri.

Un barrage d’une cinquantaine de roquettes a déclenché les sirènes d’alerte dans plusieurs communautés dans l’après-midi, notamment à Akko et à Nahariya.

Il n’y a pas eu de blessés, mais plusieurs impacts ont été identifiés.

Peu après, l’armée de l’air israélienne a déclaré avoir intercepté un « aéronef hostile » au-dessus de la Galilée occidentale, puis un drone qui a traversé la Haute Galilée depuis le Liban.

Des sirènes d’alerte ont été déclenchées dans la région par crainte que l’interception ne provoque la chute de fragments, mais Tsahal a déclaré qu’aucun blessé n’avait été signalé.

Un char de l’armée israélienne opérant dans le sud du Liban, le 10 octobre 2024. (Crédit : Lazar Berman/Times of Israel)

Malgré les tirs de roquettes, les activités scolaires pourront reprendre en Galilée centrale selon les nouvelles directives émises par l’armée jeudi, à condition qu’elles se déroulent à proximité d’abris. En Haute Galilée, en revanche, elles ne pourront reprendre qu’à l’intérieur des abris.

Dans le plateau du Golan Sud, en Basse Galilée, dans les régions du Carmel et du Wadi Ara, le Commandement du Front intérieur a indiqué que les rassemblements pouvaient avoir lieu en plein air avec 100 personnes ou moins, et à l’intérieur avec 350 personnes ou moins.

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