Un blessé et des dégâts en Israël après une trentaine de roquettes tirées du Liban
Israël a tiré "plusieurs obus depuis ses positions à la frontière" sur les abords de deux villages du sud du Liban, après le tir de "plusieurs roquettes de type Katioucha" sur Israël
Une trentaine de roquettes ont été tirées jeudi du Liban vers Israël, blessant une personne et causant des dégâts matériels, au lendemain de l’intervention de la police israélienne dans la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem alors que des émeutiers musulmans s’étaient barricadés et avaient stocké des pierres et des pétards dans l’enceinte du lieu de culte.
Israël et le Liban restent techniquement en état de guerre après différents conflits, et leur frontière est contrôlée par la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), déployée dans le sud du Liban pour veiller au maintien du cessez-le-feu entre les deux pays.
Selon l’ANI, l’agence officielle libanaise, l’artillerie israélienne a tiré « plusieurs obus depuis ses positions à la frontière » sur les abords de deux villages du sud du Liban, après le lancement de « plusieurs roquettes de type Katioucha » sur Israël.
L’armée israélienne affirme de son côté que « 34 roquettes ont été tirées du Liban, dont 5 sont tombées en Israël et 25 ont été interceptées » par la défense antiaérienne. L’armée a précisé que le bilan n’était pas définitif.
Avant cela, des sirènes d’alerte avaient retenti dans la ville de Shlomi et au moshav Betzet, dans le nord d’Israël ainsi que d’autres localités de la région.
Une première enquête a identifié 34 roquettes qui ont été tirées depuis le Liban vers Israël.
25 roquettes ont été interceptées par le réseau de défense aérienne de Tsahal, 5 ont atterri en territoire israélien et 4 autres lancements sont encore sous étude. pic.twitter.com/9cEdIEJIc8
— Tsahal (@Tsahal_IDF) April 6, 2023
L’endroit ou sont tombées les roquettes fait « l’objet d’un examen » ajoute l’armée, précisant simplement que ces « statistiques ne sont pas définitives ».
À 16h30 (13h30 GMT), aucune revendication n’avait été publiée pour ce tir.
Interrogé par l’AFP peu après 13h GMT, un porte-parole militaire israélien a affirmé que l’armée n’avait pas riposté « jusqu’ici ».
À Fassouta, village du nord d’Israël, un journaliste de l’AFP a vu une base de roquette noircie gisant sur la chaussée.
Le service de secours du Magen David Adom (MDA) a déclaré qu’un homme conduisant un véhicule tout-terrain dans le nord d’Israël a été légèrement blessé par des éclats d’obus lors d’une attaque à la roquette en provenance du Liban.
Le jeune homme de 26 ans, résidant à Yanuh Jat, a été transporté à l’hôpital de Galilée, à Nahariya.
MDA a ajouté qu’une femme a également été blessée après être tombée alors qu’elle courait vers un abri anti-bombes, et qu’une autre a déclaré souffrir d’anxiété sévère.
Le service de secours a déclaré avoir relevé son niveau d’alerte en raison des tirs de roquettes du Sud-Liban sur le nord d’Israël.
À Shlomi, des journalistes de l’AFP on vu des boutiques criblées d’impact après l’explosion d’un engin ayant laissé son impact sur la chaussée.
Jugeant « la situation actuelle […] extrêmement sérieuse », la Finul a lancé un appel « à la retenue et à éviter une escalade supplémentaire ».
Le maire de la ville de Nahariya, Ronen Marelly, a déclaré que la ville ouvrait ses abris anti-bombes publics à la suite de tirs de roquettes depuis le Sud-Liban sur le nord d’Israël. Nahariya, dont les sirènes d’alerte n’ont pas retenti, n’a pour le moment pas été directement visée par les tirs de roquettes. Les habitants ont quand même pu voir le Dôme de fer entrer en action. Marelly a déclaré que la ville ouvre malgré tout ses abris au public, anticipant d’autres éventuelles attaques.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, « est informé en continu de l’évolution de la situation et doit mener une évaluation avec les responsables des agences de sécurité », à la suite de quoi il réunira le cabinet restreint de sécurité, a déclaré son bureau.
Plus tôt jeudi, le mouvement terroriste libanais du Hezbollah, allié de l’Iran, avait averti qu’il soutiendrait « toutes les mesures » que les groupes terroristes palestiniens pourraient prendre contre Israël après les heurts survenus mercredi dans la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’islam.
« Le Hezbollah dénonce avec force l’assaut mené par les forces d’occupation israéliennes contre l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa et ses agressions contre les fidèles », a déclaré le Hezbollah dans un communiqué publié jeudi matin.
« Le Hezbollah proclame son entière solidarité avec le peuple palestinien et les mouvements de résistance (à Israël, ndlr), et s’engage à les soutenir dans toutes les mesures qu’ils prendront pour protéger les fidèles et la mosquée Al-Aqsa et pour dissuader l’ennemi de poursuivre ses agressions », ajoute le texte.
Le Hezbollah, bête noire d’Israël et qui contrôle de fait le sud du Liban, entretient de bonnes relations avec le mouvement terroriste palestinien du Hamas, au pouvoir à Gaza, et avec le groupe terroriste du Jihad islamique palestinien, aussi soutenu par l’Iran.
Son secrétaire général, Hassan Nasrallah, a reçu en mars des responsables des deux groupes terroristes, et le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh se trouve actuellement au Liban.
Deux roquettes ont été tirées mercredi soir depuis la bande de Gaza vers le territoire israélien, après des tirs similaires la nuit précédente auxquels Israël avait répliqué avec des frappes, sur fond de violences dans la mosquée Al-Aqsa.
Le dernier tir de roquette du Liban vers Israël remonte à avril 2022.