Israël en guerre - Jour 433

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Un an après leur libération, des ex-otages à Gaza appellent au retour de ceux qui restent

Une trêve en novembre 2023, la seule depuis le début de la guerre, avait permis la libération de plus de 100 otages en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël

Des otages libérés et des proches d'Israéliens détenus dans la bande de Gaza tiennent une conférence de presse à Tel-Aviv, le 24 novembre 2024. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)
Des otages libérés et des proches d'Israéliens détenus dans la bande de Gaza tiennent une conférence de presse à Tel-Aviv, le 24 novembre 2024. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

« Nous n’avons plus le temps ! ». Un an après leur libération durant la seule trêve entre Israël et le mouvement terroriste islamiste palestinien du Hamas, des anciens otages à Gaza ont appelé dimanche à la libération de ceux restés en captivité.

« Il faut agir maintenant. Nous n’avons plus le temps », a déclaré Gabriella Leimberg, lors d’un point presse à Tel-Aviv.

« Pendant 53 jours, une chose m’a permis de tenir le coup : nous sommes le peuple juif qui sanctifie la vie et qui ne laisse personne derrière », a-t-elle dit.

Lors de l’attaque sans précédent des commandos du Hamas, le 7 octobre 2023, 251 personnes ont été enlevées sur le sol israélien. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée.

Une trêve en novembre 2023, la seule depuis le début de la guerre, avait permis la libération de plus de 100 otages en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël. Depuis, sept autres otages ont été libérés en vie dans des opérations de l’armée israélienne.

« Il y a un an, je suis rentrée avec 104 autres otages, tous en vie, plus que n’importe quelle opération de sauvetage peut ramener. Un accord doit pouvoir tous les ramener », a ajouté Mme Leimberg.

« J’ai survécu et retrouvé toute ma famille, je demande la même chose pour toutes les familles des otages et exige des dirigeants qu’ils fassent pareil pour les ramener tous », a-t-elle précisé.

Elle se souvient que son compagnon de captivité, Luis Har, et son frère, Fernando Merman, devaient être libérés quelques jours après elle.

« Nous les avons quittés le cœur lourd », dit-elle. « Plus de 70 jours se sont écoulés avant qu’ils ne reviennent dans le cadre d’une opération [de sauvetage] ».

Capture d’écran d’une vidéo de propagande diffusée par le Hamas le 30 octobre 2023, montrant trois otages israéliennes : de gauche à droite, Rimon Buchshtab Kirsht, Danielle Aloni et Lena Trupanov. (Autorisation)

Danielle Aloni, enlevée avec sa fille de 6 ans, Emilia, et libérée au bout de 49 jours, a parlé du « danger qui augmente chaque jour » pour les otages en captivité.

Son beau-frère David Cunio est toujours à Gaza ainsi que son frère Ariel Cunio et sa compagne Arbel Yehud.

« Chaque homme et femme doit penser à ce qui leur arrive chaque nuit. Nous savons avec certitude qu’elles sont violées brutalement, (…) blessées physiquement et mentalement, leurs identités et leurs honneur bafoués chaque jour », a ajouté Mme Aloni.

Raz Ben Ami, dont l’époux est encore otage, a affirmé qu’il « était temps de les ramener et au plus vite car personne ne sait qui va survivre à l’hiver dans les tunnels ».

Ohad et Raz Ben Ami ont été enlevés dans leur habitation du kibboutz Beeri par des terroristes du Hamas, le 7 octobre 2023. Raz a été libérée le 29 novembre 2023. (Autorisation)

S’adressant à son mari Ohad, elle a ajouté : « mon amour, sois fort et pardon, pardon que tu sois encore là-bas ».

« Aujourd’hui, cela fait un an depuis la mise en œuvre du premier et unique accord de libération des otages (…) aucun nouvel accord n’a été concrétisé depuis ce premier échange », avait annoncé le Forum des familles d’otages.

Yifat Zailer, cousine de l’otage Shiri Bibas, parle de la douleur de ne pas savoir ce qui est arrivé à la famille Bibas : sa cousine Shiri, ses neveux Ariel, 5 ans, et Kfir, 15 mois, et le père des garçons, Yarden.

« Jusqu’à ce que nous en sachions plus, ils sont en vie, en ce qui nous concerne », dit-elle. « C’est le moins qu’ils méritent. »

La famille Bibas, le père Yarden, la mère Shiri, le bébé Kfir et Ariel, âgé de quatre ans, ont été pris en otage par des terroristes du Hamas dans le kibboutz Nir Oz le 7 octobre 2023. (Crédit : Autorisation)

En novembre dernier, Shiri, Ariel et Kfir devaient être rapatriés le jour même de la reprise des hostilités.

« Que serait-il arrivé si nous avions attendu un jour de plus ? », demande Zailer en larmes.

Elle se souvient que « notre cœur a éclaté de joie et s’est serré d’envie » en voyant les autres otages retrouver leurs familles.

« Ce n’est qu’avec un accord qui ramènerait tous les otages que je pourrai connaître le sort de ma famille », dit-elle.

Puis elle s’adresse en anglais aux médias internationaux : « Nous avons besoin de l’aide de la communauté internationale. Nous ne pouvons pas y parvenir seuls. »

Le Forum, qui avait organisé ce point de presse, est un collectif qui regroupe la plupart des familles des personnes encore captives dans Gaza.

Lors d’un événement marquant aussi le premier anniversaire de la libération du premier groupe d’otages de Gaza dans le cadre d’un cessez-le-feu d’une semaine entre Israël et le Hamas, le président Isaac Herzog a de son côté déclaré qu’Israël se trouvait « à un point critique ».

Chaque jour où les otages ne sont pas de retour en Israël « est un échec », a-t-il rappelé.

« Nous devons comprendre et intérioriser que si nous ne les rapatrions pas, nous nous retrouverons avec une plaie ouverte qui brûlera à jamais nos âmes en tant que société et en tant que nation. »

Herzog a déclaré qu’il avait dit cela lors de conversations récentes avec le président américain entrant Donald Trump et le président Joe Biden à la Maison Blanche.

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