Un avion d’El Al atterrit en urgence à Antalya, le personnel turc refuse de le ravitailler
"Les travailleurs locaux (à Antalya) ont refusé de ravitailler l'avion de la compagnie en carburant même si (l'atterrissage d'urgence) a eu lieu pour raison médicale", a indiqué la compagnie
Un avion de la compagnie israélienne El Al ayant dû atterrir en urgence à l’aéroport d’Antalya dimanche pour évacuer un passager malade, s’est vu refuser l’avitaillement par le personnel turc, a rapporté le transporteur.
Le vol LY5102 en provenance de Varsovie et en direction de Tel-Aviv a été contraint de repartir vers Rhodes, en Grèce, a indiqué la compagnie El Al dans un communiqué.
« Les travailleurs locaux (à Antalya) ont refusé de ravitailler l’avion de la compagnie en carburant même si (l’atterrissage d’urgence) a eu lieu pour raison médicale », a-t-elle dit.
Des sources diplomatiques turques ont confirmé à l’AFP que l’appareil avait été autorisé à effectuer un atterrissage d’urgence car un passager à bord était souffrant.
« Le carburant devait être transféré vers l’avion (…) mais alors que la procédure adéquate était sur le point de se finaliser, le commandant de bord a décidé de partir de son propre chef », a dit une source diplomatique turque.
Selon les médias israéliens, le ministère des Affaires étrangères avait reçu l’assurance des autorités turques que l’avion serait autorisé à se ravitailler en carburant, mais cela n’a pas été le cas dans les faits. Comme l’avion brûlait du carburant sur le tarmac pour faire fonctionner la climatisation et d’autres systèmes, il a été décidé de décoller pour Rhodes, à 40 minutes de vol, et de s’y ravitailler, avant même que ce court vol ne devienne impossible.
L’avion était attendu à l’aéroport Ben Gurion plus tard dans la journée de dimanche.
Les passagers ont été informés qu’ils devraient passer plusieurs heures au sol en Turquie, sans autorisation de quitter l’avion, selon les médias israéliens.
Les relations entre Israël et la Turquie, rare pays à majorité musulmane à le reconnaître, se sont grandement détériorées depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas islamiste sur le sol israélien le 7 octobre.
Les vols entre les deux pays ont été suspendus.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan soutient le Hamas dans cette guerre, au cours de laquelle Israël cherche à renverser le groupe terroriste palestinien en tant que gouvernement de facto de Gaza, à obtenir la libération des otages enlevés le 7 octobre et à empêcher la bande de Gaza de constituer une menace pour la sécurité d’Israël à l’avenir.
Erdogan a accueilli le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Istanbul en avril et, en mai, il a déclaré que plus de 1 000 terroristes du Hamas étaient soignés dans des hôpitaux turcs.
En mai, la Turquie a interrompu tous ses échanges commerciaux avec Israël – une lourde décision pour la cinquième source d’importation de produits israéliens, qui devrait entraîner une hausse des prix en Israël, du moins à court terme.