Ukraine : Un député juif réclame la destitution du président
Zelensky a fait fermer 3 chaînes en raison d'un "financement russe" ; pour le chef de l'opposition Rabinovich, cette initiative est une avancée vers la "dictature personnelle"

JTA — Un député juif a initié une procédure de destitution à l’encontre du président juif de l’Ukraine.
Vadim Rabinovich, à la tête du plus important parti issu de l’opposition, a annoncé mercredi cette initiative lancée contre Volodymyr Zelensky, suite à la fermeture de trois chaînes de télévision qui étaient, selon le chef de l’Etat, financées par la Russie.
L’interruption définitive des programmes des chaînes 112, ZIK et Newsone s’est faite dans le cadre « de représailles politiques contre les médias critiques », des représailles susceptibles d’entraîner « une dictature personnelle en Ukraine », a déclaré dans un communiqué Rabinovich, ancien magnat des médias et co-président du parti Plateforme d’opposition-Pour la vie.
Mercredi, Zelensky a estimé, pour sa part, que la liberté de la presse et la liberté d’expression n’étaient pas en danger en Ukraine mais que la fermeture par ses soins des trois chaînes était « clairement justifiée en raison de leur financement par la Russie et de leur coopération avec des organisations terroristes ».
L’Ukraine et la Russie s’opposent dans le cadre d’un conflit territorial sanglant le long de leurs frontières communes et dans des secteurs de l’Est de l’Ukraine qui se trouvent entre les mains des séparatistes pro-russes, que le gouvernement ukrainien considère comme des groupes terroristes.

Le parti centriste de Zelensky, Serviteur du peuple, n’occupe que 43 % des sièges du parlement national, le Verkhovna Rada.
Et pourtant, destituer Zelensky – un acteur de télévision qui avait remporté l’élection à la présidence sous forme de raz-de-marée en 2019 – sera difficile pour ses rivaux, et ce malgré le pourcentage de satisfaction exprimé dans les sondages qui n’a cessé de baisser concernant le chef de l’Eta, qui est passé de 73 % en 2019 à seulement 41 % le mois dernier.
Rabinovich, dont la formation ne détient que 13 % des sièges au Parlement, aura besoin du soutien des partis d’opposition nationalistes, qui sont hostiles à la Russie. Et il n’est guère probable que ces derniers souhaitent sanctionner Zelensky pour la fermeture de médias pro-russes.