Un docteur israélien en Italie : de nouveaux traitements « aplanissent la courbe »
Carmi Sheffer, docteur à l'hôpital universitaire de Padoue, a expliqué que le COVID-19 était très imprévisible et qu'il espérait ensuite rentrer en Israël pour aider

Un médecin israélien travaillant dans le nord de l’Italie a estimé que le pays allait bientôt « aplanir la courbe » alors que de nouveaux traitements semblent aider des patients atteints du COVID-19. Cela offre une rare lueur d’espoir dans l’épicentre sévèrement touché de l’épidémie mondiale de coronavirus.
Carmi Sheffer, docteur à l’hôpital universitaire de Padoue, a déclaré au site hébreu du Times of Israel, Zman Yisrael, qu’il était encore pessimiste, rien que la semaine dernière.
« Nous étions au pic de l’épidémie, les salles d’urgence étaient pleines, et l’état des patients sous respirateurs en danger de mort ne s’améliorait pas. J’étais désespéré », a confié Sheffer.
« Ces derniers jours, les gens ont commencé à guérir, en partie grâce aux nouveaux médicaments et aussi parce qu’il faut deux semaines pour guérir du virus », a-t-il ajouté.
La ville de Padoue s’en est mieux sortie que d’autres villes à proximité, avec 1 551 cas confirmés de COVID-19, dont 136 ont été hospitalisés et 13 sont décédés. Sheffer a expliqué que la région de Vénétie avait eu plus de temps pour se préparer à l’épidémie que la région voisine de Lombardie.

Selon lui, le fort taux de mortalité en Italie s’explique par la longue espérance de vie du pays et le taux important de personnes âgées, mais aussi par la propagation du virus dans les services gériatriques hospitaliers. « Dès que le virus arrive dans un endroit où une population âgée est concentrée, il se propage comme un feu sauvage », a-t-il déclaré.
A Padoue, le médicament auto-immune Tocilizumab a montré son efficacité, mais il peut seulement être administré quand on a vérifié qu’aucun autre virus ou bactérie ne soient présents dans l’organisme du patient, a-t-il dit. L’hôpital où il travaille a également vu des résultats positifs avec le médicament antiviral Remdesivir, a-t-il ajouté.
Sheffer a noté que les médecins avaient été contraints à faire preuve de créativité. Il a cité l’exemple de la ville de Parme où des patients, qui ne pouvaient pas être placés sous respirateur à l’aide d’un tube, ont été reliés en utilisant un masque de plongée. La partie reliant le masque à la machine a été imprimée à l’aide une imprimante 3D.
500 patients in northern Italian hospitals are receiving ventilators, produced by hacked scuba gear that was shipped by Decathlon. This is beyond awesome.Follow us also on Instagr.am/Meddy_Bear ????????????????
Posted by Meddy Bear on Tuesday, March 24, 2020
Au départ, les docteurs considéraient le nouveau coronavirus comme une grippe extrêmement infectieuse. Mais ils ont depuis appris que la maladie était hautement imprévisible et que l’état des patients pouvait fortement changer plusieurs fois par jour, alors qu’un médicament peut avoir besoin de quelques heures pour être efficace.
Selon lui, une technique qui a permis d’obtenir de très bons résultats consistait à allonger les patients sur le ventre plutôt que sur le dos, alors qu’ils sont branchés sur respirateur. « Tout d’un coup, le niveau d’oxygène dans le sang a grimpé de plusieurs centaines de pourcent », a-t-il souligné.
« Je pense que le pire est derrière nous. Nous contrôlerons le virus et aplanirons la courbe d’ici quelques semaines, mais le confinement continuera jusqu’en juin, a-t-il prédit. L’Italie est en avance sur Israël d’environ un mois, donc selon moi, [en Israël] le confinement finira seulement en juillet ».
Et il a également prédit qu’Israël pourrait voir une forte augmentation des décès, comme en Italie
« Je ne pense pas que le système de santé israélien soit prêt pour une épidémie de cette ampleur. L’avantage d’Israël est l’armée, qui peut construire des hôpitaux de campagne pour traiter les cas légers, ce qu’elle devrait faire », a-t-il déclaré.
Il a dit qu’il voulait revenir en Israël une fois que l’épidémie à Padoue serait finie, pour partager ses connaissances.
« J’ai l’impression d’en apprendre plus sur les maladies respiratoires maintenant que depuis que j’ai commencé à étudier la médecine il y a 16 ans », a-t-il déclaré, en rapprochant le travail d’équipe dans l’hôpital à la formation de base au sein de Tsahal.
« Nous sommes des soldats dans la plus grande armée du monde ».