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Tsahal : La frappe sur un bâtiment de Gaza visait un observateur

Le responsable militaire a expliqué que l'attaque de mardi ne visait en aucun cas à renverser la structure, qui n'était pas connue pour être un abri pour les civils

Un homme blessé assis sur les décombres d'un bâtiment touché par une frappe israélienne à Beit Lahiya, dans le nord de Gaza, le 29 octobre 2024. (Crédit : AFP)
Un homme blessé assis sur les décombres d'un bâtiment touché par une frappe israélienne à Beit Lahiya, dans le nord de Gaza, le 29 octobre 2024. (Crédit : AFP)

Un responsable de l’armée israélienne a déclaré mercredi que la cible de l’attaque de la veille sur un immeuble de cinq étages qui, selon les autorités sanitaires de Gaza, dirigées par le groupe terroriste palestinien du Hamas, a causé des dizaines de morts, était un observateur muni de jumelles dans l’immeuble, et que l’intention n’était pas de détruire la structure.

Cet aveu survient après le tollé international suscité par cette frappe qui semble avoir tué des dizaines de Palestiniens, dont un grand nombre de femmes et d’enfants.

Le responsable militaire n’a accepté de fournir des détails que sous couvert d’anonymat, invoquant le protocole militaire et l’enquête en cours sur l’incident.

Il a précisé que le bâtiment n’était pas connu pour être un abri pour les civils et qu’il s’est effondré à la suite de la frappe sur l’observateur.

Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, a affirmé mardi qu’au moins 70 personnes avaient été tuées lors de la première des deux frappes sur la ville de Beit Lahiya, dans le nord de Gaza, et que plus de la moitié des victimes étaient des femmes et des enfants. Le bilan du ministère ne fait pas de distinction entre les civils et les terroristes.

Tsahal a déclaré enquêter sur la frappe, invitant dans un premier temps au scepticisme quant aux affirmations du Hamas. Toutefois, les images et les photos prises sur les lieux semblent montrer un carnage généralisé.

Des Palestiniens fouillant les décombres d’un bâtiment après une frappe israélienne, à Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza, le 29 octobre 2024. (Crédit : AFP)

Le responsable a affirmé qu’il y a des divergences entre le nombre de victimes rapporté par les autorités de Gaza et ce qu’indiquent les agences de renseignement israéliens, et que parmi les victimes se trouvaient des terroristes connus. Il n’a pas fourni de preuves détaillées à l’appui de cette affirmation.

Le Département d’État américain a décrit le bombardement comme « un incident horrible avec un résultat horrible » et un porte-parole a déclaré que Washington avait demandé des explications à Israël.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré que la frappe n’était qu’un des sept incidents au moins qui ont fait de nombreuses victimes au cours de la semaine écoulée dans l’enclave, ajoutant que les installations sanitaires dans la zone avaient du mal à gérer toutes les victimes.

« Seuls deux des vingt centres de santé et deux hôpitaux, Kamal Adwan et Al Awda, restent fonctionnels, bien que partiellement, ce qui entrave la fourniture de services de santé vitaux », a déclaré l’OCHA.

« Dans toute la bande de Gaza, le mois d’octobre a été marqué par une distribution très limitée de nourriture en raison de graves pénuries d’approvisionnement », a averti l’agence onusienne, ajoutant que 1,7 million de personnes, soit 80 % de la population, n’ont pas reçu de rations.

L’armée a déclaré à maintes reprises qu’elle vise des cibles armées et des terroristes, accusant le groupe terroriste de violer systématiquement le droit international et de brutalement exploiter les institutions civiles et la population comme bouclier humain pour ses activités de terrorisme, en combattant depuis des zones civiles, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.

Elle a souligné les nombreuses mesures qu’elle prend pour minimiser les atteintes aux civils, tout en reconnaissant que des erreurs se sont déjà produites.

La zone de Beit Lahiya avait reçu un ordre d’évacuation au début du mois, alors que l’armée lançait une nouvelle opération dans le nord de la bande de Gaza. Israël affirme que sa campagne vise à détruire le Hamas, dont les terroristes sont revenus dans la région au cours de l’année de guerre. Tsahal a souligné à maintes reprises que la région était une zone de combat.

Un minibus marqué par les Nations unies, sur une route devant un troupeau de moutons, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 30 octobre 2024. (Crédit : Eyad Baba/AFP)

Le docteur Eid Sabbah, de l’hôpital Kamal Adwan de Beit Lahiya, a déclaré à Reuters que des corps et des blessés restaient coincés sous les décombres.

Selon lui, la destruction des hôpitaux et le manque de fournitures médicales signifient que les médecins et les infirmières n’ont pour la plupart aucune chance de sauver les personnes qui arrivent avec des blessures dues aux frappes aériennes et aux tirs d’armes à feu.

« Quiconque est blessé reste allongé au sol et quiconque est tué ne peut être transporté, sauf dans une charrette tirée par un mulet », a-t-il déclaré.

Tsahal a déclaré lundi que ses troupes s’étaient retirées de l’hôpital Kamal Adwan, au terme d’un raid lancé vendredi contre des terroristes qui utilisaient l’hôpital comme base de commandement et de contrôle.

Une photo de Palestiniens fuyant Jabalia dépouillés et détenus pendant des heures

Israël a également été critiqué pour une photo prise vendredi de Palestiniens, dont beaucoup sont dévêtus, dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza. L’image a suscité l’indignation en ligne après avoir été publiée par un groupe israélien sur l’application de messagerie Telegram.

CNN a interrogé cinq personnes figurant sur la photo, dont certaines ont raconté avoir été déshabillées et moquées par les troupes de Tsahal pendant plusieurs heures alors qu’elles tentaient d’évacuer la zone selon les instructions de l’armée, dans le cadre de l’opération en cours dans cette région.

Muhannad Khalaf a raconté à la chaîne qu’il fuyait avec sa famille lorsque les troupes les ont arrêtés, les ont retenus avec un groupe d’autres personnes de 11h à 16h, puis ont autorisé les femmes et les enfants à partir avec leurs affaires avant de forcer tous les hommes à se déshabiller jusqu’à se retrouver en sous-vêtements.

« Nous avons obtempéré. Nous sommes restés assis dans le froid pendant plusieurs heures et le temps était glacial. Pendant ce temps, ils nous ont insultés, nous injuriaient, riaient et prenaient des photos », a-t-il raconté, ajoutant qu’après avoir été contrôlés un par un, ils ont été autorisés à poursuivre leur route jusqu’à Gaza City.

« Certaines personnes ont été arrêtées, tandis que d’autres ont été relâchées. La plupart d’entre nous se sont retrouvés dans la ville de Gaza. La situation était terrifiante et profondément triste, car nous avons vu des hommes âgés et des personnes blessées en détresse, sans que personne ne leur témoigne de la compassion ou de la pitié », a-t-il ajouté.

CNN a identifié une fillette de trois ans et demi sur l’image comme étant Jouri Abu Ward. Son père, Mohamad, a raconté à CNN qu’il avait lui aussi été contraint de se déshabiller et qu’il avait été détenu pendant huit heures sans eau ni nourriture.

Son épouse et leurs autres enfants sont partis dans la matinée et ont continué jusqu’à Gaza City, a-t-il indiqué à CNN.

Des images similaires prises par des soldats et diffusées sur Internet ont suscité des inquiétudes tout au long de la guerre quant à d’éventuelles violations des droits de l’homme ou à des traitements humiliants. Tzahi Hanegbi, conseiller à la sécurité nationale d’Israël, avait déclaré en décembre que ces images « ne servaient à personne » et qu’il s’attendait à ce qu’elles cessent d’être diffusées.

Les États-Unis ne respectent pas leur propre politique en matière d’enquête sur l’utilisation abusive d’armes

Selon un article publié mercredi par le Washington Post, le Département d’État américain n’a pas respecté ses propres politiques en matière d’enquête sur les allégations d’utilisation inutile de ses armes par Israël contre des civils.

Des fonctionnaires américains actuels et anciens ont déclaré au Washington Post que près de 500 rapports provenant du gouvernement américain et de diverses agences internationales ont été rédigés, mais qu’aucun cas n’a atteint le « stade de l’action », alors qu’au moins deux tiers des cas n’ont pas été résolus.

Une femme marchant par-dessus des décombres d’un bâtiment après une frappe israélienne à Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza, le 28 octobre 2024. (Crédit : AFP)

Si une majorité atteint le « stade de la vérification », où il est demandé au gouvernement israélien de répondre au dossier, « beaucoup » restent en attente de réponses, selon l’article.

« Nous demandons au [gouvernement d’Israël] ce qu’il en est de ces affaires : Avez-vous prévenu ? Pourquoi avez-vous frappé cette école, cette route ou cette zone de sécurité ? », a déclaré un ancien fonctionnaire au Washington Post.

L’article ajoute que les fonctionnaires américains et les représentants démocrates au Congrès sont frustrés par le fait que le Département d’État s’appuie sur Israël pour étayer les allégations, alors que la crédibilité des accusations formulées par les Palestiniens et les ONG est remise en question.

De nombreux rapports font état de composants de bombes fabriquées aux États-Unis dans des zones où « des dizaines d’enfants ont été tués », ont déclaré au Washington Post des défenseurs des droits de l’homme informés du processus. Des sources au fait de la question ont déclaré que certains de ces cas pourraient constituer une violation du droit américain et international.

Parallèlement, le ministre de la Défense Yoav Gallant a déclaré aux troupes à Rafah mercredi que ramener les otages était la mission la plus importante actuellement dans la bande de Gaza.

« Notre échelon, le politique […] doit faire en sorte que nous concluions un accord. Votre obligation est de créer une pression militaire. Vous exercez une pression, vous faites ce qui est nécessaire et nous parvenons à un accord parce que vous créez les conditions pour que nous puissions le réaliser, et j’espère que nous le ferons », a-t-il déclaré.

« C’est notre mission la plus importante à Gaza en ce moment. Nous avons des tâches régulières : la première est de maintenir la défense des communautés et des troupes, et la seconde est de maintenir la liberté d’action pour faire tout ce qui est nécessaire à l’intérieur de Gaza », a ajouté Gallant.

La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

Le ministre de la Défense Yoav Gallant s’adressant à des officiers et des soldats, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 30 octobre 2024. (Crédit : Ariel Hermoni/Ministère de la Défense)

Plus de 43 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.

Israël dit avoir tué 17 000 terroristes au combat. Tsahal affirme également avoir tué un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre 2023.

À ce jour, 367 soldats israéliens ont été tués depuis le début de l’incursion terrestre à Gaza menée contre le Hamas et lors des opérations menées le long de la frontière de Gaza.

Les pourparlers menés par les États-Unis, l’Égypte et le Qatar en vue d’un cessez-le-feu ont repris cette semaine après de multiples tentatives avortées. Le président égyptien a proposé une trêve de deux jours en échange de quelques-uns des 97 otages du 7 octobre toujours détenus par le Hamas contre des prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël, suivie de pourparlers dans les dix jours sur un cessez-le-feu permanent.

Israël a déclaré à maintes reprises que la guerre se poursuivrait jusqu’à l’éradication du Hamas, tandis que le groupe terroriste palestinien a exclu toute cessation des combats tant que les troupes de Tsahal n’auraient pas quitté Gaza.

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